La réunion prévue demain entre la ministre de l'Education nationale et les syndicats du secteur suscite beaucoup d'attente. Les syndicats accordent une dernière chance à leur tutelle pour donner des réponses concrètes à leurs préoccupations avant de revenir à la charge. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le rendez-vous de la dernière chance ? La ministre de l'Education nationale a réussi son pari de faire une rentrée sans couacs. Réussira-t-elle à garder cette stabilité durant toute l'année scolaire ? Les syndicats du secteur de l'éducation attendent de pied ferme leur réunion avec la ministre de tutelle pour entendre ses réponses. Le rendez-vous est fixé pour demain matin entre Benghebrit et les syndicats durant lequel la ministre de l'Education nationale devrait faire des annonces concernant la satisfaction des revendications soulevées par les syndicats. La ministre a programmé au départ des rencontres bilatérales avec les syndicats, pour discuter des revendications de chacun, mais elle a décidé de les réunir tous ensemble autour de la même table. Quelles réponses donnera la ministre ? L'organisation d'un concours pour la promotion de 45 000 enseignants dans les trois cycles, la promotion systématique des enseignants dits en voie de disparition et l'évolution de la révision du statut particulier des travailleurs du secteur sont entre autres les réponses essentielles attendues par les représentants des travailleurs. «Nous nous attendons à des réponses par rapport à ce qui reste de nos revendications, nous avons déjà eu l'aval du gouvernement en mars dernier et il ne reste que leur concrétisation de la part du ministère de tutelle qui tarde à le faire», estime Larbi Nouar coordonnateur du Cnapest. Les syndicats se sont engagés à ne pas perturber l'école en contrepartie de la satisfaction de ces revendications qu'ils estiment urgentes sur un délai qu'ils ont fixé. La ministre de l'Education a promis, pour sa part, de répondre favorablement aux revendications légitimes. Tout en installant en mars dernier une commission mixte pour la révision du statut particulier, elle a proposé un délai de cinq ans pour aboutir à résoudre «en toute responsabilité» les points encore en suspens. Selon elle, il y a 28 corps de métiers, 46 grades et 8 catégories professionnelles à qui il faudra donner la parole. Le problème du premier statut, reconnaît Benghebrit, est qu'un syndicat du secteur «s'est taillé un costume pour lui-même sur mesure, oubliant les autres catégories qui ont fini par se rendre compte de cette injustice qu'il faut absolument lever». En contrepartie, elle exige aussi des syndicats de signer la charte d'éthique et de la stabilité du secteur. D'ailleurs, le contenu de cette dernière a été finalisé et devra être soumis au partenaire social. Sans qu'il suscite leur enthousiasme, les syndicats ont toutefois décidé d'attendre de voir le contenu pour décider du sort de ce document. Une chose est sûre, Benghebrit ne tolérera plus le caractère illimité des mouvements de protestation déclenchés par les syndicats durant chaque année scolaire. De leur côté, les syndicats n'excluent pas le recours à la protestation s'ils n'ont pas gain de cause.