Benghebrit n'a pas convaincu les syndicats de son secteur à mettre fin à leur mouvement de protestation. La dernière rencontre tenue ce jeudi à Alger, entre la ministre et ces mêmes syndicats s'est soldée par un échec. Rym Nasri - Alger (Le Soir) Etalée sur deux jours, la rencontre de la ministre de l'Education nationale avec les syndicats du secteur n'a pas abouti. Même le procès-verbal sanctionnant la réunion n'a pas été signé. Pourtant, les deux parties se sont mises d'accord sur trois points essentiels. Le plus important était celui de l'installation d'une commission chargée de réexaminer le statut particulier des personnels de l'éducation nationale. Il était convenu également de mettre en œuvre un calendrier pour l'exécution des procès préalablement signés ainsi que l'organisation de séances de travail à l'échelle des Directions de l'éducation avec les instances syndicales locales, en vue d'une résolution des problèmes au niveau des wilayas. La rencontre a «buté» ainsi sur la signature d'une charte d'éthique et de stabilité dans le secteur de l'éducation. Une charte à laquelle l'ensemble des parties devaient s'engager à sa rédaction. Selon le coordinateur du Snapest (syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), Meziane Meriane, le «blocage» a surgi à la demande des syndicats d'inclure dans cette charte «la méthodologie pour la résolution des problèmes du secteur». «Nous ne sommes pas contre la charte d'éthique, ni contre une école de qualité, ni contre la stabilité du secteur mais tout le monde est resté campé sur sa position», dit-il, avant d'exprimer sa prédisposition à reprendre le dialogue. De son côté, l'Unpef (Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation) qui regrette que la tutelle ait imposé la signature d'une charte d'éthique avant de résoudre les problèmes du secteur. «Cette démarche ne peut qu'accentuer notre mouvement de protestation», a affirmé Messaoud Amraoui, chargé de la communication de l'Unpef. Même son de cloche chez le CLA (Conseil des lycées d'Algérie) qui déplore le «chantage» auquel la ministre de l'Education a eu recours. Selon son secrétaire général, Idir Achour, les trois engagements du ministère notamment la réouverture du statut particulier sont «très utiles». Seulement, ils ont été «conditionnés par la ministre». Une démarche qualifiée de «chantage». «Nous ne pouvons céder sur le droit de grève car c'est le seul moyen qui nous permet de mettre la pression pour arracher nos droits», dit-il encore. Quant au mouvement de grève déclenché, les syndicats membres de l'Intersyndicale précisent que sa suite sera décidée à l'issue de la rencontre prévue le 26 février prochain.