Le coup d'envoi de la 14e édition du Festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA) a été donné, dans la soirée de samedi dernier, au Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou, par le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, en présence des autorités de la wilaya et de la ville de Tizi-Ouzou et de nombreuses figures du cinéma algérien, à l'instar du comédien Saïd Hilmi, Mohamed Adjaïmi, des réalisateurs Ahmed Rachedi et Belkacem Hadjadj dont le film Fadma N'soumeur a été projeté lors de la séance inaugurale de cette édition placée sous le thème : «Histoire et terroir : un passé pour l'avenir.» Dès hier, dimanche, et ce, jusqu'au 22 octobre, ce sont 23 films dont 6 longs métrages, 10 courts métrages, 4 documentaires et 3 films d'animation qui sont rentrés en compétition pour l'obtention de l'Olivier d'or. A l'exception de quelques œuvres comme La colline oubliée de A. Bouguermouh, la Montagne de Baya de Azeddine Meddour, et des deux films de Belkacem Hadjadj dont le dernier opus a été projeté en inauguration dans la soirée inaugurale du festival, le cinéma amazigh est en attente de productions pour le sortir de l'amateurisme et des approximations esthétiques qui caractérisent la plupart des films dont la majorité sont l'œuvre d'initiatives volontaristes de jeunes auteurs qui se sont investis dans la réalisation de films d'expression amazighe souvent par militantisme et, la plupart du temps, avec des moyens dérisoires et des connaissances apprises sur le tas en matière dans les métiers du cinéma, notamment la réalisation et le jeu des comédiens. En somme, on est loin des chemins tracés par Bouguermouh, Azeddine Meddour, Belkacem Hadjadj et d'autres peu nombreux, les pères fondateurs du cinéma d'expression amazighe qui ont donné naissance à des films dont l'esthétique et le professionnalisme constituent une référence dans le cinéma algérien. Jusque-là, et depuis le lancement du FCNAFA qui est à sa quatorzième édition, on a rarement vu un film ou un réalisateur émerger du lot avec des films de qualité et une esthétique particulière. Souvenons-nous, à titre d'illustration, des éditions de cette manifestation où les membres du jury ont dû ajourner l'attribution du premier prix en raison de l'absence de film satisfaisant les critères arrêtés au préalable. La formation à tous les métiers du cinéma est le talon d'Achille du cinéma amazigh qui a besoin de soutiens institutionnels pour sa promotion. Intervenant à l'ouverture de la 14e édition du FCNAFA, le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi s'est contenté de bonnes résolutions et de souhaits de voir les films d'expression amazighe élargir leur audience ; leur doublage en arabe leur permettra d'être projetés dans d'autres wilayas. Façon de rappeler que la dimension amazighe est nationale. Mais il manquera toujours des fonds pour réaliser cette ambition. Et pour cela, conjoncture budgétaire défavorable et «rationalisation des dépenses» obligent, le ministre s'est abstenu des prendre des engagements pour la création d'un fonds spécifique. Le cinéma amazigh devra se contenter du fonds, une petite cagnotte de trois milliards de centimes dégagée par l'APW pour aider et accompagner la création artistique, dira le P/APW H. Haroun qui verra son initiative saluée par le ministre. Sans plus. Le ministre dira que le cinéma amazigh est partie intégrante du cinéma algérien et qu'à ce titre, il bénéficiera des mêmes avantages octroyés aux autres films. Pour le ministre, et en raison de la nouvelle politique de rationalisation des ressources, il est temps pour l'initiative privée de s'impliquer dans l'investissement dans le domaine de la création cinématographique, la formation des comédiens, construction de salles de spectacle... Le thème fera l'objet d'une rencontre où il sera question de mobiliser des fonds privés dans le domaine de la culture et susciter des mécènes et des actions favorables pour la création artistique. Azeddine Mihoubi parlera de l'élaboration en cours d'un plan cinéma par une commission ministérielle. Sans en préciser les contours, l'initiative aura pour objectif de relancer le 7e art national.