Qui pèsera en attaque, Ronaldo ou Ibrahimovic ? Qui dictera le tempo, Motta ou Kroos ? Qui sera le plus dissuasif en défense, Silva ou Ramos ? Ces duels à distance seront les clés du choc Paris SG-Real Madrid, ce soir en Ligue des champions. Ibra et Ronaldo, ogres affamés Par un curieux hasard, «Zlatan» et «CR7» sont entrés dans la légende de leurs clubs respectifs à quelques jours d'intervalle: début octobre, le Suédois a devancé Pauleta comme meilleur buteur de l'histoire du PSG (112 buts à ce jour), tandis que Ronaldo a dépassé Raul au panthéon merengue samedi en inscrivant son 324e but. Et les deux stars sont sur la pente ascendante. Avec 11 buts en 10 matchs officiels, dont cinq en C1, Ronaldo (30 ans) semble avoir retrouvé son appétit après un début de saison décevant. Ce qui tombe à point nommé en l'absence de Gareth Bale, James Rodriguez et Karim Benzema, blessés. Pour Ibrahimovic (34 ans), le début d'exercice a été plombé par les blessures (genou, abdomen) et son retour à un niveau décent a pris du temps. Mais il reste sur 6 buts en 4 matchs de championnat, plus 2 en deux rencontres avec sa sélection. «Je suis comme le vin, je me bonifie avec l'âge», a-t-il dit dernièrement, assurant avoir encore «une grande faim». Motta et Kroos, les maîtres du temps A Paris on pardonne tout à Thiago Motta. Ses états d'âmes aussi redondants que sa quête de reconnaissance, son économie de moyens, son jeu en marchant, et même sa manœuvre grossière l'été dernier pour une prolongation de contrat revalorisée. «On» c'est surtout Laurent Blanc, qui sait mieux que quiconque à quel point l'Italien est le rouage essentiel de sa mécanique, le garant de sa sûreté, son métronome. Et il faut bien reconnaître que Paris n'est pas le même avec ou sans Motta, à l'image de ses deux compères Marco Verratti et Blaise Matuidi, jamais aussi performants et libérés des contraintes que lorsqu'ils se reposent sur leur sentinelle. Pour Toni Kroos, le plus dur commence : confirmer. Arrivé au Real à l'été 2014 auréolé du sacre mondial de l'Allemagne, l'ex-milieu offensif du Bayern Munich s'est reconverti avec succès en sentinelle, devenant un élément-clé du Real par sa précision dans l'orientation du jeu. Ce nouveau rôle l'a néanmoins beaucoup sollicité physiquement et Benitez a promis de «doser» davantage son temps de jeu. Outre une plus fréquente rotation, Kroos est davantage déchargé défensivement lorsque le Brésilien Casemiro est aligné à ses côtés. Mais dans ce nouveau système, l'Allemand n'a pas encore retrouvé l'influence qui était la sienne. Silva et Ramos, capitaines en dépit de tout Méprisé au pays, respecté à Paris. Ainsi vire, à 30 ans, la carrière de Thiago Silva à qui le Brésil ne pardonne toujours pas les larmes, les absences et les erreurs qui ont plombé le Mondial-2014 de la Seleçao. Au PSG c'est un tout autre «capitao», désormais remis de ces émotions, qui impose à nouveau son jeu et sa personnalité. A la fois auprès de ses coéquipiers dans le vestiaire et face aux adversaires sur le terrain. S'il fut l'auteur la saison passée de quelques bévues ou penalties provoqués, signes d'un mental alors encore en reconstruction, Silva semble aujourd'hui bien redevenu «lo mostro» (le monstre) et aura une belle occasion de le prouver aujourd'hui, ne serait-ce que pour convaincre son sélectionneur Dunga, qui ne veut plus de lui. Sergio Ramos est un guerrier. Même insuffisamment remis d'une luxation de l'épaule gauche, le défenseur central avait hâté sa reprise pour disputer le derby contre l'Atletico début octobre (1-1). Certes, sa prestation avait été inégale, avec un penalty provoqué, mais son forfait en sélection dans la foulée a prouvé qu'il avait joué malgré la douleur. Et Benitez a évoqué ces derniers jours la possibilité que Ramos joue sous « infiltrations». Ce sens du sacrifice est précieux pour le Real, dont il est devenu le capitaine à l'intersaison. Certes, Ramos commet parfois des bourdes par excès de confiance, mais le «héros de la Decima», buteur lors de la finale 2014 pour arracher la dixième C1 du club, est l'homme des grands rendez-vous. Start (ce soir, 19h 45) Groupe A Malmö (SWE) - Shakhtar Donetsk (UKR) Paris SG (FRA) - Real Madrid (ESP) Groupe B CSKA Moscou (RUS) - Manchester United (ENG) Wolfsburg (GER) - PSV Eindhoven (NED) Groupe C Galatasaray (TUR) - Benfica (POR) Atlético Madrid (ESP) - Astana (KAZ) Groupe D Juventus (ITA) - Mönchengladbach (GER) Manchester City (ENG) - Séville FC (ESP)