Un superbe jardin public, nouvellement réalisé et dédié essentiellement aux enfants, vient d'être dégradé par des inconnus. Cet édifice public, situé à proximité de la crèche communale et du siège de la daïra de Cherchell, jouxte la belle falaise portuaire qui surplombe le port et le phare de Cherchell. Réalisé à coups de centaines de millions, ce jardin public contient plusieurs chaises disposées en cercle autour de la copie de chapiteaux rustiques imitant les hautes colonnes de marbre qui trônent au cœur de la placette romaine de Cherchell, ainsi que des jeux et balançoires dédiés aux enfants. Or, il s'avère que depuis quelques jours, les chapiteaux circulaires qui ornaient les cinq colonnes de cette œuvre artistique et décorative de ce jardin public ont été détruits avec le même art, la même application agressive et la même animosité dont a été victime en 2014 la fontaine romaine du centre de Cherchell, qui fut, rappelons-le, attaquée pour la seconde fois au mois de septembre 2014 par le même malade mental, c'est-à-dire une année auparavant. Devant ce type d'agression, les citoyens s'interrogent : «S'agit-il d'une fixation d'un fou contre les vestiges historiques et les œuvres d'art, ou bien une œuvre de destruction calculée et volontaire d'un patrimoine public ?» Rappelons à l'attention de nos lecteurs que l'attaque du vestige historique de septembre 2014 a concerné la même «fontaine romaine» que celle visée par un individu qui avait attaqué cette fontaine en janvier 2012, dans les mêmes circonstances et qui a été appréhendé par la police. En effet, ce même individu arrêté pour le même forfait en 2012 a été appréhendé et transféré vers un hôpital pour être libéré quelques temps après. Cet individu aurait alors déclaré en 2012 au responsable de lapolice locale que «des voix m'ont dit que les habitants de cette ville adoraient ces statues romaines et je dois détruire ces pierres que les impies prient». Cet aliéné mental, qui avait agressé ce monument, serait un certain B. A., qui avait attaqué cette placette à coups de burin ; une placette qui fut jadis une place de dancing jouxtant l'hôtel Césarée où évoluaient lors des soirées mondaines, des couples coloniaux. Cette «fontaine romaine» a été érigée sur le site même où furent dégagés au début de 1900, le mihrab d'une mosquée fatimide et des chapiteaux datant des 10e et 11e siècles. Des témoins avaient alors affirmé que l'agresseur était bel et bien un malade mental : «il avaitdéposé à même le sol de la placette carrelée, un marteau, un burin et un pic. Cet individu escalada avec aisance et tranquillité le monument en commençant par s'attaquer au nez et au visage de la tête monumentale sculptée, puis redescendit en s'accroupissant en signe de prière. Il remonta et redescendit à plusieurs reprises pour s'attaquer ensuite aux autres têtes monumentales des jeunes femmes sculptées. Mais devant la dureté et la consistance des masques colossaux, il grimpa plus haut vers le chapiteau en s'attaquant à nouveau aux deux coupoles déjà altérées par le temps. A force de frapper, il détacha des lambeaux de ces coupoles», ajoutèrent ces témoins.