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MUSEE NATIONAL DE CHERCHELL
Les jeunes découvrent le moulage et la mosaïque
Publié dans Le Soir d'Algérie le 04 - 05 - 2015

Un riche programme vient d'être initié par Mme Amerazka Hioun, la directrice du prestigieux Musée national de Cherchell, dans le cadre de la deuxième semaine du Mois du patrimoine. Ainsi, une équipe technique de ce musée national, composée d'attachés de conservation et de conservateurs, a initié une action hautement culturelle dédiée aux jeunes en bas âge et aux adolescents. Au-delà d'une visite guidée, ces jeunes ont découvert, quatre jours durant, le vocabulaire spécifique à l'archéologie et aux antiquités, l'activité du moulage, à l'instar de la copie en plâtre des fameuses têtes monumentales qui ornaient la fontaine romaine. Cependant, la découverte majeure faite par ces jeunes fut l'activité spécifique de l'atelier de mosaïque. Toute cette activité fut clôturée par le thème «Hakawati», une série de contes ludiques dirigés par les animateurs du musée, à la grande joie des tout-petits.
En marge de cette activité culturelle, on note l'activité «valise muséale», une opération itinérante lancée déjà à destination de la ville de Blida, et qui sera suivie par celles de Boufarik, de Gouraya et du Chenoua. Elle consiste à expliquer les diverses collections relatives au moulage, aux mosaïques et aux diverses collections antiques qui existent dans le musée de Cherchell. Certains visiteurs se sont enquis de la collection de la numismatique qui se trouverait, selon certaines sources, conservée au niveau du second musée existant au sein de l'antique parc Bocquet de Cherchell.
Ces mêmes visiteurs se sont étonnés que deux types de musées coexistent dans une même ville, et ayant des attributions similaires, complémentaires, voire équivalentes.
Les textes juridiques examinés concernant les prérogatives du Musée national de Cherchell, conformément au décret exécutif 07/160, fixant les missions, l'organisation et le fonctionnement des musées, définissent le musée comme «une institution qui dispose de collections culturelles et/ou scientifiques revêtant un intérêt public et organisées en vue de la connaissance, de l'éducation, de la culture et de la délectation». Or, le musée du parc Bocquet ou parc à mosaïques de Cherchell, qui se trouve à la périphérie est de la ville, disposerait, selon nos sources, de collections antiques culturelles. Selon les textes régissant cette structure muséale, cette dernière est gérée par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, tel que précisé par l'article 04 du décret de création de cet office, qui précise que cet organisme est «chargé de gérer et d'exploiter les biens culturels protégés... à l'exception des collections nationales se trouvant dans les musées nationaux» et précisant plus loin que cet office est ainsi «chargé d'assurer la maintenance, l'entretien et le gardiennage des biens culturels protégés».
L'ensemble de ces joyaux architecturaux antiques et historiques gagnerait à être mieux connu par les jeunes. Ce fut à ce titre que Mlle S. Ferdi, l'ancienne conservatrice du musée de Tipasa, auteur d'un célèbre et éminent ouvrage sur les mosaïques antiques a eu le mérite d'avoir évoqué «le désintérêt culturel vis-à-vis du passé de la part de nos jeunes». A ce sujet, cette dernière s'était insurgée contre certains concepts dépassés : «Il ne faut pas croire que l'archéologie est l'apanage des nostalgiques du passé ou un domaine réservé strictement aux spécialistes.» Mais certaines voix discordantes avancèrent cependant d'autres arguments en s'interrogeant : «Est-ce que l'Etat a investi dans le sens de vulgariser une meilleure connaissance de cette portion de notre histoire ?» Et d'ajouter : «L'immense investissement consenti dans la protection des sites actuels de Cherchell, de Tipasa et de Aïn Tagouraït n'a pas encore permis une restauration et un sauvetage total et définitif de ces antiquités, dont certaines restent exposées à la corrosion saline de la mer, aux intempéries et au rayonnement du soleil fatal sur les mosaïques.» Tout ce constat mériterait un meilleur examen de la réalité du terrain. M. Bensalah Abdelkader, archéologue spécialiste, ancien responsable de l'atelier de mosaïques de Cherchell et restaurateur de la prestigieuse fresque en mosaïques des 9 muses (9 mètres sur 5), visitée par l'ambassadeur des Etats-Unis, qui y offrit une aide de plusieurs milliers de dollars en vue de sa finalisation, a été formel quant à cette notion de protection : «On s'investit à fond dans le travail de restauration et de sauvetage de ce trésor antique en vue de le préserver des agressions marines et solaires, en y appliquant des vernis spéciaux de protection sur les fresques de mosaïques afin de contribuer à perpétuer la transmission du message culturel aux générations futures.»
A ce propos, Mlle S. Ferdi, l'ancienne conservatrice du musée de Tipasa, avait expliqué l'engouement des jeunes pour l'histoire antique : «La présence des jeunes sur certains sites est plus élevée que sur d'autres. Ces choix s'expliquent par l'attrait et la charge émotionnelle qu'éveillent certains sites et monuments, mais aussi par l'influence d'une certaine publicité touristique. La plupart de ces jeunes visitent ces sites en groupes organisés quand la visite est officiellement programmée dans le cursus scolaire ou le circuit touristique, plus rares que les visites en famille, car les jeunes aspirent à une certaine connaissance personnelle, loin du regard des parents.» Plus loin, Mlle S. Ferdi s'interroge : «Comment ces jeunes se comportent vis-à-vis du patrimoine archéologique ?» Elle constate avec amertume : «Un désintérêt culturel, pour ce que ces jeunes considèrent comme des pierres du passé, des choses muettes, auxquelles ils ne s'identifient pas.» Le diagnostic de cette spécialiste en archéologie à ce sujet est sévère : «Souvent, des groupes scolaires déferlent dans les lieux de visite par centaines, et pour une durée limitée, sans choix des circuits à suivre, une liste de monuments et vestiges à voir, pré-établie par l'encadreur, par l'accompagnateur ou les parents. Cela ressemble plus à un marathon qu'à une communion avec ces sites. Les structures d'accueil quand elles existent manquent de souplesse, d'efficacité, d'audace et d'ingéniosité pour capter l'intérêt des jeunes et même alimenter leurs rêves et leur imagination.»
Le récent programme de la «valise muséale» lancé par le Musée national de Cherchell constitue d'ores et déjà un défi pour intéresser et sensibiliser les jeunes. Ainsi, le constat établi par ces spécialistes en archéologie à propos du célèbre musée à ciel ouvert de Cherchell et de Tipasa est édifiant, voire très éloquent et requiert, selon eux, un recul, notamment concernant les principaux sites et vestiges qui existent et vers lesquels des centaines, voire des milliers de touristes étrangers affluent et font de lointains déplacements pour y admirer les merveilleuses mosaïques, telle celles de Thésée et le Minotaure, de la Minerve, des Paons, un pavement de 4 mètres sur 4 représentant deux paons affrontés, un calice d'où s'échappent deux ceps de vigne. Quant aux mosaïques des Poissons, ou de la Florale, ce sont aussi deux œuvres antiques. Mais l'immense tableau de la mosaïque relatant le mariage de Thétis et Pelée, œuvre monumentale de 9,50 mètres sur 4,25 m, représentant deux scènes distinctes dont l'une évoque «le cortège de Thétis» et l'autre «la cérémonie du mariage», et où figure «Silène endormi et attaché par des Amours», avec des Néréides et des dieux marins, entourant une déesse assise et somptueusement vêtue, tandis qu'un centaure clôt le cortège. Autant d'histoires et d'œuvres antiques qui sont bien de chez nous, que des touristes étrangers ne demandent qu'à visiter. Œuvres, que, paradoxalement, notre jeunesse ignore probablement jusqu'à leur existence.


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