Douze personnes ont été tuées et 39 blessées vendredi à Benghazi, dans l'est de la Libye, lors d'une attaque visant une manifestation contre un projet de l'ONU de gouvernement d'union, selon un nouveau bilan établi hier. Le précédent bilan qui datait de vendredi, le jour de l'attaque, faisait état de cinq morts et 30 blessés. «Selon les derniers bilans médicaux, le nombre des victimes des tirs d'obus sur une manifestation sur la place El-Kich à Benghazi ce vendredi est passé à 12 morts et 39 blessés», a indiqué LANA, l'agence de presse officielle du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale. Le Centre médical de Benghazi (BMC) a fait état de huit morts sur sa page Facebook et l'hôpital Al-Jalaa a indiqué en avoir comptabilisé quatre autres, portant le total à 12. L'attaque de Benghazi, qui n'a pas été revendiquée à ce jour, a été condamnée par la Mission des Nations-Unies pour la Libye (UNSMIL) ainsi que par plusieurs pays. L'UNSMIL a appelé les Libyens à «rejeter la violence comme moyen de règlement des différends politiques». La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 et deux autorités politiques se disputent le pouvoir depuis l'an dernier, l'une basée à Tripoli et l'autre, la seule reconnue internationalement, basée dans l'Est. La communauté internationale tente de faire pression pour la signature d'un accord sur un gouvernement d'unité. Au terme de près d'une année de négociations, l'émissaire de l'ONU Bernardino Leon avait présenté le 8 octobre un projet d'accord sur un gouvernement d'union aux représentants des deux camps présents à Skhirat (Maroc). Ces propositions comprenaient la désignation d'un Premier ministre, Fayez El-Sarraj, et de 17 ministres mais elles ont été rejetées par les deux camps. M. El-Serraj, député du Parlement libyen reconnu et proposé par l'ONU comme Premier ministre d'union, a appelé les différentes factions libyennes à «œuvrer pour surmonter les différends politiques (...) contre le terrorisme».