La Société algérienne de chirurgie pédiatrique (SACP) a organisé, lundi et mardi derniers au niveau de l'auditorium Mouloud-Kacem-Naït-Belkacem de l'université Ferhat-Abbès de Sétif, le premier séminaire de formation en chirurgie thoracoscopique pédiatrique. Ce séminaire de formation en chirurgie mini-invasive, qui a regroupé des dizaines de participants impliqués dans la santé de l'enfant, constitue un objectif de la Société algérienne de chirurgie pédiatrique depuis sa création. «Le choix du thème est pertinent puisque la chirurgie thoracique par thoracoscopique constitue désormais une option "gold standard". La chirurgie thoracoscopique offre chez l'enfant d'innombrables options diagnostiques et thérapeutiques», a affirmé le Pr Zine-Eddine Soualili, président de la SACP. Les intervenants à ces journées ont rappelé les particularités de cette chirurgie chez l'enfant en termes d'anatomie, d'anesthésie et d'analgésie post-opératoires. Pour des équipes expérimentées, la majorité des lésions pleurales, médiastinales et pulmonaires peuvent être abordées par thoracoscopie. Les techniques thoracoscopiques sont considérées comme offrant des résultats similaires aux thoracotomies, avec une morbidité moindre et des durées d'hospitalisation réduites. «L'application de la chirurgie thoracoscopique (CT) à l'homme remonte au début du 20e siècle. Chez l'enfant, elle dut cependant attendre les années soixante-dix, avec la réalisation de petites biopsies pulmonaires et de décortications. Actuellement, grâce aux progrès technologiques et au perfectionnement des techniques, la CT a acquis un vaste éventail d'indications opératoires chez l'enfant, y compris le nouveau-né. La CT traite principalement des affections de l'œsophage, du diaphragme et des poumons, des pathologies thoraciques infectieuses, ainsi que des malformations congénitales de la paroi thoracique. Parmi les avantages indiscutables de la CT, figurent un meilleur résultat cosmétique et une prévention des séquelles fonctionnelles secondaires aux thoracotomies affectant thorax et épaule. D'autres avantages probables tels que la réduction de la douleur post-opératoire et la diminution du taux de complications nécessitent cependant des études randomisées. A l'instar de l'évolution de la laparoscopie chez l'enfant, un très grand nombre d'interventions s'avère réalisable par thoracoscopie. Des études systématiques s'intéressant au sens de ces applications ainsi qu'aux avantages versus inconvénients demeurent cependant indispensables, avant d'accéder aux étapes suivantes qu'entraîneront immanquablement progrès technologiques et robotiques», a indiqué, lors de son intervention, le Pr Karim Khelif du service de chirurgie, hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola à Bruxelles en Belgique. Les participants à cette journée de formation médicale ont eu l'occasion d'assister à un workshop où une intervention chirurgicale a été réalisée en live par le Pr Khelif avec la technique de la thoracoscopie sur un enfant atteint d'une malformation pulmonaire. Les organisateurs de ces journées médicales et notamment le service de chirurgie pédiatrique du CHU de Sétif, avec le Pr Soualili et les docteurs Achouri et Nabti, espèrent généraliser cette nouvelle technique d'intervention à tous les enfants malades atteints de lésions thoraciques. «Nous espérons que notre partenariat avec l'hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola de Bruxelles, et notamment avec le Pr Khelif, qui est une sommité en la matière, permettra au service de chirurgie pédiatrique du CHU de Sétif de développer cette nouvelle technique opératoire qui est à la pointe de la technologie. Notre vœu est que notre structure soit dotée en matériels et équipements de secours pour réaliser cet objectif. Aussi, nous espérons également qu'un plan enfant soit mis en place dans la région des Hauts-Plateaux comme c'est le cas pour le cancer», conclut le Pr Soualili, médecin chef du service de chirurgie pédiatrique du CHU de Sétif.