Implantée à Mers-El-Kebir, à l'ouest d'Oran, l'établissement de construction et de réparation navales ECRN se charge de plusieurs missions, à savoir la conception, la réalisation et les essais de la construction navale. Mais pas seulement puisque l'établissement a les qualifications pour assurer la réparation et la rénovation ainsi que la modernisation de la flotte militaire. Sans oublier le développement de l'industrie navale. Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Durant la visite guidée hier, entrant dans le cadre du plan de communication adopté par le ministère de la Défense nationale, l'établissement de construction et de réparation navales/2e RM, un exposé a été présenté à la presse sur les différentes réalisations de navires pour le secteur civil et militaire tels que : chalutier de 12 m, sardinier de 16 m, vedettes de servitude de 12 m, remorqueur de 800 cv, patrouilleurs rapides de 37.5 m, dock flottant de 500 tonnes... L'ECRN offre plusieurs services utiles au secteur économique pour peu qu'il soit sollicité, il s'agit du secteur de la pêche : chalutiers, sardiniers... le secteur portuaire : remorqueurs de 800 à 1 500 cv, vedettes de servitude et Barges. Il en est de même pour la réparation navale. Le directeur technique et de production de l'ECRN, le colonel Rahal Mohamed-Aziz, nous a indiqué que le chantier naval dispose de 5 unités de production et d'une unité de construction à Annaba. Il fera remarquer qu'un chantier naval qui n'a pas les moyens de mettre à sec les navires ne peut pas fonctionner. Et de préciser «pour notre part nous disposons de docks flottants de grande capacité de 8 500 tonnes/4 500 tonnes et d'un élévateur à bateau ; son système moyen consiste à mettre à sec les bateaux». Malgré tous les moyens et qualifications de l'ECRN, sur le terrain et dans ce secteur naval précis, la problématique concerne la main-d'œuvre qualifiée. Par exemple celui qui travaille le métal, on en trouve, dira le colonel, «mais trouver celui qui travaille les matériaux dans la construction navale, ça c'est difficile. L'université et les centres de formation trouvent de l'intérêt auprès de nous, mais le contraire ne se fait pas pour nous parce que les spécialités que nous recherchons ne se font pas à leur niveau ou du moins uniquement l'aspect théorique. Ce que nous faisons : on recrute des diplômés de spécialités proches et on les forme sur le tas, encadrés par les anciens». Abordant le domaine de la réparation navale, notre interlocuteur dira qu'il ne permet aucune erreur. «Nous sommes très à cheval avec nos partenaires nationaux. Chez nous (en Algérie), il faut avoir à l'œil ces partenaires. Il faut une réparation garantie ; la sélection de ces partenaires est très difficile, voire draconienne.» Les premiers clients de l'ECRN sont les forces navales, cela ne les empêche pas de répondre aux avis d'appels d'offres nationaux. Dès lors, le domaine de la construction connaît la concurrence et parfois même un manque d'encouragement. Concernant le domaine de la construction navale, le directeur général de l'ECRN, le général Ramdane Mohamed, dira que par le passé, près de 4 rencontres ont eu lieu avec les patrons de pêche pour s'entendre sur un programme, mais cela n'a pas abouti. Tout en se félicitant de la dynamique qu'il y a entre leur établissement et le ministère de la Pêche depuis 5/6 ans à travers des conventions signées dans plusieurs domaines, il déplore néanmoins le fait qu'«ils agissent, dit-il avec nous comme avec tout autre partenaire ordinaire et font de la concurrence. Si on veut développer la construction navale, il faut une politique». Il est impossible, précise-t-il «qu'avec les connaissances et les capacités que nous avons de rivaliser avec les Anglais ou bien avec les Hollandais. Il faut qu'il y ait une protection, une prépondérance pour développer ce secteur. On ne peut être compétitif avec ces pays sauf, peut-être, en matière de main-d'œuvre qui est moins chère, mais au niveau technologique, on ne peut pas être compétitif. Si on veut développer la construction navale, il faut d'abord aller voir ce qui se fait chez nous ensuite aller voir à l'étranger. Il y a certains domaines où on peut répondre, c'est cela l'encouragement». Le général a précisé que leur établissement est astreint au code du marché public. Il espère que dorénavant, les lois vont changer au vu du slogan «consommons algérien».