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Enquête-Témoignages
Violences conjugales et traumatisme des enfants
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 11 - 2015

Heureux ou malheureux, les souvenirs d'enfance forgent le futur adulte. Ils dessinent le caractère. Pour ceux qui ont vécu une enfance douloureuse et empreinte de moments difficiles, il est ardu de les évoquer. Les violences conjugales, qu'elles soient physiques ou verbales, ils s'en souviennent et n'en ont rien oublié. Ils en parlent avec un mélange de pudeur et de honte.
Mohamed, père de deux enfants :
«je peux en parler maintenant et j'ai décidé de ne pas être comme mon père»
Evoquer ce sujet est très pénible pour Mohamed. La première fois qu'il a parlé de la violence de son père, il l'a évoquée à une amie qui partageait avec lui son désarroi. «Elle en parlait avec une telle honte ! Elle pensait que seule sa famille vivait ce genre de situations. Alors je lui racontais nos fins de journée à la maison avec les cris et les coups de poing qui s'abattaient sur ma mère. Cela l'a aidé et cela m'a soulagé.
Depuis, je n'en ai plus reparlé car j'estime que c'est ma vie privée. Une fois devenu grand et lorsque j'ai rencontré ma future épouse, je n'ai pu m'empêcher de lui livrer une partie de ce secret. Et je me suis donné comme promesse de ne jamais être comme mon père», raconte timidement Mohamed, ingénieur de son état.
La violence de son père ne s'est arrêtée que lorsque son frère aîné, devenu grand, a décidé un jour de protéger sa mère et a rendu le coup de poing à son père. «Mon père est sorti de la maison et n'est revenu que deux jours plus tard. Il a pleuré et a demandé des excuses. Depuis, nous avons vécu plus ou moins en toute sérénité. Dès que j'ai fini mes études d'ingéniorat, j'ai quitté le domicile familial pour le Sud puis vers l'étranger où je vis actuellement. J'ai eu la volonté d'aller le plus loin possible de ces souvenirs mais ils sont là dans ma tête et ne me quittent pas. Maintenant, je peux en parler parce qu'à la naissance de mon premier enfant je lui ai promis qu'il sera fier de son père et qu'il vivra en sécurité parmi nous.
Pendant longtemps, j'ai haï mon père pour son comportement violent et je n'ai pas respecté ma mère parce que j'estimais qu'elle était faible et qu'elle aurait dû divorcer. Maintenant avec le recul, je me dis que la vie est ainsi faite : ma mère s'est sacrifiée pour nous et mon père devait sûrement être malade. Aujourd'hui, dans mon rôle d'époux, j'essaye d'être le plus respectueux possible et présent pour ma femme et mes enfants.»
Nouha, maman de deux filles :
«j'ai haï tous les hommes»
Pour Nouha, la violence de son père a eu des effets immédiats sur sa vie sociale. «Mon père était pratiquement tout le temps de bonne humeur. Mais il y avait des soirées où, pour un rien, les assiettes volaient sur nos têtes sans raison apparente, des fois, pour le simple fait que le plat n'était pas assez salé ou bien encore parce qu'on parlait trop fort à table. Une fois, parce que ma mère avait mal repassé sa chemise, il avait failli lui brûler le visage. La nuit surtout c'était dur, on entendait les cris de mon père, les pleurs de ma mère et le lendemain, on la retrouvait avec pleins de bleus sur le visage, l'air résigné et courageusement elle nous préparait le petit-déjeuner avant notre départ pour l'école. Elle nous disait même que ce n'était rien et qu'il ne fallait pas s'inquiéter. Elle nous faisait promettre aussi de n'en parler à personne. La nuit, nous restions recroquevillés dans nos lits de peur que mon père frappe l'un de nous s'il savait qu'on était encore éveillé.
J'ai vécu avec ce sentiment de peur qui s'est transformé petit à petit en haine envers les hommes. Je suis devenue moi-même un garçon manqué, prête à me défendre en toutes circonstances de façon verbale ou physique. Je me suis inscrite dans un club de karaté juste à cause de ça. Devenue grande, j'ai refoulé tous mes sentiments amoureux et j'ai rejeté tous les garçons qui voulaient se lier à moi. Ils représentaient le mal pour moi. Ils incarnaient l'image de mon père brutal et violent. Pour moi, ils étaient tous les mêmes.
La violence de mon père a diminué avec l'âge mais la haine que j'avais pour lui n'a pas diminué. J'avais construit tant de remparts autour de moi que je suis devenue très solitaire.
Après mes études universitaires, j'ai travaillé dans plusieurs entreprises. Et lors d'un séminaire sur la communication interpersonnelle, un formateur s'est intéressé à mes réponses. Et là, il a fait tomber le masque que j'affichais et compris que je souffrais intérieurement du manque d'affection et que c'était pour cela que je ne communiquais pas. Au fil de nos rencontres, il a réussi à me convaincre que tous les hommes ne se ressemblaient pas. Petit à petit, j'ai commencé à reprendre confiance et j'ai pu fonder une famille heureuse.


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