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C'est ma vie
«On a volé mon enfance»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 12 - 2014

En ouvrant ses yeux à la vie il y a 23 ans, Dahlia ne savait pas ce qui l'attendait : vivre la dure expérience d'une enfance et d'une adolescence sans mère.
Un oiseau privé d'ailes marchant sur les braises.
Ce fut un double drame pour la fille, car sa mère l'a abandonnée étant encore bébé. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le bébé qu'elle était encore dut faire face aussi à l'indifférence du père insensible au drame de sa fille. Elle ne va pas parler d'une entente tacite, mais c'est tout comme.
Une épreuve moralement insupportable dont elle porte encore les stigmates après l'adolescence comme une tare vis-à-vis de son entourage. L'on comprendrait aisément son drame s'il était lié à quelque accident de la vie. Mais ses parents ont toujours joui pleinement de leurs facultés physiques et mentales. Et cet abandon n'avait de ce fait aucune explication plausible pour la fille qui n'a jamais connu la douceur d'une mère berçant son enfant et lui lisant des contes fabuleux qui développent l'imaginaire et encensent l'intelligence. Au lieu de cela, elle a été bercée d'illusions, marquée par les souffrances et minée de haine et de jalousie par une mère sans cœur.
Très jeune, elle ne dut compter que sur elle-même. Mais peut-on raisonnablement avoir une enfance normale sans l'éducation de ses propres parents ? C'est la question qui taraude encore son esprit forgé aux épreuves d'une vie ingrate. Car les gens ont de tout temps eu besoin d'un guide : les scouts d'une boussole, les voyageurs des étoiles et les enfants de repères et de guides qui devraient constituer des références dans leur monde.
Revenons sur le début de son drame. L'histoire s'est déroulée aux fins fonds des montagnes du Djurdjura dont la fierté a été quelque peu ébranlée et écorchée par ce drame. Considérée comme un cadeau empoisonné par sa mère, l'enfant trouva refuge chez une de ses parentes, une femme stérile qui l'a prise sous ses ailes durant la journée pour combler le manque affectif qu'elle ressentait suite à ce coup du sort qui la prive d'un enfant et sur lequel elle a projeté tout son amour maternel. Mais un jour elle la laisse passer toute la nuit chez elle sans que cela suscite la moindre alarme chez ses parents.
Et c'est ainsi qu'elle l'a adoptée et considérée par le couple comme son propre enfant auquel il donne une éducation basée sur les hautes valeurs humaines et les bons principes de la vie. Comblée d'amour et gâtée, l'enfant a été élevée comme une princesse par ce couple tombé du ciel qui lui enseigna les vertus et les valeurs universelles une fois devenue adolescente. Mais cela ne durera pas très longtemps encore puisque sa génitrice la sépara de sa mère adoptive après le décès du mari suite à une intervention chirurgicale. Coupée de celle qu'elle considérait plus qu'une mère et de son milieu d'adoption, la fille s'enfonça dans un vide sans fond, ployant désormais dans les tourments d'une non-vie.
Revenue à la maison contre son gré, la petite fille, devenue adulte, osa enfin demander des explications à sa mère sur son attitude, elle qui ne cessait de la torturer et de la rejeter encore en dépit de tout ce qu'elle lui a fait subir par le passé, ne cherchant en aucun cas à regretter son geste qu'elle assume encore et toujours. En guise de réponse, il lui fut signifié en effet qu'elle était indésirable dans la maison et que sa présence était ressentie comme une punition de Dieu et un fardeau difficile à porter. Choses qu'elle s'interdit de répéter à son père qui ne donnait pas l'impression d'être concerné par ce qui se passait sous son toit. Et ce n'est pas aujourd'hui que la fille va plonger dans le désespoir, elle qui a résisté à toutes les tempêtes et surmonté tous les obstacles.
Courageuse et patiente, elle se bat désormais pour réaliser ses rêves et atteindre ses objectifs, ne renonçant devant aucune épreuve pour y parvenir. Elle a crié haut et fort sa douleur, clamé sa marginalisation, dit toutes ses souffrances et son drame de maison en maison et partout où la décence le permet. Ses tantes essayeront d'atténuer quelque peu ses douleurs mais personne n'arrive à combler son vide affectif ni à guérir le mal profond qui ronge son esprit et son cœur. Il faut vraiment la connaître pour comprendre son drame qu'on lit sur son visage fermé. Un regard attendri mais fuyant lui sert désormais de sourire, elle qui se méfie des gens qui mélangent les sentiments. Difficile alors de savoir quand elle parle d'elle et quand elle fait référence aux autres tant les blessures qu'elle porte en elle parcourent tout son être fragilisé par les mille et une souffrances d'une enfance volée.
Intriguée par le comportement de sa mère, gentille avec tout le monde sauf avec elle, elle a beau chercher dans ses lointains souvenirs au moins une raison pour la haïr à ce point mais n'en trouva aucune. Elle a grandi sans vraiment la connaître et encore moins son père absent de son espace affectif. Elle se console en se disant que Dieu a toujours été de son côté. Elle sent sa présence constante autour d'elle car c'est entre ses mains qu'elle a placé son destin zappé par les siens pour oublier ses malheurs et ses douleurs. Devant le déferlement de haine qui s'abat sur elle chaque jour davantage, il est inutile de se poser la question de savoir qu'est-ce qui a poussé cette fille courageuse à parler de son histoire 23 ans après et qui se poursuit encore aujourd'hui comme un mauvais feuilleton et un cauchemar dont on ne se réveille jamais. Et en fin de compte, c'est plus qu'une victoire ou un exploit qu'elle a réalisé eu égard à tout ce qu'elle a enduré de sinistre mémoire.
Qui d'autre qu'elle n'aurait pas fini dans un asile de fous s'il avait vécu ne serait-ce que le dixième de ce qu'elle a vécu comme privations depuis sa naissance.
Pudique, la fille ne dit pas tout ce qu'elle a enduré. Au stade où elle en est, elle préfère en rester là car son histoire «arracherait des larmes même à une pierre». Pis, sa vie fait des envieux. Dans son entourage, quelques personnes malintentionnées et qui n'ont rien fait de bon de leur vie la persécutent et la poussent au geste fatal. Jusqu'à ce qu'elles aient compris que cela ne servait à rien d'essayer de la perturber dans sa sérénité. Certes, les épreuves l'ont rendue acariâtre et nerveuse mais pas au point de lui faire perdre la raison ou d'entamer sa conviction de rester digne et forte. A l'université, elle ne rate que très rarement ses modules car elle veut s'assurer une carrière qui la rendra autonome et indépendante vis-à-vis des gens qui ne savent
pas donner un sens à la vie. Le matériel et les plaisirs de l'instant ne lui disent rien. Seules importent pour elle les valeurs humaines. Jamais rancunière, elle préfère rendre le bien pour le mal et semer partout affection et amour désintéressé : ce qui lui a manqué durant toute sa vie. Elle qui n'a pas eu une enfance facile, elle a eu tout de même la possibilité de faire des choix qui transformeront sûrement son avenir. Car son avenir est son espoir. Les déceptions qu'elle a vécues sont loin derrière mais les cauchemars qui l'ont hantée depuis qu'elle a vu le jour ont fait d'elle une écorchée vive. Son courage de tous les instants a cicatrisé toutes ses plaies les plus intimes grâce à l'amour divin que lui a offert Dieu.
Ce qui lui a permis de pardonner à beaucoup de gens qui ont été témoins passifs de son drame intérieur. Mais comment pardonner les dérives d'une mère oublieuse de son devoir ?


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