Pour protester contre le retard mis dans la distribution des semences et des engrais, ainsi que la libération des crédits pour l'achat du matériel agricole comme les tracteurs, des dizaines de fellahs pour la plupart des céréaliculteurs ont procédé, mercredi dernier, à la fermeture du siège de la subdivision agricole d'El Hachimia, à 15 kilomètres au sud de Bouira. D'après les protestataires rencontrés sur place, bien que la campagne labours-semailles ait démarré depuis plusieurs semaines et que les conditions météorologiques pour cette année soient des plus favorables pour l'entame des labours-semailles actuellement, alors que lors des précédentes saisons le retard des pluies obligeait les céréaliculteurs à différer leur campagne, le délégué agricole de la daïra tarde à transmettre leurs dossiers à la CCLC (Coopérative des céréales et légumes secs) de Bouira pour pouvoir être programmés par cette structure et prendre leurs quotas de semences. D'après un autre agriculteur rencontré sur les lieux et qui s'est avéré être un éleveur bovin, et qui n'était pas le seul sur les lieux, il y a également le retard mis dans l'indemnisation dans le cadre de la maladie de la fièvre aphteuse qui avait touché le cheptel bovin durant l'été 2014. Eux qui avaient perdu, selon leurs dires, des dizaines de vaches laitières. Pour sa part, le délégué agricole déclare que ce que les agriculteurs appellent retard est «le fait que je leur exige ce que la loi exige, à savoir la carte de fellah, la fiche signalétique ainsi que le récépissé de dépôt de leurs productions au niveau de la CCLS ou à défaut, une sortie sur terrain d'un de nos agents pour voir de visu la parcelle agricole que le fellah possède». Toutes ces procédures nécessitent du temps et c'est ce que ces fellahs appellent des lenteurs. En tout état de cause, ce délégué invite ces fellahs à se déplacer les mardis vers la DSA au cas où ils se voient lésés dans leurs droits. «Pour ma part, je ne peux pas dilapider l'argent de l'Etat. Je dois veiller à ce que les aides de l'Etat aillent aux vrais agriculteurs, pas à ceux qui prennent les semences au prix de l'Etat et les revendent au marché noir».