Dans cette rencontre où le vaincu savait qu'il allait dire adieu à la compétition et au rêve de voir Rio, l'été prochain, l'enjeu a tué toute velléité d'assurer le spectacle. L'Algérie a compris que la victoire ne pouvait s'éroder par une prestation mitigée. Deux buts durant les 20 minutes viendront confirmer cette sacro-sainte règle qui veut que «dominer n'est pas gagner». La route de Rio se fait plus proche pour Ferhat et les Verts. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - Presque sans surprise, le coach suisse des Verts a reconduit le Onze de départ qui avait commencé le match face à l'Egypte, dimanche passé. Un changement forcé, celui de Draoui qui a entamé la rencontre à la place de Gagaâ (forfait dans cette CAN) et un second attendu, celui de Haddouche qui a repris le couloir gauche occupé par Meziane, par trop timide face aux mêmes Egyptiens. Deux petits changements qui n'ont pas, pour autant, bouleversé la manière d'évoluer des Algériens. Le 4-4-2 mis en œuvre lors de la première sortie face aux Petits Pharaons a été reconduit, histoire de bloquer les initiatives maliennes très perceptibles dès les premières minutes du match. C'est d'abord Moussa Bagayako qui obligera le portier algérien à se détendre pour repousser le tir en coin de l'attaquant malien (5') puis Adama Niane, le buteur du FC Nantes qui se mit en valeur en plaçant un tir à bout portant qui ira mourir juste à gauche des bois algériens (14'). Les hommes de Schurmann, plutôt discrets lors du premier quart d'heure, vont finir par réagir à l'entame de la 20' du jeu. Un long ballon de la droite trouve Amokrane dont la reprise de la tête manque le cadre des buts de Djigui. Le centre-avant du DRB Tadjananet se fera mal aux adducteurs et quittera précocement le terrain. Son remplacement, et non moins titulaire au centre de l'attaque algérienne, Oussama Derfalou n'en sera plus heureux. Non pas qu'il eut du mal à transformer les occasions créées, l'Algérie n'en aura pas durant les 25 minutes qui restaient à jouer en première mi-temps, mais le Mali a fini par faire le siège devant la zone de vérité des Algériens où Salhi et ses défenseurs trouvaient du mal à repousser le danger créé par les poulains de Cheikh Oumar Koné. Dans ce forcing effréné mais rendu inefficace par la vigilance des élèves de Schurmann, deux médians, Benkhemassa et Chita en l'occurrence, allaient recevoir des avertissements ô combien contraignants pour la suite des débats. Fraîcheur, défi physique et roublardise La grosse chaleur qui régnait à l'heure du match a été une contrainte supplémentaire pour Chita and Co, déjà assez mal en point pour répondre à l'imposante masse athlétique des adversaires maliens. Et Schurmann ne manquera pas d'apporter un brin de fraîcheur à l'attaque algérienne en reprenant Meziane à la place de Haddouche, hors service pendant les 45 premières minutes. Le feu follet du RC Arbaâ aura à faire d'emblée preuve de ses belles qualités de vitesse. Sa première accélération affolera la défense malienne aux abois (51'). Celle-ci a même failli succomber suite à une frappe de Ferhat que le portier Djigui repoussera en corner en deux temps (70'). Le milieu offensif algérien aura plus de bonheur trois minutes plus tard quand, suite à une attaque rapide menée par Meziane et Derfalou, que Ferhat conclura par un plat du pied sur la ligne du but (73'). Un but intervenu au plus fort de la domination malienne qui confirmait un net regain du jeu des Verts qui avaient longtemps subi avant de venir surprendre les Maliens par trop naïfs et qui vont, ensuite, multiplier les fautes qui pouvaient facilement profiter aux Algériens notamment sur ce tir mal négocié de Benkhemassa lequel avait les bois grands ouverts (82'). Son équipiers Draoui sera plus heureux quand, tentant un centre au cordeau, le cuir percute le défenseur Youssef Traoré et surprend Djigui (83'). Une réalisation qui achèvera des Aiglons techniquement redoutables mais qui quittent le tournoi avec des regrets. Les Verts, eux, continuent leur aventure au prix d'un jeu sobre, réfléchi et d'une solidarité à toute épreuve. Samedi, face à la Dream Team VI du Nigeria, il faudrait chercher plus que le point du nul. La première place épargnerait à Kenniche et consorts un face-à-face fratricide devant l'équipe du pays organisateur, le Sénégal, maître de la poule A et ouvrirait les portes de la qualification aux Algériens. M. B. Fiche technique Mbour, stade Caroline-Faye, temps très chaud, public faible, terrain peu praticable, arbitrage de M. Joshua Bondo (Botswana) assisté de MM. Berthe O'Michael (Erythrée) et El-Moez Ali Mohamed Ahmed (Soudan) But : Ferhat (73') et Youssef Traoré (csc, 83') Algérie Avts : Benkhemassa (20'), Chita (45'+2'), Kenniche (68') Algérie Algérie : Salhi, Ferhani, Abdellaoui, Kenniche, Benghit, Chita (Salah, 86'), Benkhemassa, Draoui, Haddouche (Meziane, 46'), Amokrane (Derfalou, 27'), Ferhat. Entr. Schurmann Mali : Djigui Diarra, Kevin Traoré, Boubacar Diarra, Souleymane Diarra, Youssouf Traoré, Adama Niane, Souleymane Coulibaly, Aboubacar Doumbia, Yves Bissouma, Moussa Bagayako (Souleymane Sissoko, 65'). Entr. : Cheikh Oumar Koné.