Les gens pensent souvent qu'ils sont à la merci de la corruption et que celle-ci n'est qu'un «mode de vie». Cependant, toutes les sociétés, tous les secteurs et tous les citoyens bénéficieraient de rompre la chaîne de la corruption dans leur vie quotidienne. Le gouvernement algérien a tout faux en matière de lutte contre la corruption : pas de volonté politique, mauvaises lois, répression contre les corrompus à la tête du «client», etc. Même la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, pourtant décidée par les Nations unies — ce 9 décembre, ce sera la 12e édition —, est boudée par les pouvoirs publics et la société civile interdite de célébration ! On pense souvent à tort que la corruption «fait partie des mœurs». Or, chaque société, chaque secteur et chaque individu aurait tout à gagner en disant «non» à ce crime. Les quelques exemples ci-après illustrent comment dire «non» à la corruption. Ratifier et incorporer dans sa législation nationale la Convention des Nations unies contre la corruption adoptée en 2003. L'Algérie a ratifié cette convention, mais la transposition en droit national est très insuffisante et inappliquée. Les pays qui s'attaquent avec succès à la corruption voient leur légitimité considérablement renforcée aux yeux de leur population, ce qui instaure stabilité et confiance. Savoir ce que la convention exige de votre Etat et de ses fonctionnaires. L'éradication de la corruption permet à un pays de se développer socialement et économiquement. Informer le public de l'obligation qui incombe à l'Etat d'être exempt de corruption. Une justice égale et équitable pour tous est cruciale pour la stabilité et la croissance d'un pays. Elle contribue également à lutter efficacement contre la criminalité. Attirer l'attention du public, des médias et des pouvoirs publics sur le coût de la corruption pour les services essentiels, tels que la santé et l'éducation. Lorsque les services de base fonctionnent, toute la société y gagne. Créer un environnement dans lequel prévaut l'Etat de droit Apprendre aux jeunes de votre pays ce qu'est un comportement éthique, ce qu'est la corruption et comment la combattre et les encourager à revendiquer le droit à l'éducation. Elever les futures générations de citoyens dans l'idée que les pays doivent être exempts de corruption est un des moyens les plus efficaces de leur garantir un avenir meilleur. Signaler les cas de corruption. Il faut créer un environnement dans lequel prévaut l'Etat de droit. En Algérie, les dénonciateurs de la corruption subissent systématiquement des représailles. Refuser de participer à toute activité qui ne soit ni légale ni transparente. Accroître les investissements tant nationaux qu'étrangers. Tout le monde préfère investir dans un pays dont on voit que les fonds ne disparaissent pas dans les poches de fonctionnaires corrompus. Cela explique pourquoi nombre d'entreprises internationales choisissent d'autres pays que l'Algérie pour y investir. Favoriser la stabilité économique en pratiquant la tolérance zéro vis-à-vis de la corruption. Un milieu d'affaires transparent et ouvert est la pierre angulaire d'une démocratie solide. La lutte contre la corruption concerne les sociétés à travers le monde car la corruption touche les pays riches autant que les pays pauvres, et les preuves montrent que ce sont les personnes les plus vulnérables qui en pâtissent le plus. La corruption contribue à l'instabilité et la pauvreté et constitue un facteur dominant de conduite vers l'échec de l'Etat des pays fragiles. C'est le cas en Algérie. Pour les Nations unies, la campagne internationale conjointe de 2015 se concentre sur la façon dont la corruption sape la démocratie et la primauté du droit, entraîne des violations des droits de l'homme, fausse les marchés, érode la qualité de vie et permet la criminalité organisée, le terrorisme et d'autres menaces à la sécurité humaine de s'épanouir. Cette description faite par les Nations unies pourrait s'appliquer au contexte actuel en Algérie : pas de lutte contre la corruption, l'impunité est la règle pour les puissants et leurs protégés, société civile bâillonnée, etc.