La campagne oléicole bat son plein dans la wilaya de Bouira, particulièrement dans les régions Est et Nord-Ouest, soit la région berbérophone, depuis Aomar jusqu'à Takerboust en passant par Ath Laâziz, Haizer, Bechloul jusqu'à M'chédallah, et la région Nord-Ouest dans la daïra de Lakhdaria, surtout les communes montagneuses de Zbarbar, Guerrouma, Boukram, Maâla et Bouderbala. Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Cela étant, et selon les prévisions de la direction des services agricoles, la production pour cette année sera de l'ordre de 4 millions de litres d'huile. Une production qui est loin d'égaler celle de l'année dernière qui était de 11 millions de litres mais cet écart important s'explique, selon les responsables de la DSA, par le cycle alterné de l'olivier, cet arbre rustique qui donne une production record une saison sur deux. Cependant et selon certains oléifacteurs de la région de M'chédallah que nous avons rencontrés, ces estimations pourront largement être dépassées puisque les prévisions sont basées sur une moyenne de production de 11 quintaux par hectare et une production d'huile de 19 litres par quintal. Or, d'après les premières estimations, après le début de récolte et les triturations, le rendement à l'hectare dépasse largement les 11 quintaux et celui de l'huile, qui est déjà de 19 litres, pourra largement dépasser les 22 litres sous peu, c'est-à-dire dans une semaine, puisque, et cela est prouvé par la nature de l'olive qui augmente en rendement au fur et à mesure qu'elle mûrit dans l'arbre, le rendement augmente pour atteindre parfois les 24 litres par quintal au mois de janvier. Aussi, et pour toutes ces raisons, et d'après nos interlocuteurs, même si l'année est considérée comme étant celle où l'olivier est dans sa phase de repos, la production dépassera largement les 5 millions de litres. Pour rappel, au niveau de la wilaya de Bouira et suite aux multiples actions d'aides octroyées aux oléiculteurs dans le cadre du PNDA et du FNRDA, en termes d'achat des plants, ou encore de la taille de régénération ou d'entretien, de l'achat des filets, des cuvettes, des peignes pour la cueillette, la surface du verger oléicole dans la wilaya de Bouira est passée de 18 420 hectares en 2010 à 35 809 hectares au 30 septembre 2015. Une performance pour une wilaya qui, il n'y a pas si longtemps, se contentait de la production d'une seule région, celle de M'chédallah, alors qu'actuellement, les vergers oléicoles se sont multipliés à travers les quatre coins de la wilaya. Dans la région sud, la direction des services agricoles a lancé une opération d'une ceinture oléicole de 50 kilomètres de longueur et 500 mètres de largeur ; dont plusieurs agriculteurs de la région de Dirah, Hadjra Zerga et autre Taguedit qui étaient d'une culture et de tradition agropastorale, étaient initiés à cette culture qui commence à donner ses fruits avec les premières récoltes de jeunes plants d'oliviers. Cela étant, il y a lieu de souligner que sur cette surface totale, seuls 22 988 hectares sont entrés en production, alors que près de 13 000 hectares sont de jeunes plants qui ne sont pas encore productifs. L'extra vierge de M'chédallah attend toujours sa labellisation Pour ce qui est de la trituration, et d'après les services agricoles, ce sont quelque 211 huileries , dont 81 super presses, 88 en chaînes continues et 452 rationnelles qui sont mises à la disposition des oléiculteurs et réparties à travers ces zones oléicoles et principalement dans la plaine de M'chédallah où existe le plus grand verger oléicole de la wilaya et qui est réputée pour la qualité de son huile, l'extra-vierge extraite depuis la variété d'olive existante dans cette région, la variété Achemlal qui donne une huile vierge avec un taux d'acidité inférieur à 0,8 %, la plaçant parmi les meilleures au monde. Cependant et malgré cette qualité prisée et qui met cette huile de M'chédallah dans la catégorie des huiles d'olive qui se vendent dans des pharmacies comme médicaments, les pouvoirs publics continuent d'ignorer cette richesse porteuse d'une devise forte pour le pays. Un office étatique qui prendrait en charge cette production en veillant sur l'itinéraire technique depuis l'arrachage jusqu'à la trituration et le conditionnement de l'huile, en passant par la cueillette et l'aération des olives en les mettant dans des caisses pour que la qualité ne soit pas altérée, est plus que souhaitable. Surtout en ces temps de vaches maigres et de rareté de devises pour le pays. L'huile de M'chédallah qui a obtenu des médailles d'or lors des foires internationales de Milan et de Madrid durant la période coloniale dans les années 1930, devra être labellisée et exportée le plus vite possible.