Bizarrement ! Les chemins de l'investissement priv�, cr�ateurs pourtant de richesse et d'emplois, sont longs, sinueux, complexes et sem�s d'emb�ches... bureaucratiques, dans une wilaya qui ne dispose presque d'aucun tissu industriel, ni de services encore moins un d�veloppement harmonieux et moderne de son secteur primaire. Elle qui est consid�r�e � tort ou � raison comme une wilaya agricole par excellence. La r�alit� pourtant est tout autre. Mila a surtout besoin dans l'�tat actuel des choses, d'un meneur d'hommes, fort de caract�re et d'arguments, un responsable aux objectifs clairs et pr�cis, fonceur � outrance, capable de d�fricher tous les terrains susceptibles de l'�tre, mais surtout de bousculer les petits esprits archa�ques, bureaucratiques av�r�s et aux visions �d�mod�es � et r�volues. Monsieur Djamel-Eddine Salhi, wali de la wilaya, a d� arriver � la m�me conclusion, apr�s avoir dress� un �tat des lieux - et il semble, d'apr�s les �chos qui nous sont parvenus, capable de relever ce d�fi et d�cider � le faire - et c'est tant mieux pour la wilaya. Aussi, donc d�cid�e � percer un tant soit peu le secret du foncier et particuli�rement celui destin� � l'investissement priv�, l'APW a tenu d'inscrire dans son ordre du jour de cette 4e session (16 et 17 janvier) ce dossier tabou. Il s'av�re que durant toute cette derni�re d�cennie (depuis l'installation de la commission de wilaya du Calpi, le 25 mai 1994), 1448 dossiers ont �t� �tudi�s dont 930 agr��s et 518 rejet�s, la wilaya dispose de 12 zones d'activit� r�parties sur 11 communes et d'une seule zone industrielle situ�e � Chelghoum La�d, englobant respectivement 937 lots (115 ha, 87 ares) et 113 lots (207 ha 81 ares). En plus des 147 lots (poches) situ�s dans le p�rim�tre urbain et affect�s en tant qu'assiettes pour investissement. Le rapport de la commission du Calpi fait ressortir que parmi tous ces dossiers et ces lots attribu�s, seuls 76 projets ont �t� r�alis�s dont 17 dans le secteur industriel, 1 agricole, 11 dans la construction, 23 dans le commerce et 24 dans les services. Les projets en cours de r�alisation sont de l'ordre de 130. La commission �conomique et financi�re de l'APW souligne dans son rapport que des lots attribu�s dans le tissu urbain et destin�s � l'investissement ont �t� transform�s en r�sidences ou se trouvent carr�ment abandonn�s ou vendus � des tiers et que des zones d'activit� �voluent dans l'ill�galit� ne disposant m�me pas d'arr�t� de cr�ation ni d'autorisation de lotir, encore moins un quelconque acte de propri�t�. Ladite commission souligne le chevauchement dans les pr�rogatives et le manque de concertation entre tous les organismes charg�s de la gestion de ce dossier (commission de wilaya du Calpi, domaines, APC, da�ra, etc.) d'o� la d�livrance d'agr�ment et l'attribution de lots de terrain � de faux investisseurs. La commission de l'APW demande l'assainissement du fichier des projets d'investissement et exige la r�cup�ration des terrains attribu�s � des faux investisseurs, notamment les poches situ�es dans le p�rim�tre urbain et leur r�affectation pour la r�alisation des �quipements publics. Dans le m�me ordre d'id�e, le rapport du Calpi souligne que conform�ment � l'instruction inter-minist�rielle n� 7 du 5 octobre 1996 qui r�glemente l'exploitation du foncier urbain, les autorit�s locales ont pris l'initiative d�s l'ann�e 2000, d'assainir ce dossier, l'op�ration a �t� couronn�e par l'annulation de 498 agr�ments dont 382 situ�s dans les zones d'activit�s et 116 dans le tissu urbain. Un exemple concret : la laiterie Grouz : l'EURL Grouz Benhacine de production agroalimentaire est un mod�le de r�ussite et de s�rieux, actuellement dans la wilaya de Mila. Mais que n'a-t-elle pas endur� pour s'imposer et imposer son label ! profitant de sa situation dans un bassin laitier important (Oued Athmania), l'initiateur du projet, lui-m�me fils d'�leveur, a bien ficel� son dossier qu'il a adress� � la commission de wilaya du Calpi, c'�tait en 1996/1997, mais aucune r�ponse ne lui a �t� accord�e, ce qui l'a contraint � aller voir ailleurs, malgr� la disponibilit� des terrains et la consistance du projet. Ainsi, en 1997 il est arriv� � conclure un march� avec un particulier pour l'achat d'une assiette de 2000 m2, situ�e dans le village de Oued Athmania dans un endroit presque inaccessible, pay�e rubis sur l'ongle � 1,2 milliard de centimes. Quatre ann�es plus tard (mai 2002) l'unit� est entr�e en production � raison de 8000 l/jour de lait et l'ben de vache 27 000 l/jour de lait pasteuris� partiellement �cr�m� 150 kg/jour de beurre (alors que la capacit� de production est de 6 tonnes/jours) et 100 kg/jour de fromage sec (pour une capacit� de 5 tonnes/jour). Ce projet a co�t� la bagatelle de 8 milliards de centimes, dont un pr�t bancaire de 3,7 milliards rembours� d�j� � plus de 65 %. La laiterie dispose de ses propres moyens de collecte de lait et de distribution (camionsciternes et camions-frigos) d'une qualit� sup�rieure, le fromage sec Grouz est livr� m�me aux grands h�tels d'Alger (Sofitel, Mercure, etc.). L'unit� est en train de se mettre en conformit� avec les normes europ�ennes (ISO), elle emploie 19 ouvriers permanents, 10 vacataires et 5 du pr�-emploi. Projetant l'extension de son projet, l'EURL Grouz s'est vu refuser sa demande d'acquisition de terrain, malgr� sa r�ussite et son s�rieux av�r�. La commission de da�ra a fini par accepter de lui c�der un terrain de 2500 m2, sous certaines conditions, pay� au prix fort et cache � raison de 1200 DA/m2 en hors taxes. Les frais des �tudes du sol, d'impact, CTC, ont avoisin� les 400 millions. D�s la r�ception de l'acte et de l'autorisation de construire, les travaux ont �t� lanc�s (ao�t 2004) et sont actuellement � pr�s de 40 % du taux de r�alisation. Dans son extension, le complexe Grouz pr�voit la r�alisation des 3 unit�s, pour une valeur pr�visionnelle de pr�s de 100 milliards de centimes (l'accord de principe d'une ligne de cr�dit bancaire, de 50 � 70 milliards, est d�j� acquis). L'unit� lait en bouteilles aura une capacit� de production de 200.000 l/jour et la confection de 17 sortes de fromages et yaourt, la 2e unit� produira de l'eau de table en bouteilles, l'objectif �tant d'arriver � conditionner jusqu'� 1 million de litres par jour, la 3e unit� sera consacr�e � la r�alisation d'un laboratoire agroalimentaire qui couvrira une bonne partie de l'est alg�rien. Ce complexe, une fois r�alis�, permettra la cr�ation de plus de 120 emplois permanents, uniquement dans le cr�neau production. Voil� un bel exemple d'investissement int�gr� qui m�rite vraiment d'�tre encourag� par les autorit�s locales – et pourtant – le patron qui envisage de s'�quiper bient�t d'une nouvelle flotte de 30 semi-remorques en plus d'autres v�hicules, se plaint d�j� de l'indisponibilit� d'une aire de stationnement, mais il reste confiant tout de m�me, surtout depuis l'av�nement du nouveau wali et du nouveau DSA en qui il place un grand espoir. Ayant beaucoup d'autres projets en t�te (une grande ferme de vaches laiti�res pour r�duire au maximum l'importation du lait – une piscine couverte pour les jeunes de Oued Athmania –). Ce promoteur se fixe comme objectif de contribuer grandement et efficacement au d�veloppement de sa commune et par cons�quent de sa wilaya qui reste tr�s en retard par rapport au reste du pays. �Je ne demande pas aux pouvoirs publics d'injecter de l'argent dans mon compte, ni de m'accorder une quelconque faveur, je veux juste qu'on me facilite la t�che conform�ment aux lois de la R�publique� conclut-il. A. M'ha�moud