Le chef d'état-major de l'armée pakistanaise, dont le pays est perçu comme le «parrain» de l'insurrection talibane par l'Afghanistan, se rendra demain à Kaboul pour pousser à une reprise du dialogue entre le gouvernement afghan et les insurgés, a annoncé l'armée hier. Kaboul estime ne pas pouvoir se passer de son voisin pakistanais pour raviver des pourparlers de paix moribonds, destinés à mettre fin à l'insurrection des talibans qui dure depuis la chute de leur régime en 2001. La visite du général Raheel Sharif, tout-puissant chef d'état-major de l'armée pakistanaise, doit donc permettre de reposer les bases d'une éventuelle reprise des négociations directes. Au cours de son séjour à Kaboul, le général Raheel Sharif «va s'entretenir avec des responsables politiques et militaires afghans», a expliqué le général Asim Bajwa, porte-parole de l'armée pakistanaise, sur Twitter. Après une amorce de rapprochement avec Islamabad au début de son mandat l'an dernier, le Président afghan Ashraf Ghani a accusé cet été le Pakistan d'être derrière une série d'attentats des talibans à Kaboul. Le réseau Haqqani, un groupe extrémiste lié aux talibans et historiquement parrainé par le Pakistan, est particulièrement montré du doigt. Le Pakistan avait accueilli cet été sur son sol des pourparlers inédits entre le gouvernement afghan et les talibans, sous l'égide de la Chine et des Etats-Unis, un dialogue interrompu suite à l'annonce de la mort du mollah Omar, fondateur du mouvement taliban. Mais au début du mois, M. Ghani s'est rendu à un sommet régional à Islamabad. Il a rencontré le Premier ministre Nawaz Sharif et dit sa volonté de reprendre le dialogue avec les talibans.