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L'entretien de la semaine
Sihem F., sociologue universitaire, au soirmagazine : «Il s'agit beaucoup plus d'un problème qui reflète un échec social qu'il faut traiter»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 01 - 2016

Bien qu'il existe différentes définitions et approches pour mesurer l'ampleur du harcèlement de rue, ce phénomène de société cause aux femmes de graves préjudices. Subissant l'humiliation, les victimes risquent des déprimes, voire des dépressions. Pour mieux comprendre ce fléau, Sihem F., sociologue du secteur universitaire qui a beaucoup travaillé sur cette question, s'est prêtée au jeu des questions-réponses pour l'expliquer. Dans cet entretien, elle analyse les attitudes du harceleur, le pourquoi de tels comportements,ainsi que les retombées néfastes sur les victimes.
Soirmagazine : Comment définissez vous le harcèlement de rue ?
Sihem F. : Le harcèlement de rue est un ensemble de comportements envers les femmes dans les espaces publics, une catégorie d'individus qui interpellent les passantes verbalement ou en utilisant des gestes ou des grimaces, généralement obscènes, des sifflements aux attouchements en passant par les commentaires sexistes et même les injures. Il s'agit d'attitudes qui font passer des messages irrespectueux et insistants, le plus souvent d'orientation sexuelle, qui visent donc à intimider et même humilier la gent féminine. Je pense aussi qu'il s'agit d'une dévalorisation des autres et parfois de moqueries car certains jeunes cherchent à se défouler sur les autres.
Quels sont les lieux de prédilection des harceleurs ?
Ça s'observe généralement dans les transports en commun, dans les rues très fréquentées, au marché, devant les guichets et aux alentours des établissements scolaires.
Quels sont les effets de ce type de harcèlement sur les comportements et l'humeur des victimes ?
Je tiens d'abord à préciser que le harcèlement dans la rue ce n'est certainement pas de la drague. Puisqu'il s'agit plutôt d'une série d'incivilités d'orientation sexuelle qui sont le plus souvent violentes. Elles génèrent un climat hostile pour les victimes et portent atteinte à la dignité et à la liberté de ces personnes. Ce n'est pas agréable du tout de toucher à l'amour-propre des personnes et ce n'est pas non plus des compliments.
Malheureusement, ces comportements obligent la majorité des femmes à baisser la tête et ne pas répondre. Mais aussi à changer d'habitudes vestimentaires et changer d'itinéraire, parfois même changer de personnalité. Il va sans dire que cela peut causer d'énormes dégâts psychologiques dans la vie des victimes. Le harcèlement dans la rue met donc en péril la sécurité des femmes, ces dernières rejettent en bloc toutes les propositions y compris les bonnes intentions. Dans certains cas, cela peut être dramatique.
Vous avez évoqué le terme «drague», justement quelle est la différence entre la drague et le harcèlement de rue ?
La drague et le harcèlement de rue ne sont pas la même chose et on ne pourra jamais les confondre. Le harcèlement est un acte accompli par un seul individu qui ne cherche pas le consentement de la victime. Il devient dangereux et préoccupant quand s'il se répète trop souvent et occasionne des souffrances, et les harceleurs n'en sont pas conscients. Ils ont toujours une justification à leur acte. Tandis que pour la drague, il faut deux personnes pour la construire. Et elle n'est pas donnée à tout le monde. C'est un art où il faut avoir beaucoup de qualités : être décontracté, sûr de soi, avoir une certaine culture. L'attitude compte beaucoup, car les filles savent bien de qui il s'agit.
Sur le plan psychologique, quelle est la meilleure attitude que doit avoir une victime ?
Ce n'est pas aussi facile de faire face à ce fléau qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans notre société, mais comme vous venez de le dire, sur le plan psychologique il faut chercher comment désamorcer une tentative de harcèlement dans la rue. Il faut agir avant que le harceleur ne passe à l'action, c'est-à- dire avant la prise de parole pour l'obliger à renoncer. La victime doit impérativement montrer qu'elle n'a pas peur, qu'au contraire elle est sûre d'elle, et surtout qu'elle a une haute estime de soi. Lui montrer qu'il ne peut en aucun cas la dévaloriser. Soutenir son regard le déstabilisera.
Le harcèlement est-il propre à une région ?
Le harcèlement de rue est universel, donc il n'est pas propre à une région, ni à un pays. Il n'a aucun rapport avec les conditions socioéconomiques, ni avec l'origine ethnique. Cela peut se passer n'importe où, et à n'importe quel moment. Le harcèlement de rue est d'ailleurs l'une des conséquences des sociétés qui deviennent de plus en plus sexistes. D'un côté, les filles veulent se montrer charmantes en voulant bien s'habiller et de l'autre les garçons veulent découvrir le monde extérieur, se monter libres.
On peut se faire harceler trois fois par jour à Paris et une fois par jour à Alger. Il s'agit beaucoup plus d'un problème qui reflète un échec social qu'il faut traiter. Cela a fait comprendre à certaines femmes qu'elles sont seules dans leur société.
Comment faire, selon vous, pour lutter contre ce fléau ?
A mon avis, c'est le problème de tous, même les pouvoirs publics sont appelés à s'emparer du problème. Une des façons de faire régresser significativement ces harcèlements serait de contraindre les contrevenants, placer des caméras dans la rue. Evidemment mettre aussi l'accent sur la sensibilisation et l'éducation des garçons.
Leur apprendre à respecter l'autre sexe, à l'aimer et non le détester. Leur répéter que la camarade de classe n'est pas leur ennemi, ou leur adversaire, que plus tard ils seront complémentaires. Et surtout bannir les rapports de force dès le plus jeune âge. En clair, il faut agir la prévention dans les écoles et la répression pour les harceleurs..


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