Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon, s'est dit «profondément consterné» par l'exécution samedi par l'Arabie Saoudite de 47 personnes dont un chef religieux chiite, figure de la contestation contre le régime, a indiqué un porte-parole de l'ONU. M. Ban a appelé «au calme et à la modération dans les réactions à l'exécution du cheikh Nimr et demande à tous les dirigeants de la région de chercher à éviter l'exacerbation des tensions sectaires», a indiqué le porte-parole samedi soir. Le cheikh Nimr Al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été la figure de proue du mouvement de contestation qui avait éclaté en 2011, dans la foulée des printemps arabes, dans l'est de l'Arabie où vit l'essentiel de la minorité chiite. Son exécution a été accueillie en Iran par des violentes manifestations contre l'ambassade saoudienne à Téhéran, tandis que le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a prévenu que «la main divine» vengerait l'exécution de «ce martyr» tué «injustement». Après l'exécution du cheikh Nimr, quelques centaines d'hommes et femmes avaient également manifesté en Arabie Saoudite, dans la ville à majorité chiite de Qatif (est), arborant des portraits du dignitaire. «Le cheikh Nimr et certains des autres prisonniers exécutés avaient été condamnés à l'issue de procès qui posaient problème aussi bien dans la nature des charges retenues que dans leur déroulement», a encore ajouté le porte-parole de M. Ban, rappelant que celui-ci avait «à plusieurs reprises fait part à l'Arabie Saoudite de son inquiétude» concernant le cas du cheikh Nimr.