Elle peut ne pas être la bienvenue pour certains clubs (assommés par la crise) qui n'en ont que faire. A l'image d'un RC l'Arbaâ qui donne la nette impression de vouloir s'autodétruire, de vouloir mourir à tout prix. D'autres clubs dans la même situation peuvent aussi s'y joindre pour afficher leur désapprobation quant à la manière dont le football est géré. Cette sensation est partout présente .Elle tend à exprimer un désarroi, un désespoir et pour cause, des associations se sentent vraisemblablement abandonnées, livrées à elles-mêmes. Et quand les moyens viennent à manquer, se mettre à l'abri d'éventuelles mésaventures relève du parcours du combattant. En d'autres termes, ces clubs que l'on dit professionnels continueront inévitablement à subir sans pouvoir se dégager, sans pouvoir se libérer du marasme qui les étouffe. Six ans déjà nous séparent des premiers moments de l'introduction du professionnalisme en Algérie. Que peut-on commenter et dire de ce parcours sinon qu'il fut moins professionnel qu'il le prétend ? Quelle évaluation peut-on en tirer du chemin parcouru ? Avons-nous réussi, échoué ? Initialement prévu pour nous offrir un meilleur championnat pour nous permettre de redorer le blason de notre football. L'avantage que nous attendions est-il apparu ? Autant de questions et d'interrogations auxquelles il n'est pas aisé de répondre avec clarté, justesse sans le risque d'engager un débat qui nous mène irrémédiablement à l'impasse. Si nous sommes tous d'accord sur le fond (engagement du professionnalisme), nous ne pouvons en revanche accepter de cautionner la forme qu'on a choisie pour concrétiser le projet qui demeure en l'état actuel, sujet à contestations. Les résultats aujourd'hui invitent à retourner sur nos pas. Les clubs chargés de mettre en pratique et sur les terrains les consignes et autres orientations de la fédération semblent avancer avec des boulets de canon attachés aux pieds. Une progression qui a lieu en dents de scie, des hauts certes mais des bas en grande quantité surtout que n'étant plus en période d'opulence et de richesse (crise économique) les moments ne sont plus indiqués pour continuer à faire preuve davantage de laxisme. Les interventions qui ne sont pas bien réfléchies, qui ne sont pas bien orchestrées mènent irrémédiablement vers l'inconnu. La fédération en intervenant hâtivement ne s'est-elle pas empressée d'introduire le professionnalisme sans l'avoir préalablement bien discuté, n'a-t-elle pas fait un pas dans l'aventurisme en agissant de la sorte ? S'en est-elle aperçue ? En d'autres termes, la fédération n'a-t-elle pas choisi de faire cavalier seul en décidant sans avoir tenté de négocier ce tournant dans l'histoire du football algérien, sans avoir tenté d'associer l'ensemble de ses partenaires pour faire bloc face à l'imprévu et autres aléas qui peuvent à tout moment surgir pour empêcher le passage d'avoir lieu , sans trop de dégâts. En poussant l'argent posé sur la table vers toutes les directions, n'a-t-on pas poussé à la tentation en vue d'obtenir un consentement général ...un consensus? Ne s'agissait-elle pas pour la fédération d'arracher le oui à un projet de professionnalisation dont tout le monde savait l'issue dépourvue de secours ? Une (mal)heureuse aubaine qui aura nécessité des dépenses sans appel et des dégâts dont les effets ont toutes les chances de perdurer. Le RC Arbaâ, le NAHD, l'ASMO et bien d'autres clubs professionnels sans le sou attendent l'intervention de l'état providence pour venir à leur secours et les extirper de cet imbroglio. A chaque fois que les besoins le demandent. Une équipe de l'Arbaâ méconnaissable, aux aguets, aux prises avec d'énormes difficultés, des dirigeants ne sachant plus à quel président se vouer, un entraîneur à peine installé qu'il veut déjà s'en aller qualifiant la situation de «du jamais vu», d'intenable. Cette image malheureusement n'est pas propre à un ou à deux clubs, elle tend au contraire à gagner du terrain pour envahir l'ensemble des clubs en état de fébrilité. Aujourd'hui, c'est l'Arbaâ qui en pâtit mais sait-on de quoi demain sera fait ? Car s'y complaire vise à faire preuve d'un grand manque de sérieux, c'est rire de soi-même en quelque sorte ! Par ailleurs il faut savoir que la dépendance, pas uniquement financière, prône une tendance qui ne fait pas l'unanimité, elle exclut presque toutes les libertés. Nous avons vu cela en politique, et en football c'est pareil. S'en libérer aide à mieux se prendre en charge et à être maître de son destin. Les clubs qui veulent éviter les eaux troubles doivent s'y inspirer pour permettre à cette discipline (football) que nous chérissons beaucoup de garder tout son charme et lui permettre de continuer à nous procurer de la joie et du bonheur à son contact. La trêve hivernale, une aubaine pour ceux qui envisagent un avenir serein, un moment privilégié pour recharger ses batteries, se préparer assidument, en un mot, un moment pour se refaire une santé tant sur le plan mental que physique. L'Arbaâ, l'ASMO, d'autres clubs dans la même situation ont besoin d'être boostés pour leur permettre de se tirer d'affaire. L'argent, s'il est disponible pour les uns, il doit l'être aussi pour les autres. En adoptant ce principe élémentaire, on aura agi avec équité, on aura atteint un double objectif, celui d'apaiser, d'encourager et celui de permettre à notre championnat de s'accomplir sans heurts, sans surenchère. Aujourd'hui, la situation de notre championnat est telle qu'un sursaut salvateur est le bienvenu. Il faut empêcher la médiocrité de s'y installer et admettre qu'aucune influence d'où qu'elle provienne ne saurait avoir toujours raison.