Le système LMD (licence-master-doctorat) passe au diagnostic après dix ans de mise en œuvre. Pédagogues, recteurs, chercheurs, enseignants, partenaires sociaux, organisations estudiantines et partenaire économique se réuniront les 12 et 13 janvier prochains, à Alger pour faire un point de situation sur la mise en œuvre du système LMD. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Après l'évaluation de la mise en œuvre de la réforme scolaire, c'est l'enseignement supérieur qui s'apprête à évaluer ses réformes. Initialement annoncée le mois d'août dernier pour le 28 décembre passé, la conférence nationale de l'évaluation de l'université aura finalement lieu ce mois-ci. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a fixé les dates du 12 et 13 janvier prochains pour organiser la conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre du système LMD. Les participants auront à discuter dans les ateliers des thèmes comme l'amélioration de la qualité des formations supérieures, la relation entreprise/université, la gouvernance et la vie estudiantine. Le département de Tahar Hadjar a mis en place depuis près d'un mois un site web à la disposition de la communauté universitaire, enseignants, étudiants, responsables d'établissements universitaires, organisations syndicales, acteurs des secteurs économiques et différents acteurs le «http//lmd.mesrs.dz». « Ces derniers sont invités à contribuer par leurs propositions, avis et réflexions, à l'enrichissement du débat sur le système d'enseignement national actuel à travers le questionnaire affiché sur ledit site», explique le ministère de l'Enseignement supérieur. Introduit en 2004, le LMD est critiqué par plusieurs acteurs de la famille universitaire notamment les enseignants et les étudiants. Certains incombent d'ailleurs à ce système tous les malheurs que subit actuellement l'université algérienne notamment le niveau des étudiants et des diplômes. Le grand problème, dénoncé par le ministre du secteur lui-même, c'est l'absence de passerelle entre l'université et le monde économique ce qui a engendré un manque de débouchés. C'est pourquoi un atelier sera consacré à cette problématique lors de cette conférence nationale. Pour le ministre du secteur, ce système n'est ni bon ni mauvais. Son problème serait la méthode de son application. Mais le temps est venu, dit-il, après dix ans de mise en œuvre, de faire une halte pour faire un constat sur les points positifs et négatifs. ` A la fin des deux journées de conclave, les acteurs universitaires vont sortir avec des propositions à soumettre au ministère de tutelle. Les organisations estudiantines demandent, entre autres, de revoir les filières existantes. Autre problème : la reconnaissance de la licence du système LMD est quasiment nulle. «Le niveau licence a du mal à s'imposer sur le marché du travail» analysait un enseignant chercheur de l'université de Bab Ezzouar lors d'un forum. «Les problèmes perdurent en termes d'accès à l'emploi, en particulier au niveau licence depuis le passage au LMD, les employeurs ne connaissent pas et ne reconnaissent pas pleinement les nouveaux diplômes. Le magister et le master tendent à rester le sésame de base pour accéder au marché du travail», estime ce professeur. La rentrée universitaire prochaine verra-t-elle l'introduction de nouvelles réformes ? Pour rappel, les nouvelles réformes du secteur de l'éducation se sont heurtées à de nombreuses critiques. La ministre du secteur a dû faire face pendant plusieurs mois à une guerre acharnée contre les propositions issues de cette conférence. Les réformes de l'université échapperont-elles à un acharnement semblable ?