C'est un ministre de l'Enseignement supérieur résolument décidé à lever les équivoques qui était hier hôte du forum d'El Moudjahid. Mebarki a tenu à réaffirmer que les propos de sa collègue de l'éducation au sujet de l'exclusion des détenteurs de diplômes LMD avaient été « sortis de leur contexte ». Nawal Imès- Alger (Le Soir) Nulle intention d'interdire aux étudiants issus du système LMD de concourir à un éventuel recrutement dans le secteur de l'éducation. Mohamed Mebarki est, une fois de plus, revenu à la charge pour expliquer que les propos attribués à la ministre de l'Education avait été non seulement mal compris mais également « sortis de leur contexte». Nouria Benghebrit avait, il y a quelques jours, affirmé que les étudiants sortis des Ecoles normales supérieures étaient sur un plan pédagogique plus aptes à enseigner. Des affirmations comprises par les étudiants du LMD comme une exclusion de facto du concours de la Fonction publique. A travers plusieurs universités du pays, les étudiants se sont mis en grève. Prenant la défense de son homologue, Mebarki a ajouté que Benghebrit avait insisté sur l'aspect purement pédagogique et n'a jamais eu l'intention d'exclure les étudiants du LMD, ce qui, dit-il, est compréhensible pour une ministre de l'Education. Pour rassurer les étudiants protestataires, le ministre de l'Enseignement supérieur a précisé que les besoins du secteur de l'éducation étaient énormes. Un recrutement annuel de 24 000 enseignants est nécessaire pour répondre aux besoins du secteur au moment où les Ecoles normales supérieures n'arrivent à former que 3 000 enseignants par an. Mebarki ajoute que les lois de la République sont claires : nul ne peut exclure un diplômé d'un concours de la Fonction publique. Pour désamorcer la crise, le ministre de l'Enseignement supérieur avait reçu plusieurs organisations estudiantines pour leur expliquer la situation. Les étudiants protestataires ont saisi l'occasion de cette protestation pour reposer la problématique de l'équivalence de leurs diplômes avec ceux issus du système classique. Mebarki a difficilement reconnu que ce système faisait l'objet de critiques avant de dire qu'il lui était en effet reproché des « dysfonctionnements». Il considère qu'il faut néanmoins accorder à ce système un peu plus de temps pour une évaluation plus objective. Les toutes premières promotions sorties en nombre ne sont arrivées, dit-il, sur le marché du travail que depuis très peu et il faudra à la sphère économique du temps pour pouvoir juger de la qualité des diplômes obtenus. Il faudra, reconnaît-il, finalement quelques «réglages» et des «correctifs» qui sont apportés au fur et à mesure, tout comme c'est le cas pour les programmes.