Michel Platini, le patron de l'UEFA, suspendu huit ans de toute activité dans le football, annonce son retrait de la course à la présidence de la Fifa. Dans un entretien, Michel Platini annonce qu'il ne se «présentera(i) pas à la présidence de la Fifa». «Je retire ma candidature», explique le président de l'UEFA, suspendu pour huit ans de toute activité dans le football. Je ne peux plus, je n'ai plus le temps ni les moyens d'aller voir les électeurs, de rencontrer les gens, de me battre avec les autres. En me retirant, je fais le choix de me consacrer à ma défense par rapport à un dossier où on ne parle plus de corruption, de falsification, où il n'y a plus rien. «Comment remporter une élection quand on est empêché de faire campagne ?» L'ancien capitaine et sélectionneur des Bleus ajoute : «C'est une question de calendrier, mais pas seulement. Comment remporter une élection quand on est empêché de faire campagne ? Pourtant, quand Blatter s'est retiré, j'ai reçu 150 soutiens déclarés. Une centaine de lettres officielles de fédérations et une cinquantaine de promesses. Tout cela en deux jours. Aujourd'hui, je dois m'occuper de tous les recours, suivre les procédures. En plus des motivations qui doivent encore être rendues, il y aura, derrière, le TAS puis la commission présidée par Domenico Scala (en charge de la commission électorale de la Fifa) qui a dit que j'avais falsifié les comptes. (Ironique.) Ça ne se présente pas très bien. Je me suis battu comme je l'ai toujours fait dans ma vie mais on ne m'a pas donné la possibilité de concourir ce coup-ci.» Qui commande à l'UEFA ? En poste depuis 2007, Michel Platini est privé de son poste de président de l'UEFA depuis le 8 octobre et une suspension alors provisoire prononcée par la justice interne de la Fifa devenue ferme le 21 décembre. Comment est gérée l'instance européenne du foot en son absence ? L'UEFA s'est refusée jusqu'ici à nommer un président intérimaire. Lors des séances du Comité exécutif, soit le gouvernement du foot du Vieux Continent, c'est le vice-président senior de cet organe, l'Espagnol Angel Maria Villar Llona, qui mène les débats et les décisions sont prises par vote. «L'organisation est bien structurée, fonctionnelle, la machine tourne», explique un connaisseur de l'instance. «Platini amenait des idées sur le long terme, comme le fair-play financier, l'Euro-2016 à 24 équipes, l'Euro-2020 dans plusieurs pays différents. Mais dans le cycle actuel, la durée de son absence n'est pas encore assez longue pour qu'un manque, sinon médiatique, se fasse trop ressentir», poursuit cette source. La question de la présidence ne figure pas à l'agenda du Comité exécutif des 21 et 22 janvier prochains. En fonction du traitement des appels de Platini, elle le sera peut-être au Congrès de l'UEFA programmé le 25 février. S'il y a besoin de nouvelles élections, le Congrès ordinaire prévu le 3 mai pourrait être transformé en Congrès électif.