"Si les pouvoirs publics ne prennent pas de d�cisions fermes en d�clarant la wilaya de Bouira zone sinistr�e, les cons�quences sur l'agriculture seront dramatiques. Et l'effet PNDA (Plan national pour le d�veloppement agricole) qui a port� ses fruits dans notre wilaya aura �t� vain". Yazid Yahiaoui Bouira (Le Soir) - Ce sont l� les cris de d�tresse des repr�sentants des agriculteurs au niveau de la wilaya de Bouira, rencontr�s ce jeudi � la Chambre d'agriculture, qui, pass� le moment de surprise, viennent de r�aliser combien les derni�res intemp�ries ont endommag� les cultures et les constructions. A commencer par l'ol�iculture, pour la seule r�gion de M'chedellah, ce sont des centaines de milliers d'oliviers qui ont �t� compl�tement ou partiellement endommag�s par la neige. En effet, et cela nous l'avons constat� de visu, les tailles horizontales effectu�es dans cette r�gion, contrairement aux autres r�gions du pays o� celles-ci se font verticalement, ont fait que la plupart des branches des oliviers ont c�d� sous le poids de la neige. "Si cette situation n'est pas prise en charge par les pouvoirs publics � travers des indemnit�s pour la coupe des branches endommag�es, le traitement du bois coup� ainsi que l'incin�ration des feuillages, une v�ritable catastrophe s'abattra sur l'olivier � travers la mouche du bois qui se prolif�re d'une mani�re extraordinaire et qui s'attaque aux jeunes rameaux" nous dira � ce sujet Mohand Meziani, l'un des repr�sentants de l'association des ol�iculteurs de la wilaya de Bouira. Rappelons que la wilaya de Bouira, gr�ce au soutien de l'Etat dans le cadre du Plan de d�veloppement agricole, a vu la surface plant�e d'oliviers passer de 14 933 hectares en 2000 � 18 854 hectares, alors que le nombre d'arbres est pass� de 1 354 128 oliviers � 1 570 865. En outre, notre interlocuteur nous dira que des correspondances ont �t� adress�es aux diff�rentes communes pour se rapprocher de leurs agriculteurs, lesquels seront appel�s � dresser l'�tat des lieux de leurs cultures ou leurs �levages. Et au sujet des autres cultures, nous avons appris ce samedi au niveau de la Chambre d'agriculture de Bouira, que les agrumes ont �t� aussi largement atteints, surtout les citronniers qui n'ont pas pu r�sister aux gel�es de plusieurs nuits successives, ainsi que les jeunes plantations qui ont vu les meilleures branches gard�es lors de la taille de formation, se briser sous le poids de la neige. Par ailleurs, l'apiculture a subi elle aussi d'importants d�g�ts, et la plupart des apiculteurs parlent de catastrophe. A titre d'exemple, pour les seuls cas que nous avons pu v�rifier, M. Karim Rchal qui poss�de cent ruches nous dira que seuls quatre ruchers ont surv�cu mais l� encore avec beaucoup d'abeilles mortes. Un autre, Hocine de M'chedellah, a vu ses trente ruchers compl�tement d�truits. M�mes d�g�ts constat�s au niveau de la coop�rative apicole d'A�n-Laloui, d'apr�s son directeur rencontr� �galement ce jeudi � la Chambre d'agriculture. A Saharidj, Aghbalou, Ha�zer, Ahnif, et tant d'autres communes, des centaines de ruches se sont compl�tement vid�es suite aux gel�es et autres temp�ratures qui avaient atteint les seuils de - 10�C, et d'apr�s des sp�cialistes, les abeilles peuvent r�sister seulement jusqu'� - 6�C. Enfin, concernant les �leveurs, si pour le moment l'on ignore les d�g�ts occasionn�s sur le cheptel bovin qui vit en transhumance, surtout dans la r�gion de Taghzout, Ha�zer, Saharidj et Aghbalou, l'on sait cependant que les aviculteurs ont �t� aussi lourdement touch�s. Et jusqu'� jeudi dernier, douze parmi eux ont signal� l'effondrement de leurs poulaillers et la mort de milliers de poules. Toutes ces donn�es, les pouvoirs publics locaux se doivent de les ma�triser pour convaincre la tutelle, � savoir le minist�re de l'Agriculture, de la n�cessit� de venir en aide aux agriculteurs surtout que les cons�quences de ces d�g�ts se r�percuteront n�gativement sur la production pour au moins les cinq ann�es � venir. Y. Y.