A la veille de l'ouverture officielle de la 22e CAN de handball seniors-messieurs, beaucoup d'observateurs semblent hésiter à accorder des chances de voir le Sept algérien conserver son sacre de 2014. Certains n'osent même pas croire que l'équipe de Salah Bouchekriou serait capable de décrocher une des trois places du podium, seule issue possible pour le Mondial-2017 en France. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - «Plutôt que de croire au miracle en misant une qualification aux JO de Rio de Janeiro, il faudrait se montrer réaliste et dire qu'une place parmi les trois premiers du classement final ferait le bonheur de cette sélection privée d'une préparation permanente et réfléchie depuis voilà un an», s'exclame un ancien sélectionneur national qui a requis l'anonymat «afin que les gens ne disent pas que je suis en train de saborder le travail de mon ami Bouchekriou», précise-t-il. Lui et d'autres techniciens, du fait de la (triste) réalité de la pratique handballistique en Algérie, pensent que «l'objectif de se qualifier au Mondial est en lui-même un défi majeur qu'il faudrait réussir. Ce n'est pas normal de mettre davantage de pression sur cette équipe qui a à peine quelques semaines de préparation dans les jambes. C'est un effectif renouvelé à 50/60% et les joueurs qui avaient fait les précédentes campagnes n'ont pas la fraîcheur et les muscles pour aligner les batailles physiques qui les attendent en Egypte», plaide un entraîneur d'un club de la division Excellence. Ce qui semble un «manque d'ambitions» de la part de ces acteurs- observateurs trouve ses justifications non seulement par rapport «à la durée et à la qualité » de la préparation effectuée par les poulains de Bouchekriou mais également du fait de l'inexpérience de nombre de nouveaux capés retenus pour cette expédition en Egypte (voir papier d'Ahmed Ammour). Ils seront, en effet, six éléments (Ghedbane, Loudf, Kieffer, Boudjenah et Abdi) à livrer leur première compétition majeure sur le plan international. L'arrière-gauche du GSP, Anis Zamoum sera, certes, à sa deuxième CAN mais le nombre de matchs disputés par cet athlétique joueur n'est pas éloquent dans la mesure où lors de la dernière CAN à Alger, cet élément s'était blessé dès le début du tournoi. Le colosse du GSP n'ayant pas fait le voyage au Qatar où s'est tenu le Mondial- 2015, en raison du choix de l'ex-sélectionneur, Réda Zeguilli également coach du GSP. Pour un entraîneur qui vise une place sur le podium, emmener une composante dont la moitié des joueurs fera la découverte avec les «spécificités africaines» a tout l'air d'un pari risqué. Surtout que ce groupe de néo-capés est «inséminé» dans quatre des six compartiments du jeu de l'équipe (un gardien, deux ailiers droits, un arrière gauche et trois arrières droits). Le troisième aléa qui devrait rendre encore plus difficile la mission de Berkous et compagnie a trait à la défection de Hichem Kaâbache et celle à venir de Ryad Chahbour. Deux éléments d'expérience dont l'importance n'est plus à démontrer dans le rendement des Verts. Désormais, Bouchekriou devra composer avec un seul pivot (Mohamed Mokrani) et quatre ailiers droits dont deux effectueront leur baptême en sélection (Boudjenah et Kieffer). Le forfait de Kaâbache sera d'autant plus ressenti sachant que Mokrani (34 ans), qui avait annoncé sa retraite internationale au lendemain du Mondial-2015, n'a plus les ressources physique (il se relève d'une blessure) et technique pour assurer des tâches offensives et défensives. Lorsque Kaâbache était là, Mokrani avait plutôt un rôle défensif, le Skikdi s'occupant de mener les attaques. Pour le poste d'ailier droit, Kieffer et Boudjenah mis à part, il est à s'interroger si Ayatollah Khomeini Hamoud et le revenant Abdelkader Rahim arriveront enfin à atteindre leur forme optimale à l'occasion de ce tournoi. Par le passé, ces deux éléments avaient à chaque fois déçu de par leur prestation juste moyenne. Une interrogation qui pèsera aussi sur les éléments chargés de l'animation offensive. Les demi-centres, Saci Boultif et Omar Chahbour, n'ont que très modestement participé aux différentes campagnes africaines de la sélection. En Slovénie, le joueur de Nasr Dubaï (Emirats arabes unis) s'est montré, de l'avis de Salah Bouchekriou, à son aise. Une belle forme qu'il faudrait confirmer en Egypte. Un souhait à formuler envers d'autres sélectionnés à l'image de Hichem Daoud et Abderrahim Berriah qui sont capables «du meilleur comme du pire». M. B. IL SE TIENDRA DISPONIBLE SI BOUCHEKRIOU A BESOIN DE SES SERVICES Ryad Chahbour est resté à Alger «pour des soins» Il est de ces communications qui déroutent les plus avisés. Alors que le sélectionneur national, Salah Bouchekriou, annonçait durant son point de presse, dimanche dernier, qu'il a fini par prendre le risque d'emmener avec lui en Egypte, théâtre de la 22e édition de la CAN seniors-messieurs de handball, le sociétaire du GS Pétroliers, Ryad Chahbour et ce, en dépit de fortes douleurs au dos, on apprend que l'ailier droit de la sélection nationale et du GSP est resté à Alger. Cette information qui n'a pas été fournie par le staff technique des Verts ou la FAHB, a été confirmée, non sans un brin de surprise, par un responsable du club de la capitale. «Effectivement, je viens d'apprendre que Ryad Chahbour n'a pas effectué le déplacement avec la sélection en Egypte. Il semble que le staff médical lui a conseillé de poursuivre les soins à Alger. D'après mes informations, l'entraîneur national (Salah Bouchekriou, ndlr) lui aurait ordonné de se mettre disponible en cas de besoin», explique notre source qui n'a pas fourni d'autres détails à propos de la situation du joueur du GSP. Il semble bien, d'après des recoupements, que Ryad Chahbour, qui n'a pas été présent durant la totalité de la phase préparatoire à cause de ses ennuis de santé, «ne pouvait pas espérer une prise en charge médicale efficiente en Egypte. Le staff médical n'ayant pas les moyens de récupération requis pour remettre d'aplomb le joueur, il a décidé de laisser Chahbour Ryad à Alger afin qu'il poursuive ses soins. S'il se remet convenablement, il pourrait être appelé à la rescousse», note une autre source au fait des affaires de la sélection. Toujours est-il que la décision de laisser Ryad Chahbour à Alger intrigue à plus d'un titre. Lors de la conférence de presse, dimanche, le sélectionneur national, qui a regretté la défection de Kaâbache (blessure au genou droit), avait signifié que contrairement à l'ancien joueur de la JSES, le problème dorsal de Ryad Chahbour est «gérable». «Pour Chahbour, c'est autre chose, il a joué plusieurs matchs de préparation avant qu'il ne ressente de fortes douleurs en Slovénie. Il traîne cette blessure depuis quatre ans et je pense qu'il sera opérationnel pour la CAN- 2016, comme lors de la CAN- 2014 à Alger où il souffrait de la même blessure», a-t-il expliqué. Il n'avait jamais fait cas d'un aménagement spécifique concernant la participation du sociétaire du GSP au tournoi du Caire. Cela rappelle étrangement le forfait de dernière minute décidé pour Kaâbache, pourtant coché sur la liste officielle remise à la presse et transmise à la CAHB. Intrigant, non ?