Le procès Saipem-Sonatrach qui devait s'ouvrir le 2 décembre dernier à Milan en Italie avait été renvoyé au 25 janvier 2016. Il sera question notamment de pots-de-vin pour un montant de 200 millions de dollars versés par les Italiens à des intermédiaires et des dirigeants algériens : Bedjaoui Farid and Co, Chakib Khelil, etc. Le groupe pétrolier italien ENI — tutelle de Saipem — avait été mis en cause dans une affaire de pots-de-vin. Pour rappel, le jeudi 7 février 2013, le parquet de Milan avait ouvert une enquête pour «corruption internationale» visant le directeur général du groupe pétrolier italien ENI dans le cadre d'une affaire de potsde- vin qui auraient été versés en Algérie. Toute la presse internationale, ainsi que les journaux algériens l'ont largement évoquée, à longueur de colonnes. Les bureaux de l'ENI et le domicile de son directeur général avaient été perquisitionnés. Pour s'adjuger huit contrats de travaux dans les projets algériens de gazoduc Medgaz et du gisement Menzel Ledjmet Est, évalués à 11 milliards de dollars (8,2 milliards d'euros), ENI et sa filiale d'ingénierie Saipem (détenue à hauteur de 42,93%) auraient versé à une société de Hong Kong, Pearl Partners Limited, appartenant elle-même à un intermédiaire franco-algérien, Farid Bedjaoui, neveu de Mohamed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien président du Conseil constitutionnel, la somme de 197 millions d'euros. Dans un communiqué diffusé le même jour, ENI et son directeur général se sont dits «étrangers » aux enquêtes visant les activités de Saipem en Algérie. Ils rappellent que lorsque les soupçons se sont portés sur la société d'ingénierie fin 2012, ils ont exigé une «rupture» dans le management de la Saipem, traduite par la mise à l'écart des cadres incriminés. «L'ENI, avait conclut le communiqué, a fourni et fournira une coopération maximale à l'enquête.» Selon les informations rendues publiques par la presse italienne, et non contredites, l'enquête du parquet de Milan porte sur plusieurs grands contrats conclus par Saipem avec Sonatrach avant 2010, date de l'arrestation de son ancien P-DG par les autorités algériennes. Le parquet de Milan avait déjà ouvert en avril 2011 une enquête pour corruption présumée autour des activités de Saipem en Algérie.