La salle El Mougar et la Cinémathèque d'Alger accueilleront du 4 au 8 février la 6e édition des Journées cinématographiques d'Alger (JCA). Une trentaine de films venus de 10 pays se partageront l'affiche de cet événement organisé par l'Association «A nous les écrans». Le coup d'envoi sera donné ce jeudi soir à la salle El Mougar avec un programme intercontinental composé de 14 courts-métrages et de 17 documentaires dont beaucoup d'inédits. L'Algérie participe avec 18 films dont 10 coproductions tandis que le reste nous vient du Maroc, Tunisie, France, Suisse, Liban, Italie, Egypte, Etats-Unis, etc. On notera parmi eux un documentaire libanais sur l'histoire du cinéma algérien ainsi que le court-métrage «N'sibi» (Le beau-frère) de Hassen Belaïd qui a déjà été projeté au dernier Festival du film arabe d'Oran. Il s'agit d'une œuvre audacieuse qui ne laissera certainement pas indifférent vu le thème sensible qu'elle aborde mais surtout la manière affranchie de toute autocensure. C'est l'histoire d'un transsexuel algérien subissant chaque jour un peu plus violemment l'anathème de son environnement. Mais c'est aussi l'histoire d'un dialogue possible, représenté ici par l'évolution de ses rapports avec son beau-frère qui passe progressivement du mépris le plus brutal à un certain attendrissement teinté de beaucoup d'ambiguïté et de sensualité. Lors de sa projection à Oran l'été dernier, le film a suscité un débat passionnant mais étonnamment serein. Mais le plus important dans l'existence même de «N'sibi», c'est que non seulement il a été coproduit par un organisme étatique (l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel) mais aussi présenté sans censure dans un festival organisé par le ministère de la Culture. Par ailleurs, cette 6e édition des Journées cinématographiques d'Alger prévoit un hommage à Abdou Benziane, plus connu sous le nom Abdou B., ancien directeur de la Télévision algérienne et fondateur de la revue mythique de cinéma «Les 2 écrans». Lancé en 2009, l'événement est connu pour sa programmation éclectique riche en projections inédites. Les organisateurs annoncent en outre qu'à partir de la prochaine édition en 2017, les Journées institueront un prix de la critique, à l'instar d'autres festivals algériens qui ont créé cette distinction pour promouvoir et encourager les talents journalistiques dans le domaine du cinéma.