Notes de musique de l'Orchestre symphonique national, sons des groupes folkloriques représentant plusieurs régions du pays et feux d'artifice ont illuminé le ciel de la ville de Annaba et le mythique Cours de la Révolution prix d'assaut par une foule nombreuse de tous sexes et âges, pour l'ouverture du 1er Festival de Annaba du film méditerranéen (FAFM). C'était ce dernier jeudi en début de soirée que l'on peut qualifier de véritablement grandiose, à la mesure de cet événement culturel dans la quatrième ville du pays. Dix-huit longs-métrages, œuvres de cinéastes représentant 15 pays du Bassin méditerranéen, sont au programme du festival, prévu du 3 au 9 décembre courant, a indiqué lundi le commissaire du festival, Saïd Ould Khelifa. Produits entre 2014 et 2015, ces films dont certains seront projetés pour la première fois sur grand écran représenteront l'Algérie, la Tunisie, le Maroc, l'Egypte, la Syrie, le Liban, la Turquie, Chypre, l'Italie, l'Espagne, la France, la Croatie, la Palestine, la Grèce et la Macédoine. Durant la phase de préparation, la directrice de l'organisation de la diffusion du produit culturel et artistique au ministère de la Culture, Halima Hankour, avait inscrit le festival au titre de défi de la rationalisation des dépenses et de la dynamisation des productions créatives. Comme elle avait annoncé que le ministre avait fixé son choix au titre de hôte du festival sur le grand réalisateur chilien d'origine palestinienne Miguel Littin, avec son film La ultima Luna. La soirée du jeudi ayant été entièrement consacrée à la cérémonie d'hommage dédiée à plusieurs artistes dont certains sont décédés. C'est ainsi qu'en présence de Azzedine Mihoubi et Boudjemaa Talai respectivement ministre de la Culture et ministre des Transports aux côtés de Yamina Benguigui, anciennement ministre déléguée chargée de la francophonie dans le gouvernement français, ainsi que du wali de Annaba Youcef Cherfa, ont été honorés à titre posthume Amar Chetibi (fondateur des journées cinématographiques méditerranéennes dont est issu le Festival de Annaba du film méditerranéen), Amar Laskri, Benamar Bakhti, Omar Sharif, Nour Cherif, Abdou B. et Ahmed Senoussi. Hommage a été aussi rendu à ceux qui ont énormément servi le 7e art algérien à l'image de Moussa Haddad et Sid-Ahmed Agoumi, a indiqué le commissaire du festival Saïd Ould Khelifa ajoutant que l'événement prévoit aussi des spectacles pour enfants et un débat autour de l'émigration clandestine. Opération maillot d'Okacha Touita, Madame courage de Merzak Allouache, Impressions of a drowned man de Kyros Papavassiliou (Chypre) et Mediterranea de l'Italien Jonas Carpigano figurent au programme de cette manifestation. La projection des films en lice a été entamée dans la matinée d'hier vendredi. Il ressort que dans cette catégorie, 4 longs-métrages seront projetés chaque jour au Théâtre régional Azzedine-Medjoubi. Quant aux films en hors compétition, dont Hob Echaytane du jeune cinéaste Abderrahmane Harrath, ils seront présentés à la Maison de la culture Mohamed-Boudiaf. Dans son discours inaugural, le ministre de la Culture a parlé «(...) de la diversité de la création cinématographique dans un Bassin méditerranéen fait de paix de justice et d'échange entre les peuples qui le composent». Pour cette première apparition (la 4e si l'on attribue sa paternité aux Journées cinématographiques méditerranéennes de Annaba (JCMA) disparues au début des années 1990), les organisateurs ont limité leurs interventions à la ventilation des films en et hors compétition. Et pour cause, il s'agit du facteur phare de la manifestation car suivie par les cinéphiles. D'autant que les films bénéficient de l'attention soutenue des médias. Qu'ils soient de la presse écrite ou audiovisuelle, ils étaient en nombre. «Le cinéma, une des expressions artistiques, symbolise la beauté», dira le ministre Mihoubi, avant de préciser que «le retour du festival n'a pas été de tout repos. Il y avait un engagement de tous pour réussir ce festival dans l'une des villes du pourtour méditerranée, berceau des civilisations et lac de sécurité, de paix et de fraternité. Et les gens de Annaba sont connus pour leur amour pour le cinéma. Donc c'est à eux de préserver le FAFM pour lui assurer une continuité». Les films en hors compétition sont nombreux à être programmés pour être projetés sur l'écran de la salle du Palais de la culture et des arts Mohamed-Boudiaf. Hob Echaytane est le plus attendu. Prévu pour présider le jury du festival, le Libanais Pierre Abi Saab critique et rédacteur en chef du magazine El Akhbar, n' a pu faire le déplacement à Annaba pour raisons familiales. Il a été remplacé par Kaltoum Bornaz realisatrice tunisienne. Rappelons que pour l'organisation de ce festival étalé du 3 au 9 décembre, il a été prévu une enveloppe financière de 60 millions DA auxquels s'ajouteront les différentes participations d'une dizaine de sponsors.