Au moment où le Premier ministre a mis fin au cafouillage autour de la date de la séance de vote du projet de la nouvelle Constitution, l'opposition parlementaire poursuit encore ses concertations en vue d'arriver à une forme commune de rejet de ce texte. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Si Abdelmalek Sellal a confirmé la date de dimanche prochain pour la tenue de la séance extraordinaire des deux Chambres du Parlement pour le vote du projet de révision constitutionnelle, hier mardi, en marge de la séance de clôture de la session parlementaire du printemps, l'opposition poursuivait toujours ses rencontres et ses concertations à l'effet de s'entendre sur une formule unique à même de signifier de la plus éclatante des manières, son refus dudit texte. Ceci au moment où le FFS a décidé, dans la même journée, de joindre sa voix à celle du mouvement Nahda, en optant carrément pour le boycott de cette séance. Dans un communiqué rendu public, hier mardi, le secrétariat national du vieux front de l'opposition justifie son boycott en estimant que ce projet soumis à l'adoption «ne sert pas l'intérêt du peuple algérien et représente une menace pour la stabilité du pays et sa cohésion, n'est qu'une continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien, depuis la Constitution de 1962». Pour le FFS, ce projet «n'est qu'une continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien, depuis la Constitution de 1963». Un texte, poursuit le secrétariat national du FFS, qui est «à l'origine de la crise politique, économique, sociale et morale que vit le pays, ce n'est donc pas un texte qui sortira le pays de cette crise qui s'aggrave de jour en jour». Considérant que «tout projet constitutionnel doit refléter le plus large consensus possible sinon il est voué à l'échec», le FFS appelle «tous les acteurs politiques et sociaux à entamer un processus constituant en vue d'aboutir à un consensus national basé sur l'Etat de droit, la démocratie et les droits de l'Homme», lui qui dit s'inscrire en dehors de l'agenda du régime qui ne s'intéresse qu'à sa pérennité» et poursuivant «la lutte aux côtés des Algériennes et des Algériens pour l'instauration d'un Etat de droit et des libertés». Pour sa part, le Parti des travailleurs devra trancher l'option de rejet, vendredi prochain à l'occasion d'une session extraordinaire du comité central. Car le principe du rejet dudit texte a été discuté sans trancher par le bureau politique lors de sa réunion d'avant-hier lundi, selon Ramdane Taâzbit, député et membre de la direction nationale du PT. Reste maintenant la position des députés des autres formations de l'opposition, MSP, Islah, UFDS, membres de l'instance de concertation et de suivi de l'opposition, dont le rejet du projet ne fait pas l'ombre d'un doute. Pour Naâmane Laouer, second vice-président et député du MSP, «tous les efforts seront consentis pour arriver à une forme de rejet commune à toute l'opposition. pour lui, quatre variantes sont à l'étude au sein des groupes parlementaires de l'opposition : le boycott, l'abstention, le vote contre ou la présence dimanche prochain au Palais des nations et quitter avec fracas la plénière au moment de la soumission au vote dudit texte. Un remake du scénario du 30 novembre dernier quand ces mêmes députés ont quitté la plénière de l'APN au moment du vote du projet de la loi de finances 2016. Mais le mouvement Nahda et le FFS, en décidant, chacun de son côté, de boycotter cette séance de vote, ils ont indirectement mis leurs autres partenaires de l'option parlementaire dans l'obligation de les suivre à défaut de ne pouvoir rééditer le coup de fin novembre dernier à l'APN. Mais Taâzibt et Laouer insistent pour dire que «les concertations se poursuivront jusqu'à l'ultime moment pour arriver à une option commune» car il y va du souci de tous de démontrer, une fois de plus, comme le dira le vice-président du MSP, que «l'opposition a gagné en maturité».