De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari Le parquet fédéral belge n'a pas infirmé l'existence d'une vidéosurveillance trouvée en possession de l'un des auteurs des attentats de Paris. Aussi effroyable qu'elle soit, cette découverte indique que le ou les terroristes avaient, clairement, pour cible des installations nucléaires. Les images, filmées au moyen d'une caméra cachée récupérée chez deux suspects en lien avec les descentes punitives de novembre dernier dans la capitale française, ne sont pas encore formellement datées. Ce qui suppose, même si les autorités judiciaires ne le disent pas, que des attaques contre le nucléaire du royaume étaient sinon programmées, du moins envisagées. Après une minutieuse supervision des images, les enquêteurs sont arrivés à la conclusion que les terroristes surveillaient les allées et venues du directeur du programme de recherche et de développement du nucléaire. La presse du royaume d'hier, dans ses éditions du soir, sous le choc de telles révélations, n'est pas encore entrée dans les détails de l'affaire. Il ne fait aucun doute que ces informations feront beaucoup parler ici, en Belgique et en Europe. Le parquet qui communique que la vidéo en question comprenait «une dizaine d'heures» n'exclut même pas l'hypothèse que d'autres centrales nucléaires autres que celles de la Belgique aient pu être concernées dans l'intention des terroristes. Nul ne doute dans la capitale belgo-européenne que les chefs d'Etat et de gouvernement européens réunis, ici, aujourd'hui, abordent cette question. Et plutôt plusieurs heures qu'une ! C'est la première fois, en effet, qu'une justice d'un pays de l'UE ne nie pas que le nucléaire puisse être visé par des actes terroristes. Ce qui n'est pas rien. La Belgique dispose de deux sites nucléaires Doel I et Doel II situés en région flamande.