Une guerre sans merci contre Daesh s'opère aux portes de l'Algérie. La présence de commandos américains, britanniques et français sur le sol libyen est désormais confirmée à l'heure où l'aile politique des islamistes (le gouvernement de Tripoli) redouble d'activité pour tenter de se faire reconnaître par les pays de toute la région, l'Algérie en particulier, en vue d'arracher une victoire politique. Abla Cherif - Alger (Le Soir) - Explications : il y a trois jours, une information de la plus haute importance est divulguée par des médias français qui annoncent la présence de forces spéciales et d'agents secrets français en Libye dans le cadre d'opérations conjointes avec Washington et Londres. Elle fait l'effet d'une bombe qui entraîne immédiatement l'ouverture d'une enquête du gouvernement français car les éléments publiés relèvent du secret défense. Bizarrement, le Premier ministre du gouvernement de Tripoli, non reconnu par la communauté internationale qui gardait jusque-là le silence sur la question, confirme publiquement l'information. «Il y a, dit-il, des forces commandos spéciales qui dirigent les combats en cours à Benghazi depuis un centre d'opérations sur la base de Benina (...) ils ne combattent pas et le groupe est composé uniquement de conseillers». Le voile est levé sur les véritables intentions de la communauté internationale décidée à réduire autant que faire se peut l'avancée des groupes de Daesh en Libye et par là minimiser ses capacités de nuisance à l'étranger. Et ce voile est levé au moment où des informations de plus en plus pressantes laissent entrevoir une imminente intervention étrangère dans ce pays qui prendrait la forme de bombardements des positions de Daesh à l'exemple de celui qui a été récemment mené par les Américains. Mais la véritable guerre avait en réalité commencé. Loin des médias, des bruits de guerre traditionnels et ses conséquences désastreuses sur les pays de la région (l'Algérie et la Tunisie en particulier) qui ont alerté sur la nécessité d'être informés de toute éventuelle action à) entreprendre «des actions discrètes, voire secrètes, ponctuelles et très ciblées» affirment les Français ont été mises en place pour éliminer les cadres de Daesh. Selon un responsable militaire cité par le journal Le Monde, «la dernière chose à faire serait d'intervenir en Libye. Il faut éviter tout engagement militaire ouvert et opter pour la discrétion». La présence militaire française a été également confirmée par un officier supérieur libyen au Figaro qui rapporte : «Ce groupe donne des recommandations à l'armée nationale libyenne dans sa lutte contre le terrorisme mais ne combat pas aux côtés des forces libyennes». Objectif, décapiter la tête de l'organisation islamiste qui, acculée militairement, tente actuellement d'œuvrer pour se redéployer sur le plan politique. D'autre part, et selon les spécialistes du dossier, ce même gouvernement active en ce moment pour faire reconnaître sa suprématie sur le terrain libyen. Ainsi, et selon les informations dont nous disposons, ces responsables ont entrepris une opération de rapprochement avec les autorités des Etats voisins, l'Algérie en particulier, via des pays arabes connus pour entretenir la mouvance islamiste. Cette opération les a amenés à dévoiler les zones de leur implantation sur le territoire libyen qu'ils affirment dominer à 70%. Cette domination s'étalerait de la zone Ouest jusqu'à Kofra au Sud-Est et la région de Darna au Nord-Est. Le gouvernement de Tripoli affirme en outre détenir sous son contrôle la zone de champs pétroliers de Djodrane et s'interroge, par conséquent, sur les raisons qui poussent la communauté internationale à ne pas lui tourner le dos. Comme pour donner des preuves de sa bonne volonté, le gouvernement de Tripoli a annoncé, hier, l'arrestation de plusieurs membres de Daesh dont le chef de cette organisation à Sabrata, bombardée par l'aviation américaine le 19 février dernier.