Quelles retombées sur le football africain, sur l'Algérie, aura cette élection de l'Helvético-Italien, Gianni Infantino, fraîchement élu à la présidence de la Fifa en remplacement de son compatriote Sepp Blatter emporté par un scandale financier au bout de son cinquième mandat ? Des promesses ont été faites et un travail de coulisses fait. Désormais, place à la concrétisation desdites promesses. Avant de passer aux urnes, les fédérations africaines étaient partagées sur le candidat à soutenir, sur lequel le choix sera porté le jour J. L'ordre du vieux Issa Hayatou et de ses lieutenants Suketu Patel (Seychelles), Constant Omari Selemani (Gabon) et Almamy Kabele Camara (Guinée) de porter secours au candidat de l'AFC, Cheikh Salman (Bahreïn). Si le prince de Garoua a voté pour son «ami» Cheikh Salman, les voix de l'Afrique ont attendu les dernières heures pour s'exprimer. Les 54 associations africaines représentaient assurément un panel sur lequel aucun candidat ne pouvait cracher dessus. Le retrait de dernière minute du candidat sud-africain Tokyo Sexwale a davantage «libéré» les consciences et les intentions de vote. L'Afrique, certainement séduite par les avances de Gianni Infantino, le poste de SG de la Fifa, l'augmentation du quota de participants en phase finale de la Coupe du monde et de la rente générée par l'instance internationale de football, a sa raison garder. Parce que le représentant européen a touché aux vraies questions qui freinent l'épanouissement de la pratique footballistique dans le continent noir et a proposé les meilleures solutions possibles, la tendance qui penchait pour un avantage au Bahreïni a brutalement évolué en défaveur du représentant d'une partie des votants arabes et asiatiques. Celui-ci a fait semblant pendant un tour, le premier, puis a sombré lors du second. Durant la «mi-temps», des choses se sont produites. Et les coulisses ont complètement «irradié» le scrutin : alors que Cheikh Salman crédité de 85 voix au premier a augmenté son capital de trois bulletins favorables, le Suisse (88 voix au premier tour) accomplissait la nécessaire razzia durant la seconde phase du vote (115 voix). Les 37 bulletins obtenus par le prince Ali (27) et Jérôme Champagne (7) n'ont pas été le seul «magot» à partager par Infantino et Salman. Le Suisse a dû certainement récupérer plus que des miettes de l'assiette promise par Hayatou à Cheikh Salman. Une «belle jambe» pour le vieux Camerounais qui, déjà décrédibilisé par ses instructions en défaveur du candidat de l'Europe qui l'avait souvent imposé à la présidence de la CAF du fait qu'il défendait ses intérêts économiques, a également perdu sa crédibilité et son honneur vis-à-vis d'une partie de l'Asie et de l'Arabie qui ne s'expliquent pas le pourquoi de la volte-face des Africains envers le candidat arabo-asiatique. C'est certainement l'échec de trop, le coup de grâce, pour un seigneur qui, depuis 1988, a régné sans partage sur le football africain. Désormais, l'heure de la chute du dictateur de Garoua a cruellement sonné. En 2017, lors du congrès électif de Libreville, Hayatou visera la passe de 8. Une quête difficile à réaliser si l'on tient compte de nouvelles donnes. A 71 ans, celui qui a fait sauter le «verrou» des septuagénaires au prix d'un «retaillage» à l'africaine, devrait choisir une nouvelle clé pour ouvrir les sièges de la CAF au Caire et à... Douala. Infantino et ses soutiens africains se chargeront d'enrayer le «cadenas»...