Visiblement, le secrétaire général du FLN ne tient pas à lâcher prise dans le bras de fer qui l'oppose à son homologue du RND puisqu'il avoue ouvertement «ne pas croire» en l'offre de trêve que ce dernier a formulée récemment. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et les lauriers que Ahmed Ouyahia lui a tressés dans son discours de Skikda, allant jusqu'à le qualifier de «frère» et le FLN d'«allié stratégique», n'ont constitué aucunement une «preuve de bonne foi» aux yeux de Ammar Saâdani. S'exprimant, hier, en marge d'une rencontre nationale des étudiants du Front, le tonitruant patron du FLN a dit ce qu'il pense de cette offre de trêve du secrétaire général intérimaire du RND. «S'il veut parler d'une trêve personnelle, je n'ai aucun problème personnel avec lui, mais s'il s'agit d'une trêve politique, je n'y fais pas confiance», a, en effet, lâché Saâdani qui réitère, à l'occasion, sa revendication «légitime» de diriger le gouvernement, chose qui, selon lui, «ne devrait pas échapper» au vieux Front à l'occasion d'un remaniement qui, a-t-il ajouté, interviendrait «en mars». Un poste de Premier ministre pour lequel le nom du revenant à la tête du RND a été avancé, ce dont Saâdani ne voudrait pas pour tout l'or du monde. Et le secrétaire général du FLN n'a pas manqué, une fois de plus, de vilipender l'opposition qu'il accuse de «ne focaliser son action que sur le fauteuil présidentiel» et de «n'avoir comme programme que les élections. «Ces partis de l'opposition et ces personnalités se rencontrent dans des hôtels pour ne discuteur que du fauteuil présidentiel. Pourquoi ne parlent-ils pas des défis sécuritaires notamment au sud du pays ? Pourquoi ne proposent-ils pas quelque chose pour faire face à la chute du baril du pétrole, pour faire face aux complots visant le pays ? Le pays est encerclé de partout, c'est le seul pays arabe qui a fait exception à l'automne arabe. Et puis, qui sont ces personnalités ?» a-t-il affirmé dans son allocution d'ouverture de cette rencontre des étudiants du parti. Et de renouveler son appel au fameux front interne, soutenant que «l'Algérie a besoin de nous tous, sans exception aucune, pour permettre au pays de rester debout». Ceci non sans lancer une énième fléchette à l'endroit de cette même opposition : «Le fauteuil est-il plus précieux que le sort du pays ?» invitant, dans ce sillage, à l'ouverture d'un débat sur la situation sécuritaire du pays car ce serait, selon lui, «faire preuve de traîtrise que de laisser seule l'armée au front». Considérant que la politique est «stérile» en Algérie, car pour lui, «nous avons une politique des fauteuils, pas celle des positions et des programmes», le secrétaire général du FLN a estimé que «le peuple a besoin de partis qui lui disent les vérités par des actes». Saâdani, pour qui ceux qui invitent ces opportunistes qui veulent se pérenniser à leurs postes, à «accepter l'alternance», fera du cas du président de la République l'exception. «Voyez Bouteflika, il est resté longtemps à son poste mais il a laissé son empreinte. Partez dans n'importe quelle wilaya du pays, vous verrez les universités, les lycées, les écoles, les routes édifiés.»