Des neurochirurgiens et des experts en neuro-réanimation en provenance d'Europe et d'Algérie, se sont réunis en conclave, récemment, sous les auspices de la Société algérienne d'anesthésie, de réanimation, des soins intensifs et des urgences ainsi que des services de réanimation et de neurochirurgie de l'hôpital de Sidi Ghilès, en collaboration avec l'hôpital français de la Pitié-Salpêtrière. Le thème de cet évènement a trait à la neuro-réanimation et porte sur les personnes cérébro-lésées graves. Cette journée scientifique qui a regroupé trois professeurs et dix médecins spécialistes en neurochirurgie et en neuro-réanimation a vu en, outre, la participation des hôpitaux de Sidi Ghilès, de l'UMC d'Alger, du CHU de Blida, du CHU d'Alger, du CHU de Bab-El-Oued et du prestigieux hôpital français de la Pitié-Salpêtrière de Paris. Le regroupement de ce panel scientifique de la médecine moderne avancée semble, de l'avis des observateurs, «une ambition louable et honorable pour l'Algérie et l'hôpital de Sidi Ghilès, qui ont aligné d'éminents spécialistes en neuro-réanimation, à l'instar du professeur S.Bouderra,entourée des docteurs Hédibel et Ghebriou, un panel rehaussé par la présence du Dr Lamine Abdenour, provenant de l'hôpital français Pitié-Salpêtrière, un éminent spécialiste en réanimation neurochirurgicale». Cependant, ces mêmes avis estiment que «cette initiative est une véritable avancée scientifique qui dépasse les moyens matériels et humains de l' hôpital de Sidi Ghilès, qui serait ainsi en passe de rafler le pôle d'excellence à l'hôpital d'Aït Idir, un autre établissement algérien spécialisé en la matière». Lors de l'ouverture de ce conclave, qui a vu la participation de beaucoup d'étudiants internistes, ce fut le professeur S. Bouderra, la chef du service réanimation de l'hôpital de Sidi Ghilès, qui a défini le patient cérébrolésé, comme étant «une personne victime d'un traumatisme crânien, une atteinte cérébrale ou bulbaire caractérisée par une destruction ou une dysfonction du tissu cérébral provoquée par le contact brusque entre le tissu cérébral et la boîte crânienne», précise l'oratrice qui ajoute que «pour qu'il y ait traumatisme crânien, il faut que le cerveau soit secoué ou frappé directement ou indirectement, de façon à provoquer la destruction de cellules ou à entraîner une irrégularité dans son fonctionnement normal». En marge de ce conclave, un médecin spécialiste nous a recensé les différents troubles dont sont victimes les personnes cérébro-lésées, notamment , «les troubles cognitifs, les troubles amnésiques, les troubles comportementaux , les troubles des fonctions exécutives, les troubles de la communication verbale ,les troubles de la cohésion et de la cohérence, la modification de l'incitation verbale, les expressions orales vagues, les difficultés à aborder de nouveaux thèmes de conversation, la mauvaise gestion des tours de parole avec des pauses trop longues ou trop courtes, un mauvais respect des règles sociales des échanges conversationnels et les troubles de la communication non verbale» ; notre interlocuteur nous a indiqué que «les traumatismes crâniens sont devenus très fréquents en raison notamment des accidents de la voie publique qui représentent une des premières causes responsables de traumatismes crâniens, induisant un déficit moteur ou paralysie, une hémiplégie, une tétraplégie, des troubles de l'équilibre, des troubles sensitifs, des sensations de toucher, de douleur, de température, une paralysie faciale par lésion du nerf crânien, responsable de l'innervation des muscles de la face, des troubles oculaires, des troubles de l'odorat, du goût et de la déglutition». D'autres troubles sont mis en évidence par notre interlocuteur, à l'instar de l'épilepsie, des troubles de la mémoire, des troubles de l'attention, des troubles du comportement et de la personnalité, des troubles du comportement alimentaire, des troubles orthopédiques. A la lumière de l'importance de ces traumatismes, le professeur Miliani a axé son intervention sur la prise en charge chirurgicale du traumatisé crânien grave. Quant au professeur Deliba, lors d'une communication affichée, il a abordé plusieurs aspects de la neurochirurgie, à l'instar de l'hernie discale lombaire et du déficit neurologique dû à un processus inflammatoire post-ponction lombaire. Le docteur Abad du CHU de Blida, s'est évertué, pour sa part, à parler du doppler transcrânien, une technologie scientifique de pointe dédiée à la neurochirurgie. L'hôpital français, la Pitié-Salpêtrière, a été représenté par le Dr Abdenour, un éminent spécialiste en France, de la neuro-réanimation, qui a animé une conférence sur le volet décompressif en traumatologie crânienne.