Une foule impressionnante s'est agglutin�e, mercredi dernier, devant la salle Ibn-Khaldoun d'Alger. Bravant le froid et la pluie, les fans de l'humoriste franco-camerounais, M'bala M'bala Dieudonn�, ont tenu � marquer leur pr�sence. Et c'�tait une pr�sence remarquable. Dieudo a jou� � guichets ferm�s. Les 800 DA que co�te le billet n'ont pas d�courag� les spectateurs � venir, massivement, applaudir leur idole. Programm� pour 21 heures tapantes, le spectacle ne commencera qu'� 21h20. Soit avec 20 minutes de retard. Dieudo entre enfin ! sous une salve d'applaudissements. Et la soir�e commence sur la voix du pr�sentateur de l'�mission "On ne peut pas plaire � tout le monde", Marc Olivier Fogiel, la coqueluche de France 3. Puis intervient l'humoriste, pour pr�senter ses excuses, le titre m�me du spectacle, d�di� � la Palestine. "Je m'excuse � peuple �lu ! Pardonne la dette et l'offense prof�r�es ! Merci de m'avoir �pargn�, � peuple d'Isra�l ! Pardonne les 4000 ans de pers�cution." C'est clair, Dieudo est venu se d�fendre contre la campagne men�e contre lui en France. On le sait, aujourd'hui le lobby sioniste lui a ferm� toutes les portes. Adieu ses passages tonitruants sur les plateaux des t�l�visions publiques ; adieu le Dieudo l'humoriste ch�ri par tous ; et… et maintenant on peut m�me oser dire, adieu la carri�re de 15 ans. "J'ai dans� la polka pendant six mois. Mon affaire, c'�tait l'affaire Dreyfus", clame-t-il et de clamer encore sur un ton ironique et de d�rision piquante et ac�r�e : "Il se trouve que Dreyfus est d'origine camerounaise, comme moi." "On m'accuse d'antis�mitisme. On me dit que critiquer Isra�l, autant dire violer un b�b� !" Isra�l, Palestine. Palestine, Isra�l. Ces deux pays ont occup� le quart du spectacle. Dieudo revient m�me sur l'assassinat du Cheikh Yasssine : "M�me lui, il a eu droit au lynchage. On l'a tu� � l'aide de trois t�tes nucl�aires chercheuses ! Et lui, sur sa chaise roulante, essayait de s'�chapper…" L'humoriste met toutes ses cartes sur la table. Il divulgue tout. Il n'�pargne aucun de ses d�tracteurs. M�me le "philosophe national" BHL (Bernard Henry L�vy) qui a jur� de le ruiner financi�rement. "Il est marrant ce Bernard ! oh, oh, oh…", crie Dieudo tout en riant � gorge d�ploy�e. L'artiste revient longuement, dans son sketch, sur le lynchage dont il a �t� victime. Il va m�me jusqu'� raconter l'histoire de cette jeune Marocaine, �g�e de treize ans, qui a �t� asperg�e d'un acide et qui a d� �tre �vacu�e sur-le-champ � l'h�pital. C'�tait il y a une ann�e, � Lyon, " j'ai vu les hordes d�cha�n�es du Betar… en blouson de cuir noir, venues de Paris… et… d'ailleurs pour emp�cher le public d'assister � mon spectacle, insulter, frapper et crier : Dieudo sale n�gro, les juifs auront ta peau !!! Oh, ces nervis", raconte l'humoriste joignant ses paroles par une mimique marrante et une gestuelle typique, le tout interpr�t� sur un air d�risoire. C�t� spectateurs, les uns souriaient, les autres se tordaient de rire. Une autre cat�gorie, cependant, affichaient un rire "marketing", hypocrite. Dieudonn� a bien su captiver son public avec son talent fou. Son langage particulier ainsi que sa mimique typiquement… dieudonienne.