Bouchons, conduite dangereuse, slalom en plein centre-ville, nuisances sonores, infractions au code de la route et même coups de feu pour exprimer la joie... Ces dernières années, les cortèges nuptiaux mettent les riverains sur les dents. Ces derniers lancent un appel aux autorités compétentes pour encadrer les célébrations des fêtes de mariage par des mesures rigoureuses. Ce jeudi, un cortège avait même créé un important embouteillage sur les hauteurs de la ville, à la cité Guehdour Tahar. Des motards débarquent à plusieurs dizaines de motos les unes derrière les autres, avant d'escorter un long cortège de voitures klaxonnant à tue-tête. Ils se fichent éperdument des enfants qui risquent de traverser la chaussée et de la quiétude des résidents de cette cité qui a vibré au son de ces engins. Il y a quelques jours, au centre-ville, des organisateurs d'une fête de mariage sont sortis de leurs véhicules sur la place du 19-Mars, devant la stèle de feu Houari Boumediene, au lieu-dit 7e, pour improviser des danses. Une pratique qui tend à se répandre depuis des années et génère, outre l'exaspération des habitants de cet ancien quartier du centre-ville de Guelma, d'importantes perturbations de la circulation. «On a même assisté à ce scénario sur des routes à grande circulation, dans les environs immédiats de la ville, ce qui est extrêmement dangereux», témoigne un automobiliste. Autant d'excès et d'incivilités ont suscité la colère des Guelmis. «Des familles qui se croient tout permis «, commente un commerçant du boulevard Souidani-Boudjemaâ. La circulation est devenue «ingérable», dans les grandes artères de la ville, sans compter «ces coups de fusil tirés en l'air et ces grosses motos qui paradent en plein centre-ville, au milieu des passants», relate-t-il, précisant que ces comportements sur la voie publique mettent en péril la sécurité du citoyen. Ces incivilités ont atteint leur paroxysme il y a quelques jours, sur un tronçon de la route nationale, à la sortie du chef-lieu de commune de Belkheir, lorsque la cérémonie a pris une autre tournure : fantasia et cortège nuptial ont été combinés par les organisateurs d'un mariage. «Les familles doivent s'engager à respecter plusieurs règles de civisme en passant par le respect des usagers de la route, notamment les plus vulnérables et l'interdiction des nuisances sonores», détaille un ancien chauffeur de taxi de la ville de Guelma. «Il en va de la sécurité et du respect des citoyens». Pour un ancien élu de la mairie de Guelma, «certes, c'est un jour exceptionnel, en revanche, on ne peut pas accepter que des cortèges de noces entraînent l'anarchie dans les rues et mettent en péril la sécurité des citoyens. Outre les désagréments causés aux riverains, ce qui est intolérable, ce sont les multiples infractions au code de la route, relevées à chaque fois. Circulation à contresens, non-respect des feux tricolores, usage du téléphone portable, des personnes, même en bas âge, assises sur les portières des voitures en marche...» Il s'agit vraisemblablement d'une agressivité envers les citoyens qui, parfois, dépasse l'entendement .