La lune de miel semble bel et bien être consommée entre Ould Salah Zitouni, le wali de Béjaïa, quelques élus et autres citoyens qui l'avaient soutenu sur les réseaux sociaux au tout début de son intronisation à la tête de l'administration de la wilaya. Le CET de Béjaïa, la gestion des démolitions des biens illicites, pour ne citer que ceux-là, sont autant de malaises qui enflent le quotidien de la cité des Hammadites. Armé d'une volonté de fer pour redynamiser les affaires et les projets d'investissement de la région, longtemps plongée dans l'incertitude et les intrigants retards de développement, le nouveau wali n'a laissé rien au hasard pour s'entourer d'une équipe «capable» à ses yeux de changer la donne. Seulement au demeurant, ni le temps ni la compétence de ses directeurs de l'exécutif, et du moins le caractère social de la région, ne lui ont laissé la chance vers l'exploit. «Nous sommes avec vous Monsieur le wali, faites-nous rêver, changez nos vies». «Bravo ! Mille mercis pour votre comportement avec ces incapables de directeurs, on vous soutient», «vive Zitouni» etc. Telles étaient les phrases d'encouragement qu'on pouvait lire quotidiennement sur les pages Facebook de pères de famille et de certains citoyens de Béjaïa au lendemain de ses premières sorties sur les chantiers, où le commis de l'Etat n'arrêtait pas de blâmer, de crier à tue-tête et de sanctionner et les entrepreneurs et les responsables locaux à la moindre défaillance du projet en voie de réalisation. Les problèmes s'accumulent et restent insaisissables pour l'administration au vu de la situation tendue qui règne dans les localités de la wilaya. Les routes nationales, comme au temps de l'ex-wali Hamou Touhami, sont pratiquement fermées chaque semaine dans divers endroits de la wilaya pour de multiples revendication d'ordre social. Le feuilleton du désaccord lié au CET de Béjaïa, implanté sur les hauteurs de la commune de Oued Ghir se poursuit et se durcit davantage. Cette affaire-là, est le témoin d'un ras-le-bol clair et d'un divorce prématuré entre l'administration et ses administrés. Les conflits entre le wali et le P/APC de Oued Ghir, d'une part, et celui de cette même population et Ould Salah Zitouni de l'autre, risquent d'engendrer un gravissime antécédent, si l'on tient compte de la détermination d'un wali dit le «Bombardier» pour le suivi de sa feuille de route pour le développement de sa circonscription d'un côté et d'une population rebelle et décidée à sauvegarder son environnement de l'autre. De sources concordantes, l'on a appris que le premier responsable de l'administration a tenté de recourir aux forces de l'ordre afin de disperser les récalcitrants de Oued Ghir et libérer la voie du CET, jusqu'à présent obstruée et fermée par la population en question. Le wali aurait reçu un niet catégorique de la part des deux services de sécurité concernés pour l'utilisation de la force dans cette région à caractère à la fois sensible et spécial. Le différend lié au Centre d'enfouissement technique de Béjaïa, que la population croyait définitivement réglé à la suite des engagements pris par l'administration pour remédier aux problèmes techniques est toujours de mise et va droit vers une fermeture définitive si l'on tient compte de la détermination des citoyens de cette commune appuyée par le soutien de leur maire. Les odeurs et les risques de contamination des puits et terres de la région étaient les principales revendications des riverains d'Oued Ghir qui réclament des solutions appropriées à travers la fermeture de la RN 12 de nombreuses fois. Les citoyens frondeurs ont dénoncé le non-respect des engagements des administrations concernées par la crise, pris à la suite de ces actions de rue. La municipalité de Béjaïa, l'autre associé dans la gestion du CET, de son côté, estime avoir respecté tous ses engagements pris par rapport à la dotation du site en question d'un pulvérisateur et d'une station d'épuration. La confusion qui caractérise cette affaire aux allures d'un conflit purement administratif est loin de connaître son épilogue. Pour rappel, lors de son passage, l'ex-ministre de l'Environnement, Dalila Boudjemâa, à Béjaïa l'an dernier pour une visite sur site, avait insisté devant les autorités locales de doter le CET de toutes les commodités nécessaires et indispensables à son utilisation. La ministre avait exigé toute une série de recommandations avant l'ouverture du centre en question. Le nouveau wali ayant «cru bien faire» pour soulager les populations avoisinantes de la décharge de Boulimat et pour sauvegarder le paysage magnifique de l'endroit, avait dans «la précipitation» décidé d'ouvrir le CET de Oued Ghir. Il s'est retrouvé aujourd'hui dans un imbroglio sans fin et devant une population acharnée et avertie des conséquences qui résultent de l'environnement à la fois sale et malsain. La gestion du dossier des démolitions des constructions illicites entreprises par le nouveau wali dans la dynamique de sauvegarder le patrimoine public a quelque peu exaspéré l'opinion locale, notamment à propos de la réalisation d'un grand hangar sur la RN 9, jouxtant la caserne militaire, dont le propriétaire n'est autre que le fils d'un général à la retraite. L'édifice a été construit sans aucun permis, et a été épargné par l'opération de démolition, une information que le Soir d'Algérie a bien vérifiée auprès des services concernés, il s'agit selon notre source, d'un vice de forme dans la procédure et l'affaire est portée devant les instances judiciaires compétentes qui statueront sur le cas très prochainement .