Mardi prochain, le 22 f�vrier 2005, atterrira sur la table du Conseil des ministres un texte qui avait, durant quelques ann�es, suscit� autant de r�actions passionn�es que de manifestations opportunistes et versatiles. C'est, en effet, la mouture, cens�e �tre revisit�e, de l'avant-projet de loi relative aux hydrocarbures, �labor� en 2000 par les services du minist�re de l'�nergie et des Mines, le Dr Chakib Khelil, et dont la relance avait �t� d�cid�e en Conseil des ministres le 28 septembre 2004, apr�s avoir �t� gel� en d�cembre 2002, quoique officiellement annonc� d�but 2003, par le pr�sident de la R�publique, M. Abdelaziz Bouteflika, qui sera examin�e lors de ce conclave, avant sa pr�sentation devant l'instance l�gislative, APN et Conseil de la nation. Et cela, apr�s avoir fait l'objet, en janvier dernier, de plusieurs r�unions d'un conseil interminist�riel, une mouture examin�e et endoss�e le 14 f�vrier dernier par le Conseil de gouvernement dont la tenue avait �t� pr�c�d�e par une rencontre bipartite entre le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, et une d�l�gation de l'UGTA, conduite par son secr�taire g�n�ral, M. Abdelmadjid Sidi-Sa�d, et qui a accept� ce texte et les assurances gouvernementales formul�es � son sujet. Un gel motiv� alors par le souci d'�viter une crise politique que laissait pr�sager l'opposition affich�e notamment par une Centrale syndicale, frondeuse et r�fractaire au projet, dangereux, selon elle, pour la souverainet� nationale, � la d�marche, obstin�e, du promoteur de ce texte, en l'occurrence le ministre de l'�nergie, et qui a pourtant fini par vaincre les r�ticences, pour la plupart, opportunistes. Et cela, dans un contexte politique, le premier mandat de M. Bouteflika, o� l'UGTA tout en ayant soutenu ce dernier lors de son �lection en 1999, se croyait, ou le faisait croire, avoir des vell�it�s d'�mancipation, allant jusqu'� d�clencher une gr�ve g�n�rale de deux jours, fin f�vrier 2003. Une gr�ve que les observateurs ont, � tort, assimil�e � une marque du repositionnement de cette organisation en d�faveur de la candidature, �vidente, du chef de l'�tat � un second mandat pr�sidentiel, mais qui a surtout servi en tant qu'exutoire pour des travailleurs, fondamentalement ceux du secteur public �nerg�tique, inquiets pour l'avenir de leur principale compagnie, Sonatrach, menac�e, telle l'�p�e de Damocl�s, par une privatisation induite de facto par un projet de loi qui, pourtant, n'en faisait aucunement mention. Un projet de loi rejet� par des acteurs majeurs de la vie politique et �conomique, le FLN, conduit par son secr�taire g�n�ral d'alors, M. Ali Benflis, le RND avec � sa t�te l'actuel chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, et n'omettons pas la formation politique de la pasionaria, Mme Louisa Hanoune, porte-parole du PT, parmi les plus hostiles � son sujet. Le Parti des travailleurs qui demeure, � l'heure actuelle, le seul opposant v�ritable, l'affirmant par des manifestations que d'aucuns pourraient qualifier de vaines rodomontades, si elles n'�taient sinc�res et pouss�es par une crainte quant � l'avenir des richesses du pays, � un texte qui passera, la classe politique actuelle �tant t�tanis�e, le FLN rentr� dans les rangs, sous la f�rule de son nouveau secr�taire g�n�ral, M. Abdelaziz Belkhadem, et le RND toujours docile qui l'adopteront immanquablement, car ne pouvant le rejeter au risque de provoquer une crise politique et institutionnelle, et cela m�me si il n'y a pas lieu d'�carter les expressions, l�gitimes mais de mauvais aloi, d'avis contraires et qui se transformeront en acceptations v�h�mentes de cet avant-projet. Et un texte qui passera, confortant le ministre de l'�nergie dans sa d�marche acharn�e � faire admettre l'opportunit� de ce projet, car m�me la Centrale syndicale a fini par se repositionner en sa faveur, adoptant une attitude, le moins que l'on puisse dire, paradoxale , pour une organisation � vocation revendicatrice mais qui semble accepter l'inacceptable, � savoir la possible privatisation de la Sonatrach et attestant r�ellement de sa nature versatile et de sa double face de Janus. Une propension difficilement justifi�e et justifiable de la part de la Centrale syndicale qui exprimera son opportunisme devant le chef de l'�tat, h�te de son si�ge deux jours apr�s la tenue de ce Conseil des ministres, soit le jour de la c�l�bration du 34e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures.