L'Algérie est en pleine transition énergétique au même titre que le reste du monde qui est en train d'opérer un nouveau modèle économique basé sur la transition énergétique, soutient le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER). Younès Djama - Alger (Le Soir) - Selon Noureddine Yassaa, qui était hier l'hôte de la rédaction de la Chaîne 3, l'Algérie n'est pas en retard par rapport à ce qui se fait à l'échelle mondiale, puisque les énergies renouvelables tournent autour de 20% et l'énergie solaire autour de 1%. «Nous pouvons intégrer cette dynamique de la transition énergétique», déclare-t-il, catégorique. Le moment est propice au développement des énergies renouvelables tant sur le volet recherche et développement que le volet industriel, estime le directeur du CDER. En février dernier, le Conseil des ministres a placé les énergies renouvelables au rang de « priorité nationale » ce qui implique, a fait savoir Noureddine Yassaa, que tous les secteurs (habitat, industrie, ressources, etc.) doivent s'impliquer et développer des stratégies en vue d'intégrer les énergies renouvelables dans leur plan d'action. «C'est un choix stratégique qu'il faudra œuvrer à concrétiser sur le terrain», estime Noureddine Yassaa. Ce dernier a annoncé la mise en œuvre de projets pilotes en vue de sélectionner les technologies qui s'adaptent le mieux aux conditions climatiques en Algérie. Aussi, un cadre institutionnel a été mis en place en vue justement de soutenir les investisseurs publics et privés et les inciter à réaliser des investissements dans le secteur des énergies renouvelables. A cet effet, Pr Yassaa a rappelé l'existence d'un programme de 20 centrales solaires qui vont être réceptionnées « avant le mois de juillet de cette année» et qui seront installées dans les Hauts-Plateaux et le Sud. «Maintenant, il reste à capitaliser toutes ces expériences, que ce soit les projets pilotes (photovoltaïque, éolien, centrales thermiques hybrides avec le gaz, centrales solaires) et faire un examen des points positifs et négatifs et ensuite en tirer les leçons», a indiqué l'invité de la radio. Il faut savoir qu'en février 2011, il a été décidé que l'Algérie produirait 22 000 mégaWatts à l'horizon 2030 (dont 12 000 mW pour les besoins de la consommation interne et 10 000 mW pour l'export). En février 2015, il y a eu une actualisation de ce programme avec la priorité donnée à l'énergie solaire, le photovoltaïque et l'éolien, compte tenu à la fois des progrès technologiques et de la baisse des coûts de ces technologies. Trois volets sur lesquels le gouvernement a décidé d'investir à grande échelle, selon Yassaa. Il rappelle que ce programme est national et, par conséquent, l'ensemble des secteurs sont concernés par le développement de ce secteur qualifié de «stratégique». Selon Pr Yassaa, les investisseurs sont de plus en plus nombreux à s'intéresser au secteur des énergies renouvelables, notamment le solaire qui attire particulièrement les opérateurs étrangers. D'après lui, l'Algérie renferme un potentiel «exceptionnel».