L'évènement s'est déroulé au niveau de la maison de la Culture. Beaucoup de thèmes ont été abordés dans différentes spécialités comme l'endocrinologie, l'ophtalmologie, les vaisseaux et le cœur, la médecine interne, la pédiatrie, la psychiatrie, et la gynécologie obstétrique. L'organisation a été parfaite. Les encadreurs : Drs Benkhaled Radjah, Ameur, Boukhlef, ont été salués pour leur dynamisme. On parle de 600 participants à ces journées qui se sont déroulées du 20 au 21 mai. Parmi les conférences, on retiendra celle du professeur Berrah, chef du service médecine interne du CHU Lamine-Debaghine. Dans sa pratique quotidienne, il constate un nombre élevé de diabétiques et d'hypertendus. Les probabilités pour que les deux pathologies se rencontrent sont très élevées. Il estime que 70% des diabétiques deviennent hypertendus et ces derniers deviennent diabétiques dans 25% des cas. L'association de ces deux maladies est très fréquente. La particularité de ce couple infernal réside dans le fait qu'en se retrouvant ensemble, ces deux pathologies augmentent le risque pour le malade d'être victime d'un accident cardiovasculaire (infarctus, AVC) de paramètre 3. Le fait d'être diabétique expose à un risque très élevé. Il faut être très rigoureux en termes d'objectifs à atteindre concernant les facteurs de risque (cholestérol, tabagisme, hygiène de vie) et ne pas les prendre à la légère. La victime de ce couple reste le rein. Il faut faire la prévention précocement. Il y a des techniques médicamenteuses permettant de le faire. Nous en avons les moyens à condition de ne pas être laxiste. Quand un médecin n'arrive pas à équilibrer un diabétique, il le place en situation de dangerosité. De même si on n'arrive pas à soigner un hypertendu, on a la responsabilité de le voir devenir diabétique et inversement. Le fait de contrôler les diabétiques et les hypertendus permet de diminuer la prévalence. Sur le plan thérapeutique, il existe des techniques. Les traiter précocement est bien plus bénéfique que tardivement. Chez nous on met en place des protocoles une fois la maladie bien installée. «Le drame pour notre médecine, c'est l'inertie. Il faut être agressif et cette agressivité va permettre de sauver beaucoup de vies», tient à affirmer le professeur Berrah. Concernant l'augmentation du nombre de diabétiques, le conférencier incrimine les médias. La télé nous montre de la publicité sur les céréales, les barres chocolatées. Elle vante les mérites d'une alimentation à forte valeur énergétique au détriment de celle à valeur nutritive comme des spots sur la consommation de légumes. Les jeunes sont particulièrement ciblés. La directrice marketing de Coca-Cola a déclaré «viser les jeunes, c'est assurer l'avenir de la boîte». Chez nous, la frange juvénile passe des heures devant la télé, mange dans les fast-foods et se fait transporter par les parents. «Pour la prévention, nous avons la chance d'être au sud de la Méditerranée dont le régime alimentaire est érigé en patrimoine culturel de l'humanité pour tous les bienfaits qu'il apporte dans le domaine cardiovasculaire et maladies dégénératives. Cette démarche permet d'éviter le diabète et ses conséquences», conclura le spécialiste. L'autre conférence intéressante est à l'actif du Dr Sik Arezki du service de cardiologie à l'hôpital Mustapha. Le thème concerne le syndrome de l'apnée du sommeil. Cette pathologie concerne les spécialités de cardiologie, pneumologie, ORL et maxillofaciale. La maladie touche une large population et a des complications cardiovasculaires. On peut observer des apnées obstructives liées à la fermeture partielle ou totale des voies respiratoires durant le sommeil alors que le thorax s'élève et s'affaisse lors de ce collapsus de l'arrière-gorge. On peut aussi rencontrer des apnées centrales lorsque le cerveau ne commande pas les mouvements respiratoires. Le syndrome de l'apnée du sommeil a des répercussions cardiovasculaires. Il se caractérise cliniquement par une somnolence diurne excessive, un ronflement, une sensation d'étouffement, une fatigue diurne, une nycturie. Les signes cardiovasculaires concernent des palpitations et une hypertension nocturne. Pour la détection, on dispose de la polygraphie avec un capteur nasal pour mesurer le flux respiratoire et un oxymètre permettant de contrôler l'oxygénation du sang. La polysomnographie a pour rôle d'enregistrer pendant le sommeil le rythme cardiaque et respiratoire. Pour le traitement, on dispose d'une machine à pression qui propulse l'air ambiant dans les voies respiratoires. La perte de poids pour les obèses est conseillée. Il y a aussi des orthèses pour faire avancer la mandibule. Parallèlement, on a pu assister à des communications d'odontostomatologie. Pr Boudraa, du CHU Mustapha, a parlé du retraitement endodontique, qui n'est pas évident. Il préconise des recyclages fréquents pour les jeunes dentistes car il constate beaucoup de dégâts. Le conférencier a cité plusieurs cas qui peuvent survenir au cabinet concernant des canaux mal traités ainsi que des instruments qui y sont cassés et les tentatives de les retirer. Il a abordé par ailleurs le sujet des infections au niveau des canaux. La communication a porté aussi sur les méthodes qui permettent de trouver l'entrée des canaux grâce aux aides optiques à côté des méthodes mécaniques et chimiques pour trouver l'entrée des canaux. Pr Boudraa a également donné des solutions pour contourner des blocages dans une racine. Professeur Bougherbel et le Dr Aïfa ont abordé le même sujet. Pr Latafi a parlé de l'aseptie au cabinet et les communications bucco-sinusales. Quant au Pr Abdelmeziam, il a donné des enseignements pour les limites cervicales permettant une bonne insertion d'une prothèse fixe et éviter ainsi les rétentions alimentaires. Il a aussi éclairé l'assistance sur les inlay-cores qui permettent de récupérer une dent cassée. Les intervenants ont loué l'accueil chaleureux et la disponibilité du Dr Araibi Ali.