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CONTRIBUTION DE NABNI À LA TRIPARTITE :
«Le financement des déficits n'est pas le problème de fond aujourd'hui»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 06 - 06 - 2016

La contribution versée par Nabni aux travaux de la tripartite est la énième que ce collectif produit depuis 5 ans et soumet aux responsables. C'est dire que la réflexion sur comment sortir le pays de l'impasse n'est pas nouvelle au sein de ce collectif qui ne désespère pas de voir qu'enfin, on prête oreille à ses propositions. «Le problème majeur aujourd'hui n'est pas celui du financement de nos déficits» mais, explique Nabni, «celui de la croissance, du modèle économique et de la gouvernance». Faut-il, toutefois, non seulement avoir la volonté politique de faire, d'agir sur le mode de gouvernance en instituant la transparence à tous les niveaux et en assurant un suivi de mise en œuvre indépendant, précise ce collectif.
A l'heure où certains prévisionnistes squattent les TV pour annoncer des éclaircies pour les mois qui arrivent dans les prix des cours du baril et suggèrent la fin des difficultés pour le pays, Nabni rétorque : «Sans réforme de notre modèle rentier, le pays court à sa perte, économiquement et socialement.» Au lieu de l'immobilisme, en attendant des jours meilleurs, il faut, afin de préserver la justice sociale, aller résolument et urgemment dans la mise en œuvre des réformes, identifiées pourtant depuis longtemps.»
Comme préalable à toute action de réforme en profondeur, il faut commencer par arrêter les gaspillages, en réduisant les dépenses et en augmentant les recettes de sorte à réduire les déficits publics. Pour ce faire, il ne s'agit pas d'opérer des coupes brutales mais de «lisser les réductions en combinant réduction des dépenses et le recours mesuré à l'endettement. Quand il s'agit d'investissement, si Nabni soutient les mécanismes de partenariats publics-privés engagés, le collectif propose que cela soit accompagné des «compétences nécessaires afin de bien négocier ces partenariats et qu'il mette en place la gouvernance et la transparence requises». Quant au système de subventions, Nabni veut un système de redistribution plus juste et moins coûteux qui ne s'atelle pas aux subventions des produits alimentaires et énergétiques mais en procédant à des transferts monétaires directs comme les allocations familiales ou les bourses, le tout étant de cibler d'une façon «juste et crédible», autrement dit transparente, les bénéficiaires.
Dans l'hypothèse, où réduction des dépenses publiques et augmentation des recettes ne parviennent pas à combler les déficits, Nabni suggère d'aller vers le premier «Diaspora Bond», en l'occurrence un appel à des ressources de financement au moyen «d'obligations d'Etat en euro ou autres devises , ouvertes à la diaspora algérienne». Si l'Etat doit recourir à l'emprunt autant qu'il le fasse d'abord auprès de la communauté à l'étranger, qui participera ainsi au développement national. Tout le problème est naturellement de savoir si aujourd'hui la communauté à l'étranger est prête en nombre et crédite suffisamment l'Etat dans ce type d'opérations.
La crise que vit le pays étant loin d'être conjoncturelle, les solutions préconisées plus haut par Nabni ne règlent pas le problème de fond qui est celui de la croissance, du modèle économique et de sa gouvernance. C'est justement ce qui est proposé dans le deuxième volet de sa contribution.
La modernisation du climat des affaires qui attend depuis si longtemps nous mettant à la traîne dans ce domaine pourrait en «douze mois» être réglée par de nombreuses mesures réitérées par Nabni dont : la dématérialisation réelle des procédures les plus lourdes ; la modernisation de tout le système de paiement et pour mettre fin à la rente, réduire le quasi-monopole des banques publiques dans le financement de l'économie en laissant entrer les banques privées et en laissant «croître» les banques privées existantes. Il faut, dit encore Nabni, «lever impérativement les verrous à l'éclosion de PME dynamiques et créatrices d'emplois qui permettent de diversifier notre économie».
Si le discours a , depuis longtemps, évoqué la relance de la politique industrielle, dans les faits nous en sommes bien loin, dit cette contribution. Pour soutenir cette politique, il est capital de «générer un fort influx d'investissement productif» et de mettre en œuvre une politique industrielle ambitieuse» à même de «faire naître d'importants pôles ou clusters productifs sur tout le territoire, notamment orientés vers l'exportation». A ce niveau, Nabni explique que si aujourd'hui la dépréciation du dinar est le seul moyen de gestion du déficit commercial, il ne l'est cependant qu'à court terme.
A moyen terme dévaluation, licences d'importation, tarifs douaniers et autres instruments de réduction des importations n'auront aucun effet. «Il nous faut apprendre à exporter des biens et services compétitifs». Ne pourront le faire, dit Nabni, que les entreprises qui évoluent dans un cadre plus adéquat que le présent.
Mais ces réformes seraient sans effet si la volonté de faire autrement et la capacité de leur mise en œuvre ne suivaient pas. C'est ainsi que le collectif réitère sa proposition de mise en place d'une «Delivery Unit» au niveau de la présidence ou du Premier ministère» pour piloter la mise en œuvre des réformes.
S'atteler à améliorer la formation de l'élite administrative notamment en ouvrant une école de haut niveau chargée de la conception et de la mise en ouvre des politiques publiques. Ces réformes seraient un échec si elles n'étaient pas accompagnées par une réforme profonde de la gouvernance publique. Et pour ce faire, Nabni de rappeler les propositions nombreuses qu'elle a eu déjà à faire à la tripartite en 2013 et dont nous retenons : la transparence totale et la publication des subventions accordées aux entreprises tant publiques que privées ; la transparence totale sur la commande publique ; l'adoption d'une nouvelle loi qui réglemente l'accès à l'information publique «qui permette notamment aux citoyens d'accéder aux statistiques et brutes de l'administration ainsi qu'aux institutions, et ce, sans autorisation préalables ; la publication des états financiers des organismes publics et parapublics ; la transparence des comptes du secteur privé et enfin l'accès public à tous les projets de texte de lois et réglementations relevant de l'économique pour consultation publique avant leur soumission à l'APN.
Synthèse de


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