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Planète malade
Publié dans Le Soir d'Algérie le 13 - 06 - 2016


«J'ai toujours vécu demain»
(Paul-Emile Victor)
L'activité de l'homme sur la terre est en train, après en avoir bouleversé l'équilibre écologique, de dégrader le sol et l'atmosphère et éradiqué d'innombrables espèces, de tuer irrémédiablement cette dernière.
Nous devons revoir notre mode de consommation, notre vision du futur et sensibiliser sans arrêt le plus de jeunes, nos enfants, ces populations de demain.
Certains pays ont pris conscience du mal qui menace notre vie. Il faut que la majorité des nations du monde prenne des mesures efficaces pour arrêter le massacre. Les défenseurs de l'environnement s'offusquent massivement et reprochent à certains pays, où ni indignation ni réfutation valables ne sont soulevées, leur laisser-faire et leur manque de vigilance. C'est un fait patent et admis : au bout d'une période, plus ou moins brève encore, le pernicieux ciron aura transformé son biotope et celui de tous les autres représentants des mondes végétal et animal en un génotype et la terre mourra avec lui. Les populations des Etats modernes ont tout juste pris une vague conscience de ces affolantes questions qui assaillent l'homme du 3e millénaire, alors que le mal galope, s'étend, se renforce et que les signes les plus évidents de sa gravité et de son caractère irréversible éclatent au grand jour.
L'éducation nationale, dans ses programmes des différents paliers d'enseignement, doit faire appel à une prise de conscience à travers la totalité complexe des éléments perturbateurs : dégradation progressive des écosystèmes, de leurs mécanismes naturels de régulation, dilapidation des ressources et pollutions de plus en plus généralisées et foudroyantes, les raisons de cette crise menaçant de mort la terre et l'humanité.
Une prise de conscience généralisée des hommes doit contribuer à développer autour d'eux la protection de la nature et l'utilisation rationnelle de ses ressources qui constituent désormais le plus impératif des devoirs individuels et collectifs. Mais pour cela, il faut agir efficacement et vite.
Un milieu terrestre mutilé
Quelle terre laisserons-nous à nos enfants ? Le cercle infernal qui se resserre inexorablement autour de nos vies appelle à une réflexion autrement profonde et décisive. La vie sur la terre est menacée de catastrophes inimaginables : disparition de toute vie dans les rivières et les océans, contamination atomique, pollution atmosphérique intolérable, épuisement des ressources agricoles et industrielles, etc. Ces catastrophes révéleront trop tard la fragilité, les limites de résistance de ce réseau ultra-ramifié et totalement intégré d'échanges biologiques et biochimiques qui, de l'humus terrestre à l'oxygénation des eaux, du fourmillement des bactéries à la circulation des gaz atmosphériques, constitue, grâce au concours de l'énergie solaire, cet univers de vie qu'on nomme nature et que les savants appellent écosphère.
L'écologie (du grec Oïkos qui signifie maison, habitat, et logos, science) est la science qui s'emploie à étudier l'ensemble des relations réciproques existant entre tous les aspects du monde vivant et le milieu naturel dans lequel il évolue.
Le grand écologiste américain Barry Commoner, dans son livre L'encerclement (1), publie une démonstration d'une rigueur et d'une richesse d'informations admirables. Il appuie sa démonstration sur quelques exemples américains : les retombées radioactives, la pollution de l'air à Los Angeles, la disparition de toute vie dans le lac Erié (à la frontière du Canada et des Etats-Unis), qui n'est plus qu'un plan d'eaux épaisses, noires, mortes. On y pêchait l'esturgeon, mais plus rien aujourd'hui, en raison de la pollution des eaux d'une région de l'Illinois par les engrais azotés utilisés pour les sols.
Pollution par les engrais azotés
La concurrence exigeant une augmentation indéfinie des rendements, il faut des quantités additionnelles d'engrais de plus en plus importantes pour obtenir le même pourcentage d'accroissement de rendement. C'est pourquoi la quantité d'engrais azotés utilisée annuellement aux Etats-Unis a augmenté de 64% en 20 ans. Cela signifie que la terre retient un pourcentage de plus en plus faible de ces engrais additionnels et le plus gros s'écoule avec les eaux de pluie et se répand dans les rivières.
Au-delà d'un seuil de 45 millionièmes, le nitrate présent dans l'eau de boisson se transforme (sous l'action de bactéries intestinales) en nitrite, qui, associé à l'hémoglobine du sang, se transforme en méthémoglobine et provoque la mort par asphyxie : c'est ainsi que la mortalité des bébés de sexe féminin dans certains districts de l'Illinois est plus forte pendant les mois où les taux de concentration de nitrate sont élevés. D'autre part, cette dispersion contribue à l'asphyxie des rivières et des lacs.
Enfin, on constate que le développement des engrais chimiques aboutit à supprimer la fertilité naturelle de la terre en tuant les microorganismes qui se chargent de fixer l'azote et de renouveler l'humus. La terre, soumise à une fertilisation artificielle et intense, devient semblable à une terre morte, une véritable catastrophe écologique.
Les effets écologiques des détergents synthétiques
On sait que les détergents synthétiques, dont la production a submergé le marché grâce à la publicité, contiennent des phosphates.
Or, ces phosphates ont un effet désastreux sur le réseau hydrographique dans lequel ils se déversent à la sortie des égouts : ils provoquent une prolifération des algues par suralimentation, et ces algues, une fois décomposées, s'accumulent au fond de l'eau sous forme de matière organique qui crée un considérable appel biologique d'oxygène. Ainsi peut disparaître l'oxygène nécessaire aux poissons et à tous les êtres vivants, comme cela s'est produit dans le lac Erié, fabuleuse réserve écologique devenue désert mortel ! Si ce phénomène «d'eutrophisation» devait se généraliser (comme on le constate dans beaucoup de lacs européens), et si les eaux de surface devenaient incapables, faute d'oxygène, d'assurer l'épuration des déchets organiques, des épidémies inconnues jusqu'à présent pourraient se répandre, comme la méningo-encéphalite apparue récemment en Floride par la diffusion de moisissures et de bactéries pathogènes d'origine terrestre dans des eaux saturées de déchets. Les premiers détergents, non biodégradables, provoquaient des proliférations de mousses sur les cours d'eau. Il faut pour cela traiter le chlore et la production de ce dernier a augmenté de 600% en 20 ans. Or, cette production est cause à son tour d'une nouvelle pollution, celle par le mercure. Celui-ci est en effet utilisé massivement lors de la production de chlore (augmentation de 3 930% depuis 1946) et des quantités croissantes de mercure se trouvent à la suite de cela entraînées dans les rivières, où leur transformation en méthyle de mercure provoque des intoxications mortelles parmi les poissons... et ceux qui les consomment (les dizaines de morts de Minamata au Japon).
Pollutions provoquées par le développement de l'automobile
Les intoxications et pollutions provoquées par le développement de l'automobile sont mieux connues. En vingt ans, la quantité d'oxydes nitreux répandus dans l'atmosphère par la combustion de l'essence a été multipliée par 7, la quantité de résidus tétra éthyliques multipliée par 5, et les résidus de plomb déposés sur les glaciers ont augmenté de 400% en 25 ans ! Enfin, le «smog photochimique», cette forme nouvelle d'empoisonnement du ciel des villes, est 10 fois plus intense qu'il y a vingt ans.
La combustion du charbon et du pétrole, la production d'énergie atomique peuvent en effet élever de quelques degrés la température de la «biosphère» en accroissant exagérément la présence de gaz carbonique.
Nous enregistrons ces derniers temps à travers le monde des bouleversements dans les climats : des étés chauds, des pluies diluviennes suivies d'inondations catastrophiques (en France notamment, en Belgique, en Allemagne enregistrées ce début d'été 2016), de glissements de terrain, d'inquiétantes remontées des eaux sur le littoral atlantique, pacifique et océanique, la fonte des glaciers, le rétrécissement de la calotte glacière arctique et antarctique. Des typhons, des cyclones, des tornades se font de plus en plus menaçants en Asie, aux Etats-Unis, en Océanie. Ce sont des destructions et des victimes par milliers qui laissent derrière eux.
Les gaz à effet de serre, comme l'anhydride carbonique, l'oxyde de carbone, l'anhydride sulfureux, les oxydes d'azote dont le pourcentage dans l'atmosphère s'est accru de 15% depuis le début du siècle ne cesse d'augmenter. L'été 2015 a été parmi les plus chauds depuis 1880. Les ensembles climato-continentaux se dérèglent. Les mers et océans gonflent.
Cette surchauffe pourrait, d'ici un siècle, atteindre 5% de l'énergie solaire parvenant jusqu'à nous. Elle pourrait faire fondre les glaces polaires en entraînant une montée catastrophique des eaux marines.
Les retombées radioactives
Au moment d'une explosion nucléaire, le nuage atomique disperse dans l'atmosphère des produits radioactifs dangereux qui vont accomplir plusieurs tours de la terre grâce aux courants aériens.
On trouve maintenant du strontium 90, corps particulièrement dangereux, à la surface de toute la terre. 30 ans après l'explosion de la bombe d'Hiroshima, on a continué à enregistrer des morts au Japon, des retombées de ce cataclysme de fin du monde. Les essais nucléaires dans le Nevada, aux Etats-Unis, entre 1950 et 1960, période durant laquelle des bombes atomiques ont été testées, ont entraîné par la suite dans les régions environnantes la mort de plusieurs personnes, due à différents cancers (leucémie, cancer de la thyroïde...) contractés après ces essais diaboliques. Les pays comme l'URSS, l'Angleterre, la France (notamment au Sahara algérien), la Chine, l'Inde, le Pakistan... ont procédé de même. Il y a eu aussi la catastrophe de Tchernobyl et de Fukushima le 11 mars 2011 au Japon. La présence du strontium 90 autour de notre planète n'a fait que se renforcer ces dernières décennies.
On a découvert que l'organisme des esquimaux des zones polaires émettait une radioactivité plus importante que celle des régions tempérées. Les éléments radioactifs atteignent les lichens par voie des airs. Le caribou mange d'énormes quantités de lichens et du même coup absorbe des quantités excessives de retombées. Au bout de la chaîne alimentaire, la viande de caribou représente l'essentiel du menu des esquimaux, et c'est pourquoi leur organisme recèle un taux de radioactivité élevé. On a détecté aussi dans leur sang ainsi que celui des ours et bélougas du PCB emmené par les courants marins venant du continent américain.
Les tissus de poissons pêchés ces dernières années aux embouchures polluées de fleuves traversant les grandes agglomérations du nord de l'Europe renferment des perturbateurs endocriniens, générateurs de cancer de différents types : thyroïde, cancer du sein, leucémie...
La déforestation
Durant les 100 dernières années, 40% de la surface totale des forêts ont été déboisés de façon définitive !
A Madagascar, 53 millions d'hectares sur 58 ont été dénudés par des feux de brousse et la déforestation et subissent un inexorable ravinement. Les taux de déboisement ont été réduits à 18% dans l'Inde, 9% en Chine. Les climatologues pensent d'ailleurs que la sécheresse tragique du Sahel africain doit être mise en rapport avec le déboisement accéléré des forêts qui le bordaient : 1 million d'hectares défrichés. Une grave menace pèse aujourd'hui sur l'Amazonie, un des derniers poumons de l'humanité.
1 milliard d'arbres ou 65 millions de tonnes de papier ne suffisent plus à la consommation des Etats-Unis. Les
5 200 000 exemplaires du tirage du dimanche du New York Times nécessitent la mise en coupe de 77 ha de forêt.
Les pluies acides, la conséquence de la pollution de l'air par les fumées d'usines, ont saccagé de grandes forêts en Allemagne et dans le nord de l'Europe.
«Si un homme a planté et fait pousser ne serait-ce qu'un seul arbre, sa vie n'aura pas été inutile», dit un proverbe de chez nous.
«Auprès de mon arbre, je vivais heureux», chantait Georges Brassens.
En Algérie, un barrage vert fut édifié, long de 1 500 km, d'est en ouest, en bordure du désert. Il permettrait d'accroître les superficies cultivables au Nord, d'arrêter l'avancée des sables du Sahara et d'influencer le climat du Sud. Hélas, le pays connaît des incendies de grandes superficies de forêt chaque année et le reboisement ne se fait pas à la hauteur de nos espérances.
La forêt, c'est d'abord «l'usine super géante de fabrication des matières organiques», la pompe refoulante d'oxygène. Elle rejette également des quantités impressionnantes d'eau au moment de l'évapotranspiration.
Ordures et détritus à gogo !
«La terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre.»
Les brûler ? Leur combustion dégage d'importantes quantités d'acide chlorhydrique si dangereux pour les bronches et la peau. La moitié de ces détritus sont en plastique non biodégradable. Ils sont dispersés n'importe où dans la nature.
Chez nous à Constantine, les somptueuses gorges du Rummel, qui font de la capitale de l'Est algérien une des villes la plus pittoresque du pays, sinon du monde, sont sous la décrépitude des ordures qui reviennent après un toilettage du site. L'oued qui les traverse est pollué. Plus de coassement de grenouilles (garde-manger de cigognes) qui, jadis, à la tombée du jour, emplissait le fond des ravins et qui, l'écho aidant des parois, parvenait jusqu'aux ponts. Plus de nichées de cigognes qui peuplaient l'amont de la rivière du côté de Sidi-Rached.
Plus de ces nuées de ramiers et de corbeaux qui passaient et repassaient sous ses ponts et nichaient au-dessus du «Rimiss», de martinets, d'hirondelles qui donnaient un air de fête par leurs cris, de printemps coloré par leur plumage.
Où sont ces envols gracieux de bandes de gais chardonnerets qui peuplaient la forêt du Mansourah, Djebel El-Ouahch, El-Méridj...?
La main criminelle de l'homme les a fait disparaître de la région par une chasse effrénée !
Ne laissons pas notre environnement devenir un gigantesque dépotoir, une décharge publique de résidus, déchets, ordures, détritus et immondices en tous genres, un nid de bactéries, moisissures, microbes et virus. Plus de laxisme, maintenant il faut sévir !
Mers et océans souillés
«Homme libre, toujours tu chériras la mer», nous dit Baudelaire.
Et pourtant, la plupart des océans sont aujourd'hui traités, aux moindres frais, comme vide-ordures, dépotoirs, décharges publiques et privées universelles : «Tout à l'égout». Des grandes concentrations urbaines y déversent à l'état brut ou insuffisamment épuré des masses de déchets organiques. Ils s'infectent de virus porteurs de maladies : choléra, typhoïde, conjonctivite... (des cas de choléra ont été détectés, dans les années 1960 à Naples. Ils ont été mis en relation avec les égouts de la ville).
Les rivières qui drainent les détergents, les engrais, les pesticides, encrassent aussi leurs embouchures ou estuaires. Quant aux rejets industriels (mercure, chrome, plomb, zinc, cadmium...), ils sont d'ores et déjà à l'origine de véritables tragédies.
Les catastrophes pétrolières : fuites de pétrole des supertankers endommagés, s'échouant près des côtes, fuites des puits pétroliers off-shore (Golfe du Mexique) créant de véritables marées noires, sont aujourd'hui une grande menace pour la vie marine.
La chaîne alimentaire, allant des algues au plancton, des petits poissons aux crustacés et aux plus gros poissons, et de ces derniers aux hommes, a concentré des quantités toujours plus élevées de mercure. Or, celui-ci attaque les centres nerveux, paralyse les centres moteurs, provoque des malformations à la naissance. 100 morts mystérieuses à Minamata au Japon entre 1956 et 1960, sans compter des enfants déformés, paralysés, privés du sens de l'équilibre, handicapés physiques et mentaux.
S'éduquer, agir, vaincre !
L'industrie dilapide les richesses minérales non renouvelables, submerge l'écosphère de déchets qui excèdent les possibilités d'épuration naturelle, soumet la terre à un rythme de production agricole qui empêche la construction de l'humus, dissémine dans l'environnement le plomb, le mercure, les matières radioactives, sans se soucier des seuils de tolérance biologique. C'est pourquoi, le grand principe de la morale écologique, la clé de la survie, ne peut être qu'un principe de réciprocité : rendre à la nature ce qu'on lui a emprunté. Si par hasard il n'est pas déjà trop tard, on voit que tout cela concerne aussi directement et fondamentalement l'éducation environnementale de nos enfants.
L'école doit jouer un rôle primordial par la sensibilisation à tous les niveaux et l'enrichissement de ses programmes scolaires. Les sociétés de protection de la nature, les associations de jeunesse, les scouts, les groupements culturels, sportifs, de loisirs, les syndicats, les partis politiques, les gens du culte, les gens épris de progrès, les grandes organisations internationales doivent dans leur domaine propre apporter leur contribution. A travers le monde entier, des centaines de millions de jeunes gens sont prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes dans ce gigantesque combat pour la vie. Son urgence ne fait plus de doute. Demain, il pourrait être trop tard. «La sauvegarde de notre monde humain n'est nulle part ailleurs que dans le cœur humain, la pensée humaine, et la responsabilité humaine.» Havel. A méditer.
A. B.
* Ancien SG de l'Association nationale de la protection de l'environnement, Constantine.
(1) The closing circle, traduit par Guy Durand, Seuil.


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