La flambée des prix des légumes enclenchée à l'entame du mois de Ramadhan s'estompe presque. Plusieurs légumes ont vu leur prix baisser, voire divisé par deux. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Dix jours se sont écoulés du mois de Ramadhan. Aux marchés de fruits et légumes, la pression a largement baissé. Point de rush sur les étals. Hier au marché Bouguerfa à Belouizdad (Alger), plus connu sous le nom de marché T'nache, les vendeurs chômaient presque. Les allées étaient noires de monde, mais très peu de clients s'attardaient devant les étals sur lesquels était pourtant exposée une belle marchandise variée de légumes. «Après neuf jours de jeûne, les gens arrivent à mieux gérer leur consommation et dépenses. Ils n'achètent que ce dont ils ont besoin», explique Mourad, marchand de légumes. La baisse du rythme et de la quantité de consommation s'est justement répercutée sur les prix des marchandises. La courgette vendue à 120 dinars les premiers jours du Ramadhan, se retrouve aujourd'hui, délaissée et abandonnée sur les étals, alors que son prix a atteint 60 dinars, soit la moitié du prix initial. La carotte est passée de 80 dinars le kilogramme à 60 dinars. Idem pour la tomate et le poivron dont le prix a baissé de 20 dinars en affichant aujourd'hui, 100 dinars le kilo. Le prix du haricot vert a lui aussi perdu dix dinars pour descendre à 120 dinars. Très prisé pour l'assaisonnement de nombreux plats ramadhanesques, souvent très gras, le citron, lui aussi, n'a pas résisté à la vague de la baisse des prix. Affichant pendant des semaines un prix de 300 dinars le kilogramme, il est aujourd'hui, cédé à 220 dinars. Cette baisse des prix qui fait la joie des consommateurs visiblement, influe négativement sur l'humeur de certains marchands de légumes. L'un d'eux, sans doute agacé par le manque de ventes, s'emporte en répondant à un client, un quinquagénaire, qui demandait le prix d'un produit. «Les prix sont devant vous. Vous ne voyez pas qu'ils sont affichés sur la marchandise ? Apparemment, afficher les prix ou pas c'est pareil pour vous», peste-t-il. Un comportement qui fait réagir plus d'un. «Ne lui en voulez pas, c'est l'effet de Ramadhan», lancent des témoins. Abasourdi par la réaction inattendue du vendeur, le client s'éloigne de l'étal sans prononcer un mot et continue son chemin.