Un réseau international de trafic de stupéfiants a été démantelé la semaine dernière, à Alger. Composé de cinq femmes tunisiennes, le groupe transportait de la cocaïne pure provenant du Brésil. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les services de la police judiciaire spécialisés dans la lutte contre les stupéfiants relevant de la Sûreté de wilaya d'Alger ont mis la main sur un réseau criminel organisé spécialisé dans le trafic international de cocaïne. Au terme de plusieurs mois de surveillance et d'investigations, les enquêteurs ont arrêté la semaine dernière, cinq femmes de nationalité tunisienne à l'aéroport international d'Alger. Elles transportaient près de 5,7 kilogrammes de cocaïne pure. «Nous avons été attirés par les mouvements suspects des cinq Tunisiennes qui ont transité maintes fois par Alger et nous les avons surveillées pendant six mois», a indiqué hier, à Alger, le commissaire Tarek Ghelab, chef de la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants auprès de la Sûreté de wilaya d'Alger. Agées de 24 à 39 ans, les cinq jeunes femmes activaient entre le Brésil, Dubaï, Alger, le Maroc et la Tunisie. Selon les enquêteurs, elles transportaient une marchandise destinée probablement pour l'Europe. «Ces jeunes femmes ont été recrutées de manière méthodique et ce, en profitant de la mauvaise situation sociale qu'elles vivent mais aussi de l'absence de visa de circulation entre la Tunisie et le Brésil. Chose qui facilite les déplacements des individus entre les deux pays», explique le commissaire Ghelab. Précisant qu'Alger n'est qu'une ville de transit et qu'il n'y a aucune complicité en Algérie, il souligne que cette affaire est une première en Algérie de par la quantité de cocaïne saisie, la technique d'opération et le mode de dissimulation. Il qualifie d'ailleurs, la façon de dissimulation de «nouvelle» mais aussi de «très appliquée». «Les stupéfiants sont dissimulés sous forme de fines plaquettes cachées soigneusement sous les doublures des sacs à main et sacs de voyage fabriqués dans des ateliers au Brésil. Cette cocaïne est compressée et enveloppée d'une matière spéciale qui empêche justement les rayons des scanners des aéroports de la traverser et de détecter le produit dissimulé à l'intérieur», détaille-t-il encore. Intrigués par cette matière, les services de police ont envoyé des échantillons au laboratoire pour «en savoir plus». Présentées devant le procureur de la République près le tribunal d'El Harrach, les cinq Tunisiennes ont été placées sous mandat dépôt.