Le débat autour de la participation de Lyès Derriche au sein du groupe des 22 ayant déclenché la guerre de Libération nationale est toujours d'actualité. Hier, à la veille de sa disparition, l'association Mechaâl Echahid a organisé une rencontre-débat autour de laquelle, les participants étaient tous unanimes à dire que «feu Lyès Derriche faisait partie du groupe des 22». Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Ma rencontre qui s'est tenue au siège du journal El Moudjahid a vu la participation de quelques historiens mais aussi des anciens maquisards de la guerre de Libération nationale. Ainsi, pour l'historien Mohamed Lahcène Raghidi, «Lyès Derriche est un militant de la première heure de la guerre de Libération et un frère de combat du chahid Didouche Mourad. Aujourd'hui, de la reconnaissance de sa particpation à la réunion du groupe à l'origine du déclenchement de la guerre de Libération nationale, je plaide et je lance un appel aux hautes autorités de l'Etat pour que sa maison soit consacrée comme le musée d'une partie de l'histoire de notre guerre de Libération». Les nombreux témoignages ont donc, levé le voile pour une énième fois, sur la «composante du groupe», dont la polémique avait été enclenchée au lendemain du témoignage fait par feu Mohamed Mechati sur cet événement révolutionnaire. En effet, Mohamed Mechati avait déclaré dans une déclaration faite à la Radio nationale en «corrigeant une erreur historique. «Lors de la réunion à Clos-Salembier, nous n'étions pas 22 mais 21», a-t-il confié. Cette erreur s'est répercutée après les écrits de Yves Courrière qui a mentionné le nom de Hadj Ben Alla. Ce dernier est «certes un grand militant, mais il n'a pas assisté à la fameuse réunion», a-t-il précisé. «Les gens pensent que nous avions écarté le propriétaire de la maison ayant abrité cette réunion, en l'occurrence Lyès Derriche, mais ce n'est pas le cas», a encore précisé le membre fondateur de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADH). «Il faut savoir qu'il a fait preuve d'un grand courage. Lyès Derriche et sa famille auraient pu avoir des retombées plus néfastes si la police avait su qu'une réunion se tenait chez eux», a souligné Mohamed Mechati. Et d'ajouter : «Cependant, Lyès Derriche faisait partie d'une autre cellule, celle de la logistique, et n'a pas assisté à la fameuse réunion.» Ce sont les évènements du 8 Mai 1945 qui ont motivé cet ancien militant du mouvement national pour prendre les armes contre le colonisateur. Il n'en demeure pas moins que la rencontre d'hier a de nouveau relancé le débat sur la question. Selon des témoignages, les «22» ou les «21» avaient prit des décisions stratégiques dont la mise en place d'un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Ben Boulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3, Rabah Bitat pour la 4 — celle de l'Algérois — et Larbi Ben M'hidi pour la 5. Mohamed Boudiaf assurait quant à lui la coordination et les relations avec l'extérieur.