Au lendemain de l'annonce par le groupe français Total d'engager une procédure d'arbitrage contre Alger pour récupérer une partie des taxes payées depuis 2006, aucune réaction officielle, ni de la part de Sonatrach ni du ministère de l'Energie, n'a été enregistrée. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Nos tentatives, hier, de prendre attache avec des responsables de ces deux institutions se sont toutes révélées vaines. Aucun responsable n'a daigné nous éclairer. C'est que l'affaire est visiblement embarrassante. Affaire politique ? Selon le journal français, le Monde, le gouvernement français, consulté, n'a pas mis son veto à l'action du groupe pétrolier. Et, toujours selon la même source, malgré le caractère tardif de l'action de Total, conjointement avec Repsol, la compagnie française espère récupérer quelque 500 millions d'euros. Les deux majors pétroliers veulent ainsi marcher sur les pas de leurs homologues Anadarko et danois Maersk et à qui l'Algérie a consenti en 2012 à payer plus de 4 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros) de compensation. La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach et Anadarko Petroleum Corp sont parvenues à un accord à l'amiable en vue de mettre fin au litige né des suites de l'introduction d'une nouvelle taxe sur les superprofits (TPE) applicable dès que les prix du baril dépassent les 30 dollars. Selon le Monde, en faisant ainsi pression, les dirigeants de Total prévoient de pousser les Algériens à négocier un accord. «La porte reste ouverte», note une source du groupe pétrolier français. «Mais si aucune solution n'est trouvée, ce ne sera pas un drame non plus, commente le quotidien du soir. Selon la même source qui reprend une personne «au fait du dossier», pour Total, l'Algérie «n'est plus un partenaire majeur». En effet, le groupe n'emploie en Algérie qu'environ 200 personnes. Toute sa production provient d'un gisement de gaz, celui de Tin Fouyé Tabankort, dont Total détient 35 % aux côtés de la Sonatrach et de Repsol. L'Algérie, dont la production pétrolière aurait décliné de 20% en dix ans, représente seulement 1% des volumes d'hydrocarbures de Total. «Le groupe (Total) participe néanmoins à un autre projet, celui d'exploitation du gisement de gaz de Timimoun, à 800 kilomètres au sud-ouest d'Alger. Une usine est en cours de construction. Total détient 38 % du projet, aux côtés de l'espagnol Cepsa et surtout de l'incontournable Sonatrach, qui contrôle 51% des parts», rappelle le Monde qui fait également réagir une source au sein de Total qui explique que le groupe reste «un investisseur important» en Algérie et entend «y poursuivre son développement». Le journal français qualifie cette affaire Total-Sonatrach de dossier «hautement inflammable ».