Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Tayeb Louh, a annoncé ce jeudi à partir de Koléa dans la wilaya de Tipasa que la loi portant organisation des prisons sera amendée en vue de promouvoir le travail carcéral. Les détenus verront, selon le ministre, s'élargir les perspectives de l'emploi dans les prisons de manière à rendre plus facile leur réinsertion sociale une fois libérés. En effet, Tayeb Louh, qui n'a pas dévoilé la teneur des amendements qui modifieront cette loi, a néanmoins indiqué que cela portera sur le régime de «semi-liberté» qui constitue un régime aménagé de détention qui accorde aux personnes condamnées à des peines de prison le privilège de rester sans surveillance continue en dehors de l'établissement pénitentiaire durant l'exercice d'une activité professionnelle, d'un stage ou d'un emploi temporaire, une formation professionnelle, le traitement médical ou même la participation à sa vie de famille. Le ministre, qui s'est exprimé en marge d'une cérémonie de distinction de 11 détenus lauréats du baccalauréat et du Brevet d'enseignement moyen (BEM) organisée à l'établissement de rééducation de Koléa, a également précisé que «des conventions seront conclues avec le ministère de l'Agriculture pour impliquer sous certaines conditions les détenus dans les opérations de boisement, notamment dans les régions des Hauts-Plateaux et du Sud». Dans ce contexte, Tayeb Louh a précisé que le taux de réussite dans les examens de fin de cycle, le baccalauréat et le brevet d'enseignement moyen, ont atteint chez les détenus respectivement 61,73% et 78,75%. L'établissement de Babar a pu obtenir un taux de 97,36% au bac et celui d'El Bouni à Annaba 91,59% au BEM. Par ailleurs, il convient de souligner le recul de la détention provisoire selon Tayeb Louh. «Il n'y a aucun abus dans le recours à cette mesure par les juges d'instruction», a-t-il nié, soulignant que ce qui se dit sur le sujet est exagéré. Louh a estimé que cette mesure concerne à peine 4% des détenus à l'échelle nationale. Un taux qu'il a qualifié d'«infime» comparativement à la situation dans les pays les plus avancés à travers le monde. Et de conclure que «les juges d'instruction aussi bien au niveau des cours que des tribunaux respectent la présomption d'innocence conformément à la politique de réforme de la justice dont la réduction de la détention provisoire constitue un axe majeur»