Le ministre de la Communication Hamid Grine était hier, dimanche, en visite de travail dans la wilaya de Sétif. Fort d'une délégation composée de responsables de la radio et télévision nationales, M. Grine a donné le coup d'envoi, à partir de l'université Ferhat-Abbas de Sétif, de la campagne nationale sur la communication ayant pour thème «Connaître les médias, et le droit du citoyen d'avoir une information fiable». C'était l'occasion pour le ministre d'appeler les journalistes à «respecter l'éthique et la déontologie du métier». Dans ce contexte, le ministre a affirmé que l'Etat n'aidera pas les journaux qui diffament et versent dans l'insulte et dans le dénigrement. «Contrairement à ce qui se dit, 80 % de la publicité qui transitent par l'ANEP sont distribués au secteur privé. Dorénavant, la distribution de la publicité se fera sur des critères bien définis». Il a également affirmé que «la mise à niveau de la profession passe par la formation continue» sur la voie de la professionnalisation, estimant que la presse algérienne est appelée à jouer son rôle dans l'éducation et le rayonnement dans la société. Au niveau de l'université Ferhat-Abbas de Sétif, le ministre a tenu une conférence de presse où il est revenu sur toutes les questions marquantes de son département. A cet effet, M. Hamid Grine a affirmé que son département multiplie les démarches pour l'émergence d'une presse vertueuse et indépendante, à travers entre autres, plusieurs chantiers dont la délivrance de la carte nationale du journaliste professionnel qui a permis de recenser 4 600 journalistes en activité à l'échelle nationale. Abordant le sujet de l'audiovisuel, le ministre a rappelé que seules cinq chaînes de télévision, à savoir Hoggar Tv, Ennahar Tv, Dzair Tv, El-Djazaïria et Chourouk Tv ont des bureaux agréés en Algérie, alors que les autres chaînes sont considérées comme des chaînes pirates. «Ces chaînes ont été destinataires de mise en garde, nous leur avons demandé de se conformer à la réglementation. Pour le moment, nous attendons leur réaction et on va réagir en conséquence. Quant à l'autorité de régulation de l'audiovisuel qui vient d'être installée par le chef du gouvernement, elle ne prendra en charge que les chaînes agréées et accréditées. Il estimera d'ailleurs que certaines de ces chaînes «pirates» versent dans le prosélytisme, l'extrémisme et manipule l'opinion publique. Pour ce qui est des fréquences radiophoniques, le ministre a affirmé que «L'exploitation de toutes les bandes de fréquences disponibles est impérative pour faire face à l'invasion des ondes radiophoniques étrangères qui perturbent les émissions locales. Les ressources nationales à même de pallier cette situation existent, tant en compétences qu'en équipements». A cet effet, le ministre a déclaré qu'à l'orée 2018, l'Algérie mettra en fonction le système RDS ou le Radio Data System. Selon le ministre, le RDS est un service de transmission de données numériques en parallèle des signaux audio de la radio FM en bande II. Il permet l'écoute d'une station sans interruption lors d'un déplacement, en prenant en charge automatiquement le passage d'une fréquence à l'autre. Toujours au sujet des radios, Hamid Grine a annoncé que la radio locale de Sétif verra son horaire d'émission rallongé jusqu'à minuit, alors qu'auparavant elle n'émettait que jusqu'à 19h. Par ailleurs, le ministre est revenu sur plusieurs questions relatives à la situation socioprofessionnelle des journalistes qu'il a estimée en amélioration par rapport à un passé très récent. «La situation socioprofessionnelle des journalistes est moins satisfaisante dans le secteur privé. Des journalistes travaillent sans contrat et sans aucune couverture sociale et perçoivent des salaires minables compris entre 6 000 et 8 000 dinars. Mais pour que l'Etat puisse sévir à l'encontre de ces éditeurs ou hommes d'affaires, nous devons recevoir les plaintes de ces journalistes lésés».