La grogne, à l'image du climat caniculaire, semble s'installer durablement à travers toutes les communes de la wilaya. Ainsi, dans la commune d'Aïn El Karma, ce sont les 35 familles de la Mechta «El Gouacem» qui ont procédé à la fermeture de tous les accès du siège de ladite commune, hier, pour réclamer de l'eau potable et la réfection de la route y menant. «Les autorités locales et les édiles de la commune ont failli à leurs engagements quant à une prise en charge de nos doléances surtout ce qui a trait à l'eau potable et la route», ont martelé, les citoyens désabusés et dont les mines défaites par les souffrances endurées au quotidien. Joint par téléphone, le maire indiquera que «Les services techniques de la commune vont regrouper les sources qui se trouvent aux alentours de la Mechta pour réaliser une borne fontaine afin de distribuer de l'eau potable aux habitants, tous les 4 jours et ce, durant plusieurs heures. Pour ce qui est de la route, nous avons mis au point une fiche technique pour sa réalisation. D'ailleurs le projet est inscrit par la Direction des travaux publics pour un montant de 5 milliards de Cts». Dans la commune de Bouteldja, ce sont les travailleurs licenciés de l'entreprise turque en charge de la réalisation du barrage de Boukhroufa qui ont fermé le siège de cette dernière, pour réclamer leur incorporation et ce, c'est anecdotique et original, par le regroupement d'ânes et de vaches devant l'entrée principale de la dite entreprise. Nos multiples tentatives de contacter les responsables turcs sont restées vaines. Dans la commune de Ben M'hidi, c'est au tour des travailleurs de l'entreprise de médicament «Biocare» de procéder à la fermeture de son siège, pour dénoncer leur licenciement abusif et leur remplacement par des personnes venant de la wilaya d'Annaba. «Le directeur et propriétaire de cette unité d'emballage de médicaments, fait dans la discrimination régionaliste du fait qu'il habite à Annaba. Nous avons le droit, étant de la région de Ben M'hidi d'être les premiers bénéficiaires des postes. De plus, nous disposons d'une expérience de 5 années dans cette boite». Même topo, pour les gérants de cette entreprise installée dans le village de Sidi Kassi (commune de Ben M'hidi) qui ne veulent pas communiquer avec la presse et ce, nonobstant nos multiples tentatives. Les projets de Blanche-Algérie sous la loupe de la justice Selon des sources concordantes et crédibles, le magistrat instructeur prés le tribunal d'El Tarf, a auditionné, en fin de semaine, plus de 250 personnes entre présumées coupables et témoins qui seraient impliqués dans l'affaire de dilapidation de deniers publics relevant des projets «Blanche Algérie» et qui concerne la précédente mandature des ex-maires. Nos sources ont affirmé mordicus que «le magistrat instructeur a commencé son travail, dans un premier temps, par l'audition de 180 travailleurs-éboueurs. Dans la deuxième phase, ce sont les élus de 7 communes et les responsables de la Direction de l'action sociale travaillant dans la Maison des associations qui ont été entendus. Le scandale concerne la dilapidation des deniers publics et des faux et usage de faux dans des dizaines de projets du programme "chantiers de nettoiement de Blanche-Algérie" ou des ex-maires et des responsables gestionnaires, des fonctionnaires de la Direction de l'action sociale seraient impliqués dans des détournements systématiques avec, in fine, un préjudice pour le Trésor public de plusieurs milliards de centimes». «Le subterfuge consistait à falsifier des factures, des PV de réception provisoire et finale, des registres de personnes recrutées, des situations et, en finale faire un partage des montants récoltés entre les différents intervenants dans ce vaste réseau de complicités, à savoir fonctionnaires, cadres, élus et entrepreneurs». Ont fait noter nos sources. Il est judicieux de signaler que c'est grâce au travail de vérifications, de réévaluations et de recoupements des documents dans la gestion des projets de la direction sociale, entrepris durant plusieurs mois, que le pot aux roses fut découvert. Ce nouveau scandale risque, selon nos interlocuteurs, de mettre en prison une armée d'élus et de fonctionnaires à tous les niveaux et d'emporter, dans son sillage, de hauts cadres de l'Etat. La pinède d'El Kala, de nouveau agressée C'est la débandade totale dans la gestion des aires protégées du Parc national d'El Kala (PNEK) et pour cause, la célèbre pinède éponyme vient, encore une autre fois, d'être agressée par la désinvolture des responsables par la grâce de décisions prises le plus souvent à la hâte et pour faire plaisir aux hauts responsables allant à l'encontre les lois de la République et même au bon sens populaire. En effet, les autorités ont décidé d'implanter un camping au beau milieu de la pinède en question mitoyenne au lac Tonga, géré par le parc d'El Kala, alors que c'est un terrain relevant du domaine forestier qui est, par la force de lois, inaliénable et incessible. La location temporaire du terrain et la formule de «vide labourable» pour justifier la création du camping, ne sont, selon des spécialistes de protection de la nature, que des subterfuges et des arguments oiseux sans socle juridique. Il est judicieux de noter, ironie de la situation, que c'est la Conservation foncière d'El Tarf qui est l'exploitant du camp de toile au profit des œuvres sociales de l'Anem (Agence nationale de l'emploi). Ainsi vogue la galère de la nature dans la wilaya d'El Tarf, un Eden sur terre qui est massacré de manière systématique et exponentielle devant les yeux consentants et des fois complices de la Direction des forêts censée être le rempart imprenable contre de tels dépassements, hypothéquant l'avenir des générations futures. Et dire qu'on nous gave de développement durable.