Le public Imetal a repris la totalité des participations de la multinationale ArcelorMittal dans le complexe sidérurgique d'El Hadjar, la tuberie sans soudure ainsi que l'exploitation du minerai de fer de Tébessa. L'accord final a été signé hier au siège du ministère de l'Industrie et des Mines. Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Les participations minoritaires d'ArcelorMittal dans AMA (ArcelorMittal Algérie) et AMT (ArcelorMittal Tébessa) ainsi que sa participation majoritaire dans AMPTA (ArcelorMittal Pipes & Tubes Algeria) ont été transférées hier au Groupe public Imetal qui contrôlera entièrement ces sociétés. «C'est une histoire qui se termine et une belle histoire qui commence», a commenté le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb qui a présidé la cérémonie de signature de l'accord entre la partie algérienne représentée par Ahmed Yazid Touati, PDG d'Imetal, et la partie indienne représentée par Ramesh Kothari, responsable du Segment ACIS à ArcelorMittal. Dans ce contexte, il convient de rappeler que les trois sociétés ont été cédées au partenaire indien en 2001. Mittal Steel, qui avait hérité de 70% des actions dans chacune des trois sociétés au dinar symbolique, s'était alors engagé à réaliser les investissements nécessaires pour moderniser l'outil de production et de développer l'activité de ces entreprises. Mais, le retournement du cycle de l'acier dans le sillage de la crise économique mondiale enclenchée en 2008 les a poussées à la faillite. Et, en dépit de l'importance du marché local de l'acier. L'instabilité sociale de ces entreprises qui font face à des grèves cycliques n'a pas encouragé ArcelorMittal à consentir les efforts nécessaires pour le redressement de la situation. La multinationale a même engagé des négociations avec Cevital en 2012 pour lui céder ses actifs dans AMA et AMPTA. L'Etat s'est néanmoins opposé à la transaction. Un business plan a été arrêté pour sauver ces entreprises et les banquiers publics se sont syndiqués pour le financer. Le départ de l'associé indien s'est ainsi fait en deux temps. A travers l'entreprise Sider qui détenait 30% des actions, l'Etat a d'abord repris le contrôle d'AMA et AMT en octobre 2013, portant ses participations à 51% dans les deux entreprises avant d'annoncer une seconde reconfiguration en octobre 2015 pour la reprise de la totalité des actifs cédés à Mittal Steel. L'accord final pour le transfert de la totalité de ces actifs a été signé hier. Le ministre de l'Industrie et des Mines a annoncé que le haut fourneau N°2 du complexe d'El Hadjar qui fait l'objet de rénovation depuis des mois et dont le redémarrage était prévu au début de ce mois d'août, devrait être fonctionnel d'ici 6 ou 8 semaines. «Nous avons constaté pendant des travaux de rénovation des dégâts beaucoup plus importants que prévu initialement et il fallait y remédier. C'est ce qui a retardé le redémarrage de ce haut fourneau. Mais nous avons déjà entamé les essais à froid», a-t-il expliqué. Par ailleurs, Bouchouareb a averti les sidérurgistes d'El Hadjar qu'ils sont désormais face à leur destin: «Je rappelle que cette récupération a été aussi une revendication des travailleurs. Qu'ils prennent leurs responsabilités. Le complexe est un élément important dans la stratégie industrielle du gouvernement, il est industriellement viable mais le gouvernement n'a pas l'intention de venir en permanence au secours.». Et d'ajouter : «Je n'aimerai pas dire que c'est là la dernière chance mais, ou ils se mobilisent pour redresser leur entreprise ou alors ils se feront laminer - et ce n'est pas un jeu de mots- par la concurrence. Il n'y a plus de monopole sur le marché. Notre plan prévoit de produire 12 à 13 millions de tonnes. à l'horizon, il y a déjà Tosyali mais également d'autres opérateurs (ETRHB, les Aciéries de l'Est et les Aciéries du Centre et notre projet de Bellara avec les Qataris), là ce seront des parts de marché qui seront cheres à reprendre».